L’avis du public, majoritairement profane, sur une belle orchestration n’est pas – au finish – celui d’un jury dans un concours tel « Podium » où il faut apprécier le jeu des instrumentistes. Jugement qui est du ressort de professionnels avec pour noms Wouon Pierre, musicien et arrangeur de son, Diabo Steck, musicien batteur de feu Ernesto Djédjé… Ce soir du dimanche 6 septembre 2009, à la salle Kodjo Ebouclé du palais de la culture de Treichville, le jury présidé par Wouon Pierre (Wompy) a délivré le ticket de la finale de Podium 2009 à Classic group de San-Pedro. Classé premier devant Mystère de Koumassi (2è) et Gabia de Saïoua (3è), éliminé. Avec son [impressionnant] batteur d’un très jeune âge, Rolland, qui domine presque de son siège sa batterie, Classic group de San-Pedro a réussi, là où il avait la posture d’un outsider, son « hold-up » au terme de la 4è manche du concours de musique et d’orchestration. Par le chant tradi-moderne titré « Zomandré » aux sons et rythmes de Polihet, le jeune groupe met les avantages de son côté. Mais le niveau va baisser dans l’interprétation de “Tho oh” morceau imposé, au rythme de Zèzè pop de l’artiste John Kiffyz, où le jeu de guitare est le socle de la musique pop-rock. Une partition très peu enlevée (entrée vrombissante et solo de la guitare) par le guitariste du groupe. Une de ses forces – Classic group de San-Pedro – a résidé, malgré tout, dans le chant comme dans l’interprétation de Iwassado de Nayanka Bell où la qualité vocale de l’auteur reste un exercice pour tout apprenant aux techniques de chant et de maîtrise vocale. Mais au rang qui lui sera conféré par le jury, le public de la salle Kodjo Ebouclé y voyait plutôt Gabia de Saïoua (3è) dont l’ambition – de se qualifier – n’a pas suffi. Malgré la cooptation de deux chanteurs venus du village de Gabia pour faire valoir le rythme « Ziblagapi » au chant unificateur, à travers le morceau tradi-moderne auquel s’ajoutaient aux sons de tam-tam, cuivre et clavier qui faisaient chorus avec la batterie et la bass. L’appréciation distinctive, cependant, faite du batteur de Gabia par le chanteur Ismaël Isaac – pendant l’émission – ne leur accorde pas le meilleur profil quand bien même le chant de John Kiffyz est une presque réussite avec le lead vocal dudit groupe qui prend plaisir dans le jeu d’interprétation, en langue bété, aussi bien chez Kiffyz qu’avec Luckson Padaud, dans le morceau au choix. Mais le jury a ce regard qui laisse pantois le public. Le même public qui se confortera de la position de Mystère de Koumassi (2è) appelé à faire valoir ses talents à la demi-finale, manche des seconds. Ce très jeune groupe d’une année de formation et de pratique d’instruments musicaux a en son sein de la bonne graine. Jouant des élèves à un examen de passage, Mystère de Koumassi doit mettre en lui une dose de confiance pour dominer la scène. Si son lead vocal, dans le chant tradi-moderne et le morceau imposé, a su, intégrer ce registre – comme son concurrent du Classic goupe –, l’interprète de Aïcha Koné, par ailleurs saxophoniste du groupe et seule femme à jouer d’un instrument, n’a pas fait mieux. De même que le lead guitare dont l’instrument s’est désaccordé sans qu’il ne puisse sauver la face. En plus du chant, la jeune formation venue de Koumassi doit revoir davantage ses notes pour la demi-finale, au risque de se contenter d’un palmarès. Le nombre ne pouvant déterminer la qualité sinon l’excès et le manque de coordination sur une scène qui devient petite pour accueillir vingt (20) membres dont trois chanteurs – morceau un – Mystère Koumassi peut mieux faire. Mawa Traoré, Meiway et Gadji Céli étaient les invités sur le podium de la 4è manche où ils ont égaiyé le public. Pour la manche des seconds, sont annoncés DJ Lewis, Arafat…Le sponsor de l’émission KoZ’ faisant participer le public avant que ne commence Podium a distribué des lots à l’effigie de la société et composés de téléphone portable. Tout comme Harmonie système de Yopougon, vainqueur du concours de Woyo devant Cora système.
Koné Saydoo
Koné Saydoo
