Transport inter urbain : Le spectre d`un affrontement plane sur les Wôrô-wôrô

La tension entre les chauffeurs de taxis compteurs et ceux de taxis inter communaux, appelés communément " wôrô-worô " est montée d'un cran hier. Constitués en un collectif de conducteurs, les chauffeurs de taxis compteurs reprochent à leurs homologues et collègues des taxis wôrô-worô, de leur voler leurs passagers. Une situation de concurrence qui disent-ils, ne supportent plus. Ils ont donc décidé de passer en action, en traquant leurs collègues. Aidés donc de policiers, de gendarmes et des agents de la Matca, le collectif des chauffeurs de taxis compteurs a convenu de mener la vie dure aux taxis Wôrô- wôrô. Hier matin, il était pratiquement impossible aux taxis inter urbains de travailler convenablement. De la Corniche à la gare de Cocody St Jean, ils ont été soumis à une rude épreuve de contrôle. Lorsqu'ils sont arrêtés, ils sont conduits au siège de l'Agetu situé sur la route de Zoo. Ces derniers très remontés se sont donc mis eux aussi à répondre à ces coups en dégonflant les pneus de leurs adversaires. Une attitude qu'ils ont unanimement adoptée pour contrer le soutien accordé aux chauffeurs de taxis compteurs par les agents des forces de l'ordre et ceux de la Matca. Cet affrontement entre différents conducteurs de taxis a créé une perturbation dans la fluidité routière au niveau de l'autoroute et sur la ligne qui mène à Cocody en passant par la Corniche. Les usagers sur la ligne Cocody-Adjamé ont eux aussi connu une perturbation durant quelques heurs avant de voir le calme revenir. " S'ils continuent de nous traquer, nous allons violemment réagir. Nous allons casser les taxis compteurs que nous allons attraper. En plus, nous allons étendre le mouvement à travers toutes les communes d'Abidjan ", a soutenu M. Daouda, un des responsables de la gare Choto d'Adjamé. En absence de leur chef de gare M. Assiry Essoh, deux agents affiliés au syndicat de M. Yaya Fofana, ont bien voulu nous donner les raisons de cette bagarre qui risque de gangrener le milieu de transport inter-urbain. Les deux agents ont soutenu qu'à part les 40 000 Fcfa que paient les taxis compteurs, ils déboursent eux aussi 122.000 Fcfa comme frais de patente, 18.000 Fcfa pour l'assurance Wôrô-wôrô et des frais de vignettes qui vont de 25, 30 à 35000 Fcfa selon le type de véhicule. Toutefois, ils se disent prêts à accepter toute proposition venant de la part des autorités et pouvant leur permettre de travailler sans pression.

Jean-Baptiste Essis
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