Anoh Aka, blanchisseur et père de deux enfants, n’a pas trouvé mieux à faire. Il s’est rendu coupable de vol d’une bicyclette. Le 6 juin 2009 aux environs de 7 h 30, Seimon B, planteur dans la localité de Bonoua, décide de se rendre à Grand-Bassam. Il parcourt la distance de chez lui à la gare à vélo. Avant d’embarquer pour Grand-Bassam il devrait laisser son engin à son frère, un mécanicien. Son atelier se trouve à quelques mètres de la grande mosquée de Bonoua. Son frère étant absent, Seimon B confie sa bicyclette à un non-voyant et mendiant qui mène ses activités devant la mosquée. Cependant, il promet faire venir quelqu’un pour récupérer le vélo. Il joint au téléphone son frère cadet, Félix, et le charge d’aller récupérer son engin. Pendant que Seimon échangeait avec le mendiant Anoh Aka, le « malhonnête » avait prêté l’oreille. Une bonne affaire pour lui, en ces temps de vaches maigres. Il attend que Seimon s’éloigne pour mettre en place son plan diabolique. Il se présente à l’aveugle comme étant le frère du propriétaire du vélo. Le mendiant mord à l’hameçon. Le voleur s’accapare de cet engin à deux roues et se fond dans la nature. Le vrai frère de Seimon en question arrive sur les lieux et constate les faits. Point de vélo. Le non-voyant comprend alors ce qui lui est arrivé. Mais, il reste impuissant avec son handicap. Le propriétaire du vélo apprend la nouvelle la mort dans l’âme. Il se souvient alors qu’au moment des échanges avec l’aveugle, il avait remarqué la présence d’un individu qui écoutait la conversation. Ses soupçons sont tout de suite portés sur ce dernier. Il mène ses recherches qui finiront par porter des fruits, deux mois après. Entre temps, Anoh Aka s’est trouvé un preneur. Il vend le vélo volé à un prix dérisoire, 14.000 Fcfa. Dans ses recherches, Seimon rencontre son ami, Ahingra Richard, auquel il raconte sa mésaventure. Cette rencontre lui ouvre une piste car Richard, son ami, lui fait savoir qu’un jeune blanchisseur lui avait proposé une bicyclette à vendre. « J’ai longtemps mené des recherches qui ont fini par me donner un bon résultat. Ahingra Richard, un ami à moi me révèle qu’un jeune blanchisseur lui avait proposé une bicyclette à vendre, et qu’il avait déjà donné une avance », explique-t-il. Le 25 août Seimon et Richard mettent la main sur le voleur dans sa blanchisserie. Le mis en cause passa aux aveux. « Je reconnais avoir volé la bicyclette. Je l’ai vendue pour régler mes problèmes. Je dois deux mois de loyer. A l’audience correctionnelle du 2 septembre, il a reconnu les faits. Le tribunal de Grand-Bassam l’a condamné à 1 mois d’emprisonnement ferme.
Emmanuelle Kanga
Correspondante régionale
Emmanuelle Kanga
Correspondante régionale