Fête de l`Aïd-el-fitr : Les vérités du Cheick Boikary Fofana aux musulmans

Les musulmans ont fêté dans la foi la fin du ramadan. Les sermons des imams ont constitué des moments clés de cette célébration.

La communauté musulmane des II-Plateaux Aghien s'est mobilisée hier, pour la prière marquant la fin du mois de ramadan ou fête de l'Aïd-el-fitr, à la mosquée principale dudit quartier. Sous la conduite du chef spirituel, le Cheick Aïma Boikary Fofana, imam principal, les fidèles ont rendu gloire à Allah de leur avoir permis de jeûner tout ce mois béni et d'avoir pardonné leurs péchés. La marée humaine, constituée d'hommes, de femmes et d'enfants, vêtus de boubous multicolores qui a migré vers le lieu de culte, a écouté avec intérêt le sermon du guide spirituel. L'homme de Dieu a évoqué la chance qu'a la communauté d'Aghien d'avoir participé à cette énième célébration de la fête de l'Aïd-el-fitr. Selon lui, c'est une aubaine d'être affranchi et sauvé du feu de l'enfer. D'où son insistance sur le repentir. Il a invité les croyants à la sincérité pour fortifier leur foi. Avant d'ajouter : « Revenez repentis vers Dieu. Le repentir est une porte du bonheur ». Il a dénoncé le comportement des fidèles qui rendent la miséricorde éphémère. « Allons-nous retomber dans les turpitudes, grossièretés et péchés dans lesquels nous nous trouvions avant le ramadan ?», s'est-il interrogé. Car, un retour aux mauvaises habitudes qui constitue la vraie épreuve, selon lui, est fréquent chez les musulmans et se fait le jour même qui marque la fin du ramadan. « Certains musulmans vont se retrouver aujourd'hui (hier) en boîte de nuit pour consommer l'alcool ou aller chez leur maîtresse », s'est-il indigné. Des attitudes contraires à la grâce qu'ils ont demandée à Allah. Le président du Conseil supérieur des imams a axé une bonne partie de son message sur la responsabilisation des musulmans. « Depuis deux ans, j'ai parcouru tout le territoire ivoirien. Mais, je n'ai vu que des musulmans qui tendent la main et qui n'entendent rien donner. Il faut transformer la mentalité d'assisté en une mentalité d'assistant», a-t-il exhorté. D'autant plus que, soulignera-t-il, la zakat (aumône sur la fortune) indique que 2,5% de la richesse soit versé (uniquement à 2,5%) de la population. A savoir que 75% des musulmans apporte de l'aide à 25% de la population et non l'inverse. « Si une seule personne travaille pour nourrir 10 personnes, il s'épuisera rapidement. Alors que si c'est 10 personnes qui travaillent pour aider deux personnes, c'est plus aisé », a-t-il argumenté. L'imam a souhaité l'amour de Dieu pour les musulmans. Pour lui, Allah devient les oreilles, les yeux et les mains de celui qu'il aime. De ce fait, ce dernier entend, voit et arrive là où les autres ne peuvent s'aventurer. Il a appelé les fidèles à transformer les mauvaises actions en de bonnes actions. « Dieu aime le malfaiteur qui revient à lui au même titre que le bienfaiteur. Souvent, il préfère le malfaiteur à celui qui fait du bien par ostentation », a-t-il précisé. Il a appelé les hommes politiques à s'investir davantage dans la recherche de la paix, afin de sortir le pays de la crise qu'il traverse.

S.A.