Ambiance dans les familles : Les poulets mijotent dans les sauces

C'est la fête de Ramadan. C'est l'occasion de manger à gogo. Très tôt hier matin, l'impatience se faisait sentir chez les enfants Cissé. Une grosse casserole au feu, Mme Cissé s'active pour le repas de midi : « Les hommes sont allés à la prière, je dois finir la cuisine avant qu'ils n'en reviennent ». Son dernier fils, Ahmed, est occupé à plumer un poulet. Dans cette famille qui réside à Yopougon-Sideci, le menu du jour est composé du “Tchèp” au poulet comme plat principal, du couscous et des jus (Bissap, gingembre). A l'image de cette famille, beaucoup d'autres en ce jour de fête de Ramadan, ne lésinent pas sur les moyens. La cause. Les 30 jours de jeûne n'ont pas été faciles. La musique mandingue joue à profusion dans le petit salon qu'occupe veuve Hadja Karamoko. Depuis qu'elle est revenue de la prière, des fidèles musulmans se déportent chez elle pour les salutations et recevoir les bénédictions. Cette dame qui a déjà fait le pèlerinage à La Mecque à trois reprises est appréciée de tous dans son quartier d'Attécoubé. Elle profite de l'occasion pour inviter les habitants. « C'est l'occasion ou jamais de se retrouver », souligne-t-elle. Dans l'arrière-cour les femmes s'activent pour la cuisine. Quatre grandes casseroles sont au feu. Quand on y jette un coup d'œil, on remarque des grosses cuisses de volailles qui mijotent. La bonne odeur qui s'en dégage met l'eau à la bouche. Hadja Karamoko propose pour ce jour exceptionnel, la sauce claire au riz blanc parfumé. A cela s'ajoutent la viande, du riz gras et de la salade. « Les mets sont variés parce que je veux permettre à tout le monde de se sentir à l'aise », explique-t-elle. Ce jour particulier pour les musulmans est aussi l'occasion de changer les habitudes alimentaires. Diomandé Ladji, bien que n'ayant pas assez de moyens financiers, fait tout pour satisfaire sa famille. Ce blanchisseur, qui ordinairement ne remettait pas grand-chose à son épouse pour le marché, a fait une exception pour la fête. « Mes enfants veulent manger du spaghettis avec du poulet grillé. J'ai tenu vraiment à respecter leur désir. Pour cela, j'ai doublé le prix de la popote ». La fête du Ramadan est aussi l'occasion pour les nouveaux mariés d'inviter leurs parents et amis. « Tout est prêt. Je n'attends que mes invités » indique Kady Dembélé, nouvelle mariée. Elle propose du poisson, des brochettes de viande, des bananes frites et du thé.

Soro Sita (Stagiaire)