Le forum des marchés d'Adjamé fourmille de monde ce samedi. La circulation est sujette à des embouteillages permanents. Pour s'y rendre, la voiture n'est pas recommandée. Une animation particulière règne dans ce haut lieu du commerce abidjanais. Le marché et ses rues adjacentes sont envahis par une marée humaine.
Clients, vendeurs ambulants et passants se disputent le passage avec les bus de la Sotra. Non loin de la Foire de chine, Mme Diabaté Nicole range ses provisions dans une voiture. Elle ne pouvait pas savoir que notre équipe de reportage allait prendre part à la discussion qu'elle avait entamée avec son époux, assis dans la voiture. Elle a prévu trois repas pour la réception de ses beaux-parents. Hélas, ses moyens financiers ne suffisaient pas. Car, les prix ont flambé. « On ne peut plus rien acheter. Tout a augmenté ici. Le kilogramme d'oignon est passé de 300 Fcfa à 400 Fcfa. Il y a eu une majoration de 50 à 150 Fcfa sur toutes les denrées alimentaires » se plaint cette infirmière d’une trentaine d’année. Elle comptait faire plaisir à ses beaux-parents en leur proposant du riz à la sauce au poisson, du Tchep au poulet et du Yassa au mouton. « Mais, impossible. Compte tenu de l'augmentation des prix, le Tchep va sauter », conclut-elle. A quelques mètres du couple Diabaté, Massandjé a une altercation avec un vendeur de volailles. « Arrêtez de voler. Ce petit poulet à 3.500 Fcfa, ce n'est pas possible. Vous pensez qu'on ramasse l'argent », crie-t-elle en continuant son chemin. Issiaka, c'est ainsi que se nomme le vendeur de poulets en question lui se défend « c'est comme ça les fêtes. Tout augmente, ce n'est pas de notre faute. Ce sont les livreurs qui fixent les prix. Ils estiment que les clients n'ont pas le choix. «Il faut bien qu'ils mangent demain». Le vendeur semble avoir raison. La majorité des femmes qui font le marché ont au moins deux volailles (poulets ou pintades) dans les bagages, malgré les prix élevés. Du côté des vivriers et des fruits, une nette augmentation des prix. La carotte, le chou, la courgette, le poivron et autres. Il y a une différence de prix avec les autres jours. Interrogé, Nadia, commerçante au marché gouro d'Adjamé, indique que les prix ne dépendent pas d'elle. Quand il y a une pénurie de vivriers, les prix augmentent. Selon elle, les jours de fête, il y a certaines commerçantes qui ne viennent pas au marché. Du coup, il n'y a pas assez de produits sur le marché. Et comme ce sont des produits de première nécessité, les clients sont obligés de les acheter malgré les prix. « Nous en profitons pour faire nos bénéfices. Nous ne pouvons pas nous priver de certaines choses d'un côté sans en bénéficier de l'autre côté », explique-t-elle. Comme l'année dernière, le contexte ne sourit pas spécialement aux ménages. Ceux-ci, après avoir tant bien que mal passé le cap du dispendieux mois de carême ont dû affronter la fête de Ramadan qui est tout aussi onéreuse.
Adélaïde Konin (Stagiaire)
Clients, vendeurs ambulants et passants se disputent le passage avec les bus de la Sotra. Non loin de la Foire de chine, Mme Diabaté Nicole range ses provisions dans une voiture. Elle ne pouvait pas savoir que notre équipe de reportage allait prendre part à la discussion qu'elle avait entamée avec son époux, assis dans la voiture. Elle a prévu trois repas pour la réception de ses beaux-parents. Hélas, ses moyens financiers ne suffisaient pas. Car, les prix ont flambé. « On ne peut plus rien acheter. Tout a augmenté ici. Le kilogramme d'oignon est passé de 300 Fcfa à 400 Fcfa. Il y a eu une majoration de 50 à 150 Fcfa sur toutes les denrées alimentaires » se plaint cette infirmière d’une trentaine d’année. Elle comptait faire plaisir à ses beaux-parents en leur proposant du riz à la sauce au poisson, du Tchep au poulet et du Yassa au mouton. « Mais, impossible. Compte tenu de l'augmentation des prix, le Tchep va sauter », conclut-elle. A quelques mètres du couple Diabaté, Massandjé a une altercation avec un vendeur de volailles. « Arrêtez de voler. Ce petit poulet à 3.500 Fcfa, ce n'est pas possible. Vous pensez qu'on ramasse l'argent », crie-t-elle en continuant son chemin. Issiaka, c'est ainsi que se nomme le vendeur de poulets en question lui se défend « c'est comme ça les fêtes. Tout augmente, ce n'est pas de notre faute. Ce sont les livreurs qui fixent les prix. Ils estiment que les clients n'ont pas le choix. «Il faut bien qu'ils mangent demain». Le vendeur semble avoir raison. La majorité des femmes qui font le marché ont au moins deux volailles (poulets ou pintades) dans les bagages, malgré les prix élevés. Du côté des vivriers et des fruits, une nette augmentation des prix. La carotte, le chou, la courgette, le poivron et autres. Il y a une différence de prix avec les autres jours. Interrogé, Nadia, commerçante au marché gouro d'Adjamé, indique que les prix ne dépendent pas d'elle. Quand il y a une pénurie de vivriers, les prix augmentent. Selon elle, les jours de fête, il y a certaines commerçantes qui ne viennent pas au marché. Du coup, il n'y a pas assez de produits sur le marché. Et comme ce sont des produits de première nécessité, les clients sont obligés de les acheter malgré les prix. « Nous en profitons pour faire nos bénéfices. Nous ne pouvons pas nous priver de certaines choses d'un côté sans en bénéficier de l'autre côté », explique-t-elle. Comme l'année dernière, le contexte ne sourit pas spécialement aux ménages. Ceux-ci, après avoir tant bien que mal passé le cap du dispendieux mois de carême ont dû affronter la fête de Ramadan qui est tout aussi onéreuse.
Adélaïde Konin (Stagiaire)