Depuis le début des années 2000, le zouglou connaît un regain de popularité avec l`arrivée sur scène de certains groupes et le retour en force d`autres. Début des années 90, avec la crise universitaire, sociale et politique qui secoue la Côte d`Ivoire toute entière, on assiste à la naissance d`un nouveau genre musical, le zouglou.
Expression de la révolte des étudiants face à la société ivoirienne, ce rythme musical rencontre une forte adhésion dans les milieux défavorisés du fait du langage qui en est le support. Le zouglou, en effet, bien qu`étant le produit des étudiants, se chante en français populaire ivoirien, en nouchi (argot ivoirien) et dans les langues maternelles de la Côte d`Ivoire. Plusieurs autres facteurs contribueront également à en élargir l`audience, à savoir les thèmes drôles et humoristiques qui y sont développés, l`utilisation d`instruments faciles d`accès et l`improvisation qui en font l`essence. Le zouglou devient en quelques années, la première musique nationale de l`histoire de la Côte d`Ivoire. Les Ivoiriens ont vu alors émerger des artistes et des groupes zouglou un peu partout. «Les Potes de la Rue», «Les Copines», «Les Côcôs», «Les Poussins chocs», «Esprits de Yop», «El Mutino», «System Gazeur», «Zougloumachine», «Poignon», «Maga Dindin», «Les Salopards», «Les Surchocs» et bien d`autres ont déferlé sur le showbiz ivoiriens. Le zouglou connaissait alors un véritable boom avec toutes ses ramifications comme le Kpaklo et le Gnakpa-Gnakpa. Puis, arrive le déclin. Au cours des années qui ont suivi cet âge d`Or, le zouglou s`est retrouvé prisonnier de ses propres principes : l`ambiance facile, l`improvisation, l`humour, etc. Ce rythme qui avait été salué, à ses débuts, est vite devenu monotone et a fini par lasser les mélomanes ivoiriens. Le désordre dans lequel il s`est embourbé, le manque de rigueur professionnelle et l`absence de fond musical ont achevé de mettre le zouglou à genou. La courbe du zouglou plie l`échine et marque un temps d`arrêt. Cet état est en partie dû au véritable problème dont il souffre : un problème sérieux de communication et de promotion. Cependant, au début des années 2000, avec l`arrivée sur la scène du groupe «Magic system», le zouglou reprend des couleurs. Ce groupe est suivi de très près par d`autres, tel que «Yodé et Siro», «Espoir 2000», «Les Patrons» et «Les Garagistes». Magic system, fer de lance du zouglou Ce groupe auréolé de 12 disques d`Or et de 2 disques de platine est la figure de prou du zouglou. Né en 1996, ce groupe composé de Tino, Manadja, A`salfo et Goudé, s`est fait connaître partout dans le monde avec son 2ème album ``1er Gaou``. Le succès inattendu de cet opus, en 1999, les conduit à faire distribuer en France. Après un premier passage très remarqué lors de la première partie du concert du collectif de rap ``Bisso Na Bisso``, «Magic System» décolle littéralement. Depuis lors, les succès s`enchaînent. A`salfo et les autres Gaous magiciens ne laissent plus personne indifférent. Ils poursuivent sur la lancée et enchaîne avec des singles et des duos avec des artistes de renommée mondiale tels que les Marocains Cheb Khaled et Cheb Bilal, les Français Kore et Leslie et l`Américain Big Ali. Avec 12 disques d`Or et 2 disques de Platine, «Magic Systèm» a permis au zouglou ivoirien de renaître de ses cendres.
Retour gagnant pour Yodé et Siro
Révélés au public ivoirien en 1996, Yodé et Siro sont deux des quatre membres fondateurs du groupe «Poussins chocs». Après les titres «Asec-Kotoko» et «Asec-Kotoko le retour», en 1996 et 1998, le groupe disparaît pendant quelques temps. Un peu plus tard, après le décès d`un des membres, Fifi Django, le groupe se disloque. En 2000, Petit Yodé et L`Enfant Siro forment un duo et sortent l`album «Victoire» qui a connu un grand succès dans les années 2001-2002 avec des chansons à textes comiques parlant de la situation économique et politique de la Côte d`Ivoire ainsi que les problèmes du quotidien. Suivent ensuite deux albums, «Antilaléca», en 2002 et «Sign Zo», en 2008. Yodé et Siro doivent leur succès aux différents thèmes qu`ils abordent. Des textes forts, des mélodies nouvelles et une communication autour de leur produit ont fini par imposer le groupe comme une valeur sûre du zouglou. Autres preuves de leur succès retentissant, Yodé et Siro ont même été désignés meilleur groupe zouglou pour l`année 2008. Espoir 2000 toujours présent Composé à l`origine de trois membres, ce groupe compte, depuis 2000, deux membres Pat Sacko et Valery (le 3ème membre Shura étant parti vivre en France) «Espoir 2000» a, depuis sa création en 1998, fait partie de ces groupes qui font la fierté du zouglou. En effet, Pat Sacko et Valery, avec des textes forts et des rythmes traditionnels de nos clairs de lune rustiques mettent à nue les travers de la société et plus particulièrement les agissements des jeunes filles. «Espoir 2000» est reconnu par tous les mélomanes ivoiriens comme l`un des groupes zouglou ayant les textes les mieux élaborés et les albums les plus complets. En effet, chantant dans beaucoup de langues du pays, Pat Sacko et Valery rassemblent autour de leur talent. Les textes hilarants évoquant avec humour et subtilité les tares de la société africaine les mettent dans les bonnes grâces des Ivoiriens. Les Garagistes sur le tapis rouge Ce groupe né en 1992 est composé de 4 membres, Féco, Popolaye, Salif et Célio. Après des débuts difficiles, les deux premiers albums «Enfant chéri» et «Bébé abandonné» passent presqu`inaperçus. «Les Garagistes» décident de revoir leur copie. En 1996, ils se font connaitre par le rythme particulier qu`ils ont apporté aux zouglou. Le genre musical ghanéen ``High life`` qu`ils combinent parfaitement aux sonorités du zouglou fait merveilles. C`est le succès total avec l`album «Livre Blanc» en 1998. «Les Garagistes» chantent en bété, dioula, baoulé, gouro et lingala. D`où leur succès auprès de toutes les couches de la population ivoirienne. Avec «Tapis rouge» et «Fauteuil présidentiel», le groupe «Les Garagistes» est considéré comme un classique du Zouglou Ivoirien. Les Patrons dans la cour des grands «Les Patrons» font partie de la génération dite de la relève. Dernier né de ces 5 ténors du zouglou ivoirien, le groupe «Les Patrons» a tôt fait de se positionner comme l`un des meilleurs groupe zouglou du moment. Eric, Dodo, Clemso et Vino n`ont eu besoin que de deux albums pour convaincre les mélomanes ivoiriens sur leur talent. «Cœur blanc», le dernier album des «Patrons» démontre sans équivoque tout le bien que les zouglouphiles pensent de ces 4 jeunes garçons. Qualité des textes et des mélodies, intégration de nouveaux instruments, des sonorités nouvelles font la particularité des patrons de la musique ivoirienne. Les performances d`Eric, le lead vocal et sa parfaite diction finissent de dresser le tableau de ce groupe qui veut révolutionner le zouglou. Grosses têtes de la musique ivoirienne, ces groupes, malgré le succès, gardent la tête sur les épaules. «Magic systèm», «Yodé et Siro», «Espoir 2000», «Les Patrons» et «Les Garagistes» continuent de faire encore plus et visent plus loin. Afin de satisfaire leurs fans et mieux, des mélomanes ivoiriens et aussi confirmer la position qu`ils occupent, tout en haut des marches du zouglou.
Par Souleymane Koné
Expression de la révolte des étudiants face à la société ivoirienne, ce rythme musical rencontre une forte adhésion dans les milieux défavorisés du fait du langage qui en est le support. Le zouglou, en effet, bien qu`étant le produit des étudiants, se chante en français populaire ivoirien, en nouchi (argot ivoirien) et dans les langues maternelles de la Côte d`Ivoire. Plusieurs autres facteurs contribueront également à en élargir l`audience, à savoir les thèmes drôles et humoristiques qui y sont développés, l`utilisation d`instruments faciles d`accès et l`improvisation qui en font l`essence. Le zouglou devient en quelques années, la première musique nationale de l`histoire de la Côte d`Ivoire. Les Ivoiriens ont vu alors émerger des artistes et des groupes zouglou un peu partout. «Les Potes de la Rue», «Les Copines», «Les Côcôs», «Les Poussins chocs», «Esprits de Yop», «El Mutino», «System Gazeur», «Zougloumachine», «Poignon», «Maga Dindin», «Les Salopards», «Les Surchocs» et bien d`autres ont déferlé sur le showbiz ivoiriens. Le zouglou connaissait alors un véritable boom avec toutes ses ramifications comme le Kpaklo et le Gnakpa-Gnakpa. Puis, arrive le déclin. Au cours des années qui ont suivi cet âge d`Or, le zouglou s`est retrouvé prisonnier de ses propres principes : l`ambiance facile, l`improvisation, l`humour, etc. Ce rythme qui avait été salué, à ses débuts, est vite devenu monotone et a fini par lasser les mélomanes ivoiriens. Le désordre dans lequel il s`est embourbé, le manque de rigueur professionnelle et l`absence de fond musical ont achevé de mettre le zouglou à genou. La courbe du zouglou plie l`échine et marque un temps d`arrêt. Cet état est en partie dû au véritable problème dont il souffre : un problème sérieux de communication et de promotion. Cependant, au début des années 2000, avec l`arrivée sur la scène du groupe «Magic system», le zouglou reprend des couleurs. Ce groupe est suivi de très près par d`autres, tel que «Yodé et Siro», «Espoir 2000», «Les Patrons» et «Les Garagistes». Magic system, fer de lance du zouglou Ce groupe auréolé de 12 disques d`Or et de 2 disques de platine est la figure de prou du zouglou. Né en 1996, ce groupe composé de Tino, Manadja, A`salfo et Goudé, s`est fait connaître partout dans le monde avec son 2ème album ``1er Gaou``. Le succès inattendu de cet opus, en 1999, les conduit à faire distribuer en France. Après un premier passage très remarqué lors de la première partie du concert du collectif de rap ``Bisso Na Bisso``, «Magic System» décolle littéralement. Depuis lors, les succès s`enchaînent. A`salfo et les autres Gaous magiciens ne laissent plus personne indifférent. Ils poursuivent sur la lancée et enchaîne avec des singles et des duos avec des artistes de renommée mondiale tels que les Marocains Cheb Khaled et Cheb Bilal, les Français Kore et Leslie et l`Américain Big Ali. Avec 12 disques d`Or et 2 disques de Platine, «Magic Systèm» a permis au zouglou ivoirien de renaître de ses cendres.
Retour gagnant pour Yodé et Siro
Révélés au public ivoirien en 1996, Yodé et Siro sont deux des quatre membres fondateurs du groupe «Poussins chocs». Après les titres «Asec-Kotoko» et «Asec-Kotoko le retour», en 1996 et 1998, le groupe disparaît pendant quelques temps. Un peu plus tard, après le décès d`un des membres, Fifi Django, le groupe se disloque. En 2000, Petit Yodé et L`Enfant Siro forment un duo et sortent l`album «Victoire» qui a connu un grand succès dans les années 2001-2002 avec des chansons à textes comiques parlant de la situation économique et politique de la Côte d`Ivoire ainsi que les problèmes du quotidien. Suivent ensuite deux albums, «Antilaléca», en 2002 et «Sign Zo», en 2008. Yodé et Siro doivent leur succès aux différents thèmes qu`ils abordent. Des textes forts, des mélodies nouvelles et une communication autour de leur produit ont fini par imposer le groupe comme une valeur sûre du zouglou. Autres preuves de leur succès retentissant, Yodé et Siro ont même été désignés meilleur groupe zouglou pour l`année 2008. Espoir 2000 toujours présent Composé à l`origine de trois membres, ce groupe compte, depuis 2000, deux membres Pat Sacko et Valery (le 3ème membre Shura étant parti vivre en France) «Espoir 2000» a, depuis sa création en 1998, fait partie de ces groupes qui font la fierté du zouglou. En effet, Pat Sacko et Valery, avec des textes forts et des rythmes traditionnels de nos clairs de lune rustiques mettent à nue les travers de la société et plus particulièrement les agissements des jeunes filles. «Espoir 2000» est reconnu par tous les mélomanes ivoiriens comme l`un des groupes zouglou ayant les textes les mieux élaborés et les albums les plus complets. En effet, chantant dans beaucoup de langues du pays, Pat Sacko et Valery rassemblent autour de leur talent. Les textes hilarants évoquant avec humour et subtilité les tares de la société africaine les mettent dans les bonnes grâces des Ivoiriens. Les Garagistes sur le tapis rouge Ce groupe né en 1992 est composé de 4 membres, Féco, Popolaye, Salif et Célio. Après des débuts difficiles, les deux premiers albums «Enfant chéri» et «Bébé abandonné» passent presqu`inaperçus. «Les Garagistes» décident de revoir leur copie. En 1996, ils se font connaitre par le rythme particulier qu`ils ont apporté aux zouglou. Le genre musical ghanéen ``High life`` qu`ils combinent parfaitement aux sonorités du zouglou fait merveilles. C`est le succès total avec l`album «Livre Blanc» en 1998. «Les Garagistes» chantent en bété, dioula, baoulé, gouro et lingala. D`où leur succès auprès de toutes les couches de la population ivoirienne. Avec «Tapis rouge» et «Fauteuil présidentiel», le groupe «Les Garagistes» est considéré comme un classique du Zouglou Ivoirien. Les Patrons dans la cour des grands «Les Patrons» font partie de la génération dite de la relève. Dernier né de ces 5 ténors du zouglou ivoirien, le groupe «Les Patrons» a tôt fait de se positionner comme l`un des meilleurs groupe zouglou du moment. Eric, Dodo, Clemso et Vino n`ont eu besoin que de deux albums pour convaincre les mélomanes ivoiriens sur leur talent. «Cœur blanc», le dernier album des «Patrons» démontre sans équivoque tout le bien que les zouglouphiles pensent de ces 4 jeunes garçons. Qualité des textes et des mélodies, intégration de nouveaux instruments, des sonorités nouvelles font la particularité des patrons de la musique ivoirienne. Les performances d`Eric, le lead vocal et sa parfaite diction finissent de dresser le tableau de ce groupe qui veut révolutionner le zouglou. Grosses têtes de la musique ivoirienne, ces groupes, malgré le succès, gardent la tête sur les épaules. «Magic systèm», «Yodé et Siro», «Espoir 2000», «Les Patrons» et «Les Garagistes» continuent de faire encore plus et visent plus loin. Afin de satisfaire leurs fans et mieux, des mélomanes ivoiriens et aussi confirmer la position qu`ils occupent, tout en haut des marches du zouglou.
Par Souleymane Koné