Lors d`une rencontre à la présidence de la République, avant la fin de son séjour de quatre jours en Côte d`Ivoire, le Président burkinabé Blaise Compaoré, Facilitateur dans le Dialogue direct inter ivoirien, a comparé son homologue ivoirien Laurent Gbagbo, à feu Félix Houphouët-Boigny, premier chef de l`Etat de Côte d`Ivoire. "Je vois Gbagbo comme le jumeau d`Houphouët...", a-t-il dit pour commencer, visiblement ému par la vérité qu`il s`apprêtait à révéler. "Quand j`ai proposé au Président Houphouët de faire entrer Gbagbo au gouvernement, il m`a dit : "Il est encore trop fort, il faut l`affaiblir d`abord". Blaise Compaoré savait-il, en laissant choir ces paroles du bois sacré, qu`il rendait ainsi à la conscience nationale, un pan de l`histoire de la Côte d`Ivoire ? Nous n`en sommes pas certain. Cette vérité restitue la dimension mythique de la crainte du régime Pdci, face à la "menace" que constituait pour lui, le président du Front populaire ivoirien d`alors. Et, retranché derrière leur "écu", le seul souci des gouvernants d`alors, avec à leur tête, Félix Houphouët-Boigny, était de trouver les moyens d`affaiblir l`adversaire de poids de l`opposition : "Il est encore trop fort, il faut l`affaiblir d`abord…". Mais en vérité, à moins de vouloir donner une dimension irrationnelle de la politique, qui a intérêt à renforcer les capacités d`un adversaire ? On comprend alors les rivalités mordantes, les conflits d`ego et les mauvais tacles, jaillissant du Pdci et de ses dérivés, pour entraver dans sa marche, l`opposant historique. En disant à Gbgabo : " hélas, tu me ressembles", était-ce parce que le tout-puissant Houphouët, n`avait pu trouver un dauphin outillé pour l`affaiblir, comme Dieu utilisa Samson pour affaiblir la puissance des Philistins, selon Juges 16 ? Est-ce ce rôle qu`Alassane Dramane Ouattara, alors Premier ministre, devait jouer en réalisant la "prouesse" de jeter en prison Laurent Gbagbo, le 18 février 1992 ? Est-ce pour atteindre cet objectif que des militants fonctionnaires du Fpi étaient déstabilisés par des affectations intempestives infligées par le pouvoir d`alors ? Rien n`est sûr, même si c`est tout comme. Mais à supposer même que ce fût le cas, en voulant l`affaiblir, le Pdci a fortifié Laurent Gbagbo que voici à la Présidence. Au nom du Traité d`Amitié et de Coopération que les deux hommes chefs d`Etat viennent de signer, M. Blaise Compaoré a commencé à nous révéler des secrets de notre histoire. Nous en prenons acte.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
