Laurent Gbagbo est occupé à resserrer les rangs parmi ses hommes. En attendant de se déclarer officiellement candidat à la prochaine élection présidentielle, le chef de l'Etat a réussi à faire taire les querelles entre les Directeurs départementaux de campagne (Ddc), les secrétaires fédéraux du Fpi et autres hommes du terrain qui se marchaient sur les plates-bandes. Bien que le secret soit bien gardé sur les méthodes et autres moyens de pression utilisés, on constate qu'il réussit à faire rentrer dans les rangs les uns et les autres. Profitant d'une visite d'Etat de deux jours (27 et 28 août à Issia, dans l'ouest du pays), le président a scellé la réconciliation entre deux barons de son régime et ressortissants de la région, son ministre de la Sécurité, Désiré Tagro, et le ministre d'Etat chargé du Plan, Paul Antoine Bohoun Bouabré. Une guerre de leadership opposait les deux hommes. Avant ce cas, il avait envoyé des émissaires régler une querelle du même genre à Soubré entre Miaka Ouretto, secrétaire général du Fpi à Soubré, et le fédéral du parti à Soubré, Gogui Théophile. Les deux hommes se regardaient en chiens de faïence depuis que, selon plusieurs sources, le choix du parti s'était porté sur Miaka Ouretto pour diriger la campagne de Gbagbo dans le département de Soubré. «C'est en ce moment que le fédéral du Fpi à Soubré, Gogui Théophile, a pensé que ce devrait être lui, et que le président Miaka étant le secrétaire général du parti, il devrait mener la campagne sur le plan national. Mais, il ne peut y avoir deux directeurs de campagne nationaux», explique une source. Toujours dans sa stratégie de créer une symphonie avant la période campagne, il a trouvé les arguments pour convaincre son président de parti, Pascal Affi N'Guessan de lever la main sur le Cnrd et de cesser la guéguerre qu'il menait à cette structure pour se consacrer à la vie du Fpi. Selon un observateur, Laurent Gbagbo a compris que c'est uni qu'on est fort. Il a décidé de faire porter sa candidature par plusieurs mouvements satellites tels la Conareci, l'Urd…Dernier fait en date, la cohésion qui semble se dégager autour de la prochaine désignation du président du Cojep, Charles Blé Goudé, comme directeur de campagne au niveau des jeunes. Watchard Kédjébo, au nom de ces jeunes, est déjà monté au créneau pour dire qu'il n'y a pas de lieu de polémiquer autour d'un autre candidat à ce poste. Selon lui, tous sont d'accord pour le choix de l'ancien leader de la Fesci comme directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo au niveau de la jeunesse. Simone Gbagbo, présidente du groupe parlementaire Fpi à l'Assemblée nationale, Bohoun Bouabré et Aboudramane Sangaré, inspecteur général de l'État, ont également pris le train de la cohésion. Des sources informent qu'ils enchaînent depuis quelques temps les réunions nocturnes à la résidence de Pascal Affi N'Guessan pour déterminer une stratégie de campagne. Au Fpi, on marche comme à l'Armée dans l'ordre et la discipline. Et on exécute les décisions du grand manitou, sans murmures ni hésitations.
Bakayoko Youssouf
Bakayoko Youssouf
