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Société Publié le mercredi 30 septembre 2009 | Islam Info

Pèlerinage à la Mecque 2009 : Le commissaire du Hadj El Hadj Binaté Bouraïma

“Le passeport national et la limitation d'âge s'imposent à nous”

Le Hadj approche à grands pas. Cette année, de nouvelles dispositions sont prévues. Dans cette interview, le commissaire sans détour parle du passeport biométrique, de la limitation d'âge, de l'organisation pratique avant le départ des pèlerins, les dates retenues pour les départs et retour le transport et la restauration.


Quel est le point actuel de la situation sur l'organisation du Hadj?

El Hadj Binaté : Aujourd'hui, on peut dire sans hésiter que tout est en branle pour les pèlerins du Hadj 2009. D'abord par l'action du lancement officiel des activités en juillet à Yamoussoukro. Ensuite l'installation du comité de pilotage qui prend les grandes décisions. Et deux commissions qui sont déjà au travail à savoir les commissions médicales et sociales. Ces deux commissions sont en amont de l'organisation du hadj parce qu'étant un préalable à l'inscription. Aujourd'hui, dans tous les centres de l'Institut National Hygiène Publique (INHP) du pays, les médecins sont en services pour les consultations des pèlerins. Il y aussi le dispositif financier à travers le trésor public qui a ouvert sur toute l'étendue du territoire 19 postes de trésorerie générale pour recueillir les fonds des pèlerins. Il y aussi les trésoreries principales d'Abidjan dans tous les grands quartiers. Nous constatons que le dispositif qui fait du pèlerin un pèlerin enregistré est en marche. Il y a une équipe d'inscripteurs dans chaque trésorerie, chargée d'enregistrer directement les pèlerins qui viennent payer leur argent.

Il y a une innovation majeure cette année qui ne dépend pas de l'Etat ivoirien. C'est l'obligation de l'établissement d'un passeport biométrique. C'est une exigence du Royaume de l'Arabie Saoudite. Chaque pèlerin doit avoir le passeport national de son pays. Cette disposition annule les passeports spéciaux pèlerinage.


Vous avez parlé des dispositifs en branle, mais on ne le sent pas comme l'année dernière où à pareil moment on avait le maximum d'informations. Quel est le problème ?

La lenteur est peut être due au fait que le lancement a été fait un peut tardivement. Le chronogramme du Hadj est fonction des grandes étapes du Hadj lesquels sont tracés par le calendrier lunaire. Chaque année, nous reculons de onze jours. Par rapport donc au jour d'Arafat, nous accusons un petit retard. Nous reconnaissons aussi que nos contacts avec les organes de presse n'ont pas été comme il le fallait parce que c'est avec eux que nous menons des actions dynamiques de communication. Mais nous comptons rattraper ce léger retard très bientôt. Parce que nous avons innové cette année en créant au sein du comité de pilotage une cellule dynamique de communication. Nous allons lancer à partir d'aujourd'hui des missions tant à l'intérieur du pays qu’à Abidjan.


La question du passeport biométrique ne posera-t-elle pas de problème vu le nombre important de pèlerins ?

Au niveau du passeport, on oublie un aspect important. Le fait que le passeport biométrique soit exigé ne date pas d'aujourd'hui. Le ministère de l'intérieur a adressé un courrier à toutes les grandes associations musulmanes depuis janvier 2009. Il y a eu aussi des communiqués. Cela veut dire que toutes les structures qui peuvent être des relais ont été informées du changement. Pour rappel, le passeport spécial ne date pas longtemps. Sinon le pèlerin utilisait le passeport national délivré par la sureté. C'est après qu'on a négocié pour les passeports spéciaux Hadj. Au Comité de pilotage nous avons réfléchi à tout ce qui peut constituer un obstacle. C'est pourquoi, nous avons négocié et obtenu que les samedis de 08 h à midi les candidats au Hadj exclusivement soient reçus sur les sites d'enrôlement pour le passeport biométrique. Ceci pour faciliter l'enrôlement et le traitement des dossiers. Il faut savoir qu'il y a plusieurs étapes avant l'établissement du passeport. Il y a l'enrôlement, le contrôle des documents à la sureté où tout est centralisé. Chaque soir, on procède au traitement de plus de 600 dossiers venus des différents sites. Si le pèlerin va s'enrôler un jour ouvrable, son dossier se trouvera avec ceux des requérants ordinaires. Mais le samedi c'est différent parce que les dossiers sont traités avec un peu de souplesse.


Est-ce qu'il n'y a pas de risque d'infiltration des requérants ordinaires les samedis ?

C'est un service public. On ne peut pas prendre de mesure spéciale contre cela. Les pèlerins doivent savoir que c'est pour eux que les sites sont ouverts les samedis. Ils doivent donc envahir ces lieux.


Quel est le circuit d'inscription pour le candidat au Hadj ?

Cette année l'étape la plus importante c'est l'obtention du passeport biométrique. C'est l'acte 1. L'acte 2 c'est aller au trésor pour payer. Cela fait de vous automatiquement un pèlerin. L'acte 3, c'est aller faire ses consultations pour le pèlerinage. On peut aussi inverser l'acte 3 et l'acte 2 si on le veut parce qu'il y a un autre document très important qu'on appelle le certificat d'aptitude au hadj qu'il faut avoir. Si vous payer avant d'aller faire les consultations pré pèlerinage et qu'il s'avère que votre santé ne vous permet pas de partir, on vous rembourse. Dans le cas contraire, vous aurez gagné du temps. L'acte 4, après avoir payé, vous aller vous inscrire avec votre passeport biométrique et huit photos. En contre partie, on vous remettre un reçu de dépôt de dossier. Si vous n'avez pas le certificat d'aptitude, vous n'aurez pas le visa qui est l'acte 5. Il faut signaler au passage que la date limite des dossiers est prévue pour le 09 octobre 2009.


Qu'en est-il de la limitation d'âge des pèlerins ?

Ce n'est pas une innovation. C'est une mesure sanitaire au plan mondial qui s'impose à nous. Il y a la grippe A H1 N1 qui est une épidémie mondiale. Le contact des pèlerins qui viennent de partout dans le monde peut être un facteur de contraction de la maladie. Selon les experts, cette maladie est dangereuse pour les enfants de moins de 12 ans et les personnes âgées. Donc le Royaume d'Arabie Saoudite a adressé à tous les pays une recommandation selon laquelle, les enfants, les femmes enceintes, les personnes atteintes de maladies chroniques puissent reporter leur Hadj pour éviter de contracter cette maladie. Il revenait alors à chaque pays de faire fixer la limite d'âge. C'est dans ce cadre que la commission médicale de notre pays a fixé la limite d'âge des personnes âgées à 70 ans. En Egypte par exemple c'est 65 ans qui est retenu. Dans beaucoup de pays c'est ce qui est retenu. Mais chez nous c'est 70 ans. C'est une décision internationale qui s'applique à nous et qu'on doit respecter. Le Prophète (saw) nous demande de rester là où nous sommes s'il y a un danger sanitaire où l'on veut aller où si on se trouve dans une zone épidémique, inutile d'aller contaminer les autres. C'est pour dire que cette décision a une base juridique islamique qui peut justifier la démarche de nos responsables médicaux. Nous demandons aux parents de se conformer à cela et ne pas chercher à falsifier les documents. Cela ne rentre pas dans l'esprit du Hadj. Pour le Hadj on peut être récompensé même à partir de l'intension s'il arrivait qu'on soit empêché par un événement quelconque. Ce sont des mesures conservatoires et non une interdiction. On ne va pas au Hadj pour y mourir ou pour venir contaminer les autres.


Il semblerait que la restauration est incluse dans le transport à payer. Est-ce vrai ?

Cette année, l'Etat offre le Hadj. Le pèlerin ne paie qu'une contribution parce que le standing des logements de Médine et de la Mecque avoisine 800 cent mille francs CFA. Lorsque nous ajoutons les taxes et les prestations saoudiennes et le billet d'avion, nous atteignons 2,5 millions au moins. Avec 1,5 million, on ne peut même pas faire de répartition. Puisque le coût réel (2,7 millions) devait couvrir un certain nombre d'éléments, l'Etat a décidé de prendre en compte ces éléments dont la restauration avec 1,5 million de francs CFA. C'est un Hadj fortement subventionné. Je souligne que les étrangers résidants en Côte d'Ivoire bénéficient de ses avantages. Ils sont aussi obligés de présenter les passeports de leur pays. Les saoudiens ne veulent pas des passeports écrits à la main.


Qui sont les membres du comité de pilotage qui prend les grandes décisions ?

Il y a le ministère de l'intérieur, la primature, le ministère des Affaires Etrangères, le ministère de l'Economie et des Finances, le ministère des Infrastructures économiques, le ministère de la Santé et de l'Hygiène Publique, le ministère du Transport, le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, l'Aumônerie militaire, les grandes Associations dont le CNI, le COSIM, le FOI, l'AMSCI etc.


Quel sera le schéma du regroupement jusqu'à l'embarquement ?

C'est le même schéma que l'année dernière. Du pré-regroupement à la mosquée de la Riviera Golfe jusqu'à l'embarquement. Nous sommes en train de réfléchir pour trouver une bonne formule qui va nous permettre de réduire le temps d'attente à la Riviera et à l'aéroport.


Où en sommes-nous avec le transport ?

Comme c'est l'Etat qui organise le Hadj, il est évident qu'il confie ce volet à son instrument de transport aérien qui est Air Ivoire. C'est cette compagnie qui va chercher un avion. Elle est même très avancée. L'équipe est en Arabie Saoudite pour la signature des autorisations d'atterrissage. Selon les informations que nous avons eu, c'est que les avions obtenus ont une capacité de 450 pèlerins.


Il y a aussi un silence au niveau des différentes commissions rattachées au commissariat, pourquoi ?

Toutes les commissions sont à leur place. Nous avions des cellules de réflexion dans les différents secteurs d'encadrement. A partir de ces cellules chaque commission a pu faire un plan d'action. Cette fois, la commission ne va pas réfléchir sur les stratégies. Elle va appliquer les stratégies préconçues. Nous allons organiser soit fin septembre soit mi octobre un séminaire de formation qui va regrouper tous les encadreurs de tous secteurs confondus. Les ateliers vont constituer les secteurs d'activités avec des modules de formation de tous. Au sortir de ce séminaire, on aura un groupe homogène de l'encadrement. Il y aura un consensus autour de la vision et des objectifs. Les encadreurs se connaîtront entre eux. Nous allons bénéficier d'une simulation d'organisation des différentes commissions. Chaque commission s'occupera singulièrement des questions qui lui incombent. Dans le plan d'action du commissariat, ce séminaire est donc très important. L'autre élément tout aussi important, c'est le manque de communication interne et entre les différents secteurs. Cela a été souligné. Cette année, nous avons conçu deux documents. Le premier est appelé le guide de l'encadreur qui définit les tâches de ce dernier à tous les niveaux. Il y a aussi le guide du pèlerin. C'est un document qui retrace toutes les étapes du Hadj mais il n'a rien à avoir avec la connaissance des rites. Il va permettre de s'accorder sur les prestations à donner de sorte que chaque partie sache ce qu'il y a lieu de faire. Dans ce sens, si une prestation n'est respectée comme énoncée dans le guide, une action de communication doit suivre pour justifier cela. Il faut aussi à ce niveau sensibiliser les parents pèlerins sur la nécessité de prendre connaissance du contenu de ce guide afin de pouvoir se comporter comme il se doit. Ces guides permettront de s'orienter tant à la Mecque qu'ici au pays. Nous voulons mettre le pèlerin au centre de notre encadrement. Le pèlerin doit être pour l'encadreur un client qu'on doit satisfaire. Nous nourrissons beaucoup d'ambitions pour un Hadj de qualité. Nous prions Allah afin qu'il nous permette d'atteindre ces objectifs et de mettre à la disposition de ceux qui vont nous succéder d'avoir des éléments qui puissent les guider.


Est-ce que cette année, les grandes dates de départ et de retour sont clairement et officiellement connues ?

Vous savez, c'est l'organisation. Même l'année dernière, les dates étaient connues. Cette année, nous avons toutes les dates qui ont été fixées en tenant compte des problèmes de l'année dernière. Il y a la date d'Arafat, le programme de séjour des pèlerins. Les grands départs sont prévus du 03 au 10 novembre 2009. Le jour d'Arafat est soit le 26 ou le 27 novembre 2009. Nos pèlerins vont d'abord séjourner à Médine, ensuite à la Mecque pour le rituel. Les retours sont prévus du 05 au 11 décembre 2009. Nous nous sommes donnés du temps en tenant compte des fluctuations et en tirant les leçons de 2008 pour faire cette programmation.


Quel message avez-vous pour les pèlerins dont on en n'a pas parlé encore ?

Je voudrais d'abord rassurer les candidats au Hadj par rapport aux dispositions qui sont prises tant au niveau du transport aérien qu'au niveau de leur séjour en terre sainte par l'Etat que nous devons remercier. Par exemple, nous avons une réservation hôtelière en termes de capacité d'accueil de 4290 pèlerins. Les engagements financiers sont en train d'être respectés. Avant la mi-octobre tout sera réglé au plan financier. Nous demandons donc aux candidats au Hadj de s'empresser pour leur inscription. La troisième chose, c'est le leitmotiv depuis l'année dernière. Il s'agit de la programmation des vols par zone. On peut décider que tous ceux qui se sont inscrits à l'intérieur du pays soient programmés sur le premier vol. S'ils ne couvrent pas les 450 places, ceux de Yopougon par exemple peuvent compléter leur liste. C'est pour dire aux parents que les consultations pré-pèlerinage sont décentralisées, les points de paiement également pour que les mouvements du pèlerin soit réduit au maximum. Il est donc mieux que chacun s'inscrive dans le lieu le plus proche. Ceux qui s'inscriront dans le même lieu auront la chance d'effectuer le voyage ensemble. Les consultations pré-pèlerinage sont très importantes car elles permettent de détecter les pathologies qui existent et de prendre les mesures en conséquence. C'est l'appel que nous avons a lancé. En octobre, nous allons faire la demande des visas après avoir communiqué à l'Arabie Saoudite le nombre définitif de nos pèlerins. Il faut donc s'inscrire tôt.

Transcrit par Haroun B

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