La période de la reprise de l'école apparaît de plus en plus comme une manne céleste pour bon nombre d'ivoiriens.
Revoilà la rentrée scolaire avec son corollaire de dépenses à n'en point finir. Achats de livres, cahiers, matériels de travail voire uniformes pour certains…Tout ou presque est à renouveler. Et c'est la période des longues migraines et casse-têtes chinois pour les parents d'élèves. Les uns se ruent sur les prêts scolaires, ironiquement appelés " solution miracle ", les autres jonglent pour couvrir les dépenses liées à la rentrée des enfants. Librairies classiques, magasins de vente d'ouvrages scolaires et petites étables le long des rues d'Abidjan sont quotidiennement fréquentés. " A chacun sa rentrée scolaire ", lance un petit revendeur d'ouvrages scolaires sur le boulevard Nanguy Abrogoua d'Adjamé, visiblement heureux de l'affluence. “Aujourd'hui, tout le monde est devenu vendeur de cahiers, c'est une affaire juteuse pour nous. Et ça marche”, se justifie Sita, propriétaire d'une étable de vente de cahiers, non loin du Forum d'Adjamé. Pour le jeune Timité Siaka, élève en Tle D et revendeur depuis la classe de 4e, c'est une activité très rentable. "Chaque vacance scolaire, j'exerce cette activité pour pouvoir subvenir à mes besoins. Et franchement je ne me plains pas", dit-il, avant dajouter, "c'est un commerce qui marche beaucoup". Le prix des livres sont homologués, mais au niveau des cahiers et autres matériels les prix diffèrent d'un marchand à un autre. Et varie parfois, d'un client à un autre. M. Ahmed Sékou, propriétaire d'un magasin de vente d'ouvrages scolaires à Adjamé-mairie, ne dit pas le contraire. " Quand ça va, on fait 100 % de bénéfice ", avoue-t-il avec un sourire au coin. M. Koné, autre revendeur installé sur l'immense bruyant boulevard Nanguy Abrogoua affirme que les week-ends, ils atteignent des records d'affluence de clients. "Aujourd'hui, tout le monde se tourne vers cette activité. Même la mairie, à travers l'organisation de semaines commerciales. C'est pourquoi, vous en voyez de plus en plus à cette période. Tout le monde a pour son compte dans cette affaire ", fait-il savoir. A Adjamé comme à Yopougon, nombreux sont les commerçants qui se sont reconvertis pour la circonstance en revendeurs d'articles scolaires. Comme c'est le cas pour Aziz, commerçant de produits cosmétiques à Adjamé et de dame Chantal, vendeuse de liqueur non loin du 16e arrondissement de Yopougon. Qui ne s'embarrassent pour dire qu'avec la vente d'articles scolaires, on s'en sort mieux. Au niveau des librairies classiques, le constat est le même. La clientèle ne manque pas. Comme il nous a été donné de le voir à la Papeterie de Côte d'Ivoire (Papici) d'Adjamé. Où le patron, un ressortissant libanais, assis derrière sa caisse nous lance : " je ne suis pas disposé à vous recevoir ". Visiblement plus préoccupé à contrôler les mouvements d'achat des clients. Sur tout le réseau Librairie de France (Ldf), les visites de la clientèle grossissent au fil des jours, a fait remarquer une employée du groupe. Pour M. Luc Acapovi, responsable communication de cette structure, c'est plus d'un millier de visiteurs que la librairie principale du groupe, située au Plateau, reçoit au quotidien. " Les ivoiriens ont compris que nos prix sont très compétitifs. Et nous avons pour eux des kits sur mesure ", argumente-t-il. Et montre fièrement la foule compacte massée autour des différentes caisses de la librairie. " Entre midi et 2 heures, l'affluence est totale. Et c'est même difficile de se déplacer entre les rayons de la librairie ", dit-il avec satisfaction. Si certains ne cachent pas la bonne affaire que constitue cette période de rentrée scolaire, d'autres se plaignent de l'augmentation des prix de certains ouvrages, ce qui rend difficile leur écoulement. " Regardez, le livre de lecture de CE1 qui était à 1500 Fcfa l'an dernier, est vendu cette année à 1900 Fcfa", fait remarquer Mlle Soumahoro, revendeuse d'ouvrages à Adjamé. Selon elle, ce n'est pas la grande affluence des années précédentes et les parents trainent encore les pieds. Dans ce " jackpot " de rentrée, les seuls perdants semblent être les parents d'élèves. Qui se retrouvent pratiquement chaque année en train de changer d'ouvrages pour leurs progénitures. Pour A. Yéboué, assistant social, non seulement les ouvrages sont devenus de plus en plus chers, mais aussi les programmes scolaires changent à tout moment. " Je souhaiterais qu'on revienne à l'ancien système. C'est-à-dire que les livres étaient utilisés par plusieurs générations d'élèves. Les parents ne changeaient pas d'ouvrages toutes les années. Les livres au programme étaient les mêmes sur plusieurs années ", dit-il, amer. Visiblement, la rentrée scolaire, en même temps qu'elle est perçue comme source d'insomnies pour de nombreux parents d'élèves, constitue une source de gains alléchants pour une autre franche de la société.
Frank Toti
Revoilà la rentrée scolaire avec son corollaire de dépenses à n'en point finir. Achats de livres, cahiers, matériels de travail voire uniformes pour certains…Tout ou presque est à renouveler. Et c'est la période des longues migraines et casse-têtes chinois pour les parents d'élèves. Les uns se ruent sur les prêts scolaires, ironiquement appelés " solution miracle ", les autres jonglent pour couvrir les dépenses liées à la rentrée des enfants. Librairies classiques, magasins de vente d'ouvrages scolaires et petites étables le long des rues d'Abidjan sont quotidiennement fréquentés. " A chacun sa rentrée scolaire ", lance un petit revendeur d'ouvrages scolaires sur le boulevard Nanguy Abrogoua d'Adjamé, visiblement heureux de l'affluence. “Aujourd'hui, tout le monde est devenu vendeur de cahiers, c'est une affaire juteuse pour nous. Et ça marche”, se justifie Sita, propriétaire d'une étable de vente de cahiers, non loin du Forum d'Adjamé. Pour le jeune Timité Siaka, élève en Tle D et revendeur depuis la classe de 4e, c'est une activité très rentable. "Chaque vacance scolaire, j'exerce cette activité pour pouvoir subvenir à mes besoins. Et franchement je ne me plains pas", dit-il, avant dajouter, "c'est un commerce qui marche beaucoup". Le prix des livres sont homologués, mais au niveau des cahiers et autres matériels les prix diffèrent d'un marchand à un autre. Et varie parfois, d'un client à un autre. M. Ahmed Sékou, propriétaire d'un magasin de vente d'ouvrages scolaires à Adjamé-mairie, ne dit pas le contraire. " Quand ça va, on fait 100 % de bénéfice ", avoue-t-il avec un sourire au coin. M. Koné, autre revendeur installé sur l'immense bruyant boulevard Nanguy Abrogoua affirme que les week-ends, ils atteignent des records d'affluence de clients. "Aujourd'hui, tout le monde se tourne vers cette activité. Même la mairie, à travers l'organisation de semaines commerciales. C'est pourquoi, vous en voyez de plus en plus à cette période. Tout le monde a pour son compte dans cette affaire ", fait-il savoir. A Adjamé comme à Yopougon, nombreux sont les commerçants qui se sont reconvertis pour la circonstance en revendeurs d'articles scolaires. Comme c'est le cas pour Aziz, commerçant de produits cosmétiques à Adjamé et de dame Chantal, vendeuse de liqueur non loin du 16e arrondissement de Yopougon. Qui ne s'embarrassent pour dire qu'avec la vente d'articles scolaires, on s'en sort mieux. Au niveau des librairies classiques, le constat est le même. La clientèle ne manque pas. Comme il nous a été donné de le voir à la Papeterie de Côte d'Ivoire (Papici) d'Adjamé. Où le patron, un ressortissant libanais, assis derrière sa caisse nous lance : " je ne suis pas disposé à vous recevoir ". Visiblement plus préoccupé à contrôler les mouvements d'achat des clients. Sur tout le réseau Librairie de France (Ldf), les visites de la clientèle grossissent au fil des jours, a fait remarquer une employée du groupe. Pour M. Luc Acapovi, responsable communication de cette structure, c'est plus d'un millier de visiteurs que la librairie principale du groupe, située au Plateau, reçoit au quotidien. " Les ivoiriens ont compris que nos prix sont très compétitifs. Et nous avons pour eux des kits sur mesure ", argumente-t-il. Et montre fièrement la foule compacte massée autour des différentes caisses de la librairie. " Entre midi et 2 heures, l'affluence est totale. Et c'est même difficile de se déplacer entre les rayons de la librairie ", dit-il avec satisfaction. Si certains ne cachent pas la bonne affaire que constitue cette période de rentrée scolaire, d'autres se plaignent de l'augmentation des prix de certains ouvrages, ce qui rend difficile leur écoulement. " Regardez, le livre de lecture de CE1 qui était à 1500 Fcfa l'an dernier, est vendu cette année à 1900 Fcfa", fait remarquer Mlle Soumahoro, revendeuse d'ouvrages à Adjamé. Selon elle, ce n'est pas la grande affluence des années précédentes et les parents trainent encore les pieds. Dans ce " jackpot " de rentrée, les seuls perdants semblent être les parents d'élèves. Qui se retrouvent pratiquement chaque année en train de changer d'ouvrages pour leurs progénitures. Pour A. Yéboué, assistant social, non seulement les ouvrages sont devenus de plus en plus chers, mais aussi les programmes scolaires changent à tout moment. " Je souhaiterais qu'on revienne à l'ancien système. C'est-à-dire que les livres étaient utilisés par plusieurs générations d'élèves. Les parents ne changeaient pas d'ouvrages toutes les années. Les livres au programme étaient les mêmes sur plusieurs années ", dit-il, amer. Visiblement, la rentrée scolaire, en même temps qu'elle est perçue comme source d'insomnies pour de nombreux parents d'élèves, constitue une source de gains alléchants pour une autre franche de la société.
Frank Toti