"Nous sommes sur le chemin de la convalescence" : les premiers mots du rapport sur la stabilité financière dans le monde, présenté mercredi 30 septembre par le Fonds monétaire international (FMI) réuni à Istanbul, disent sans ambiguïté que la tempête - à son paroxysme au premier semestre 2009 - est en train de s'apaiser. En avril, le Fonds, chiffrait à 4 054 milliards de dollars (2 800 milliards d'euros) les dépréciations d'actifs des banques et des autres institutions financières dues à la crise (de 2007 à 2010). Il a réduit ce montant de 600 milliards, ramenant ces pertes à 3 400 milliards de dollars.
L'action vigoureuse des pouvoirs publics, qui ont volé au secours des établissements en difficulté à coup de dizaines de milliards de dollars, et le début de reprise économique ont contribué à cette embellie. Cela a permis aux banques de reconstituer leurs fonds propres, et aux marchés financiers, de se ranimer. Les marchés émergents ont perdu de leur dangerosité. Mais attention, prévient le FMI, "le risque demeure grand", notamment parce que le pire est à venir en matière de défauts de crédits. Il juge même que la moitié des dépréciations reste à faire.
Les Etats-Unis sont en avance sur l'Europe dans ce travail de nettoyage. Mais les banques américaines affrontent en ce moment une poussée des défaillances des prêts aux entreprises, qui ont du mal à rembourser. Le pic sera atteint fin 2009 ou début 2010 (11,5 % de défauts en juillet). Leurs consoeurs européennes sont quantitativement moins touchées (4,6 % de défauts), mais leur clientèle est constituée aux trois quarts de PME qui sont plus vulnérables.
Du côté des crédits immobiliers, l'effondrement n'est plus d'actualité, mais la montée du chômage et le recul du pouvoir d'achat ne permettent pas d'être très optimiste. Si l'on se place du point de vue géographique, ce sont l'Asie et l'Amérique latine qui ont le plus vite renoué avec une croissance du crédit. En revanche, l'Europe de l'Est ne retrouvera pas un marché assaini avant dix à dix-huit mois, selon le FMI.
Raréfaction du crédit
La demande mondiale de crédit continuera à croître en 2010, mais au taux historiquement faible de + 0,5 % en raison des difficultés persistantes des ménages et des entreprises. En regard, l'offre de crédit continuera à reculer, notamment au Royaume-Uni, où elle se contractera de 7,9 %. Cette raréfaction, a souligné José Vinals, directeur de la division des marchés du FMI, risque de provoquer un renchérissement du crédit qui pourrait étouffer la reprise.
Un autre danger tient à la façon dont seront arrêtées les coûteuses et multiples aides mises à la disposition des établissements financiers. Les maintenir trop longtemps mettrait en péril les budgets des Etats ; en sevrer trop vite les banques compromettrait le redémarrage mondial. "Il est vital de communiquer clairement la stratégie de retrait", prévient le FMI, qui préconise d'utiliser comme jalons de cette décrue "des indicateurs de marché plutôt que des dates précises", afin de ne pas nuire au regain de confiance dans le système financier.
Alain Faujas
L'action vigoureuse des pouvoirs publics, qui ont volé au secours des établissements en difficulté à coup de dizaines de milliards de dollars, et le début de reprise économique ont contribué à cette embellie. Cela a permis aux banques de reconstituer leurs fonds propres, et aux marchés financiers, de se ranimer. Les marchés émergents ont perdu de leur dangerosité. Mais attention, prévient le FMI, "le risque demeure grand", notamment parce que le pire est à venir en matière de défauts de crédits. Il juge même que la moitié des dépréciations reste à faire.
Les Etats-Unis sont en avance sur l'Europe dans ce travail de nettoyage. Mais les banques américaines affrontent en ce moment une poussée des défaillances des prêts aux entreprises, qui ont du mal à rembourser. Le pic sera atteint fin 2009 ou début 2010 (11,5 % de défauts en juillet). Leurs consoeurs européennes sont quantitativement moins touchées (4,6 % de défauts), mais leur clientèle est constituée aux trois quarts de PME qui sont plus vulnérables.
Du côté des crédits immobiliers, l'effondrement n'est plus d'actualité, mais la montée du chômage et le recul du pouvoir d'achat ne permettent pas d'être très optimiste. Si l'on se place du point de vue géographique, ce sont l'Asie et l'Amérique latine qui ont le plus vite renoué avec une croissance du crédit. En revanche, l'Europe de l'Est ne retrouvera pas un marché assaini avant dix à dix-huit mois, selon le FMI.
Raréfaction du crédit
La demande mondiale de crédit continuera à croître en 2010, mais au taux historiquement faible de + 0,5 % en raison des difficultés persistantes des ménages et des entreprises. En regard, l'offre de crédit continuera à reculer, notamment au Royaume-Uni, où elle se contractera de 7,9 %. Cette raréfaction, a souligné José Vinals, directeur de la division des marchés du FMI, risque de provoquer un renchérissement du crédit qui pourrait étouffer la reprise.
Un autre danger tient à la façon dont seront arrêtées les coûteuses et multiples aides mises à la disposition des établissements financiers. Les maintenir trop longtemps mettrait en péril les budgets des Etats ; en sevrer trop vite les banques compromettrait le redémarrage mondial. "Il est vital de communiquer clairement la stratégie de retrait", prévient le FMI, qui préconise d'utiliser comme jalons de cette décrue "des indicateurs de marché plutôt que des dates précises", afin de ne pas nuire au regain de confiance dans le système financier.
Alain Faujas