Le directeur des Cultes, M. Yao Noël, a récemment rencontré des pasteurs membres de la Confédération des églises de Côte d’Ivoire (CONFECI), de l’Ordre des églises de Côte d’Ivoire (OECI) et du Haut conseil protestant et évangélique de Côte d’Ivoire (HCPE), à la direction des Cultes sise aux II-Plateaux-Lycée technique, pour faire une mise au point sur, notamment, l’affaire des 2 milliards allouées aux associations religieuses par le ministre de l’Intérieur; somme que certains leaders religieux l’accusent d’avoir détournée. “Je ne peux pas avoir détourné cette somme dans la mesure où elle n’est pas disponible”a-t-il déclaré avant de préciser : “Le ministre de l’Intérieur a demandé au ministre de l’Economie et des Finances de prélever la somme de 2 milliards de son budget pour le compte de la direction des Cultes. Et la répartition de cette somme est laissée à sa propre appréciation”. Il a même indiqué que le ministre de l’Intérieur a demandé à son collègue de l’Economie et des Finances d’annuler un arrêté qui allouait une subvention à une association parce qu’il trouvait qu’il y a une injustice. Toutefois, il a indiqué que lorsque l’argent sera enfin disponible, un milliard sera alloué à l’organisation de pèlerinages et l’autre à la satisfaction des besoins qu’auront exprimés les leadeurs religieux pour le bon fonctionnement de leur structure. Faisant, par ailleurs, comprendre que l’argent mis à la disposition ne constitue pas un droit tout comme l’Etat n’a pas obligation de le leur donner dans la mesure où se rendre en pèlerinage en Israël n’est pas une absolue nécessité dans la pratique de la religion chrétienne, il a fait savoir à ses interlocuteurs que, pour les musulmans, faire le pèlerinage à la Mecque est un des piliers de l’Islam. “Malgré cela, les musulmans paient leur voyage. Et l’Etat intervient dans l’organisation parce qu’en Arabie saoudite, en cas de difficulté, les autorités saoudiennes ne s’en prennent jamais aux pèlerins, elles s’adressent plutôt à l’Etat”. Cette situation impose, selon le DG des Cultes, des relations diplomatiques d’Etat à Etat au plus haut niveau, l’Etat ne pouvant pas se comporter comme si ce pèlerinage n’existe pas. Revenant à sa préoccupation du jour, il a invité les pasteurs à se faire respecter en ayant un comportement qui les honore, une attitude digne de l’autorité morale qu’ils incarnent. Ainsi leur a-t-il recommandé de revenir aux vertus parce qu’ils sont des encadreurs. Il n’est pas bon pour eux de se répandre dans la presse pour des questions toujours relatives à l’argent. En Côte d’Ivoire, a-t-il reconnu, il y a des hommes de Dieu honorables et valeureux. “Ce que je peux faire dans ma position, c’est d’aider. Et c’est ce que je m’efforce de toujours faire ”, a-t-il conclu. Pour rappel, il faut dire que des chrétiens affiliés à la CECI, une association du HCPE, affirmaient, dans des journaux de la place, que le directeur général des Cultes refusait de leur reverser le millard de FCFA qui leur était dû. Quant à l'histoire des arrêtés, il faut avancer qu’il y a eu, en effet, un 1er arrêté du ministre de l'Economie et des Finances qui attestait que le CECI avait 1 millard de FCFA. Juste après, le ministre Tagro a pris un 2nd arrêté qui abroge le 1er et qui stipule que, lorsque les 2 millards de FCFA du pèlerinage chrétien seront décaissés, le ministre de l'Intérieur procédera à la répartition aux associations concernées. La réponse commune des autres confédérations évangéliques ? Au nom de l'OECI et la CONFECI, le bishop Sidney Yobouet a affirmé qu'ils ne se reconnaissent pas dans les propos du CECI et que les autres associations chrétiennes ne sont pas en désaccord avec Yao Noël. Ils respectent et attendent donc les textes de l'arrêté 2 qui disent que le ministre Tagro procédera au partage des 2 milliards de façon équitable entre les différentes associations chrétiennes lorsque le décaissement sera fait. Et c’est ensemble qu’il faut penser à améliorer le financement de leurs associations.
Marcellin Boguy
Marcellin Boguy