L’ouverture du Salon de l’enseignement supérieur mercredi à l’Ecole normale supérieure (Ens) donne des idées aux nouveaux bacheliers. A la recherche de débouchés, beaucoup veulent ajouter l’arabe à leur formation.
Ce matin, à la recherche de nouveauté, une centaine d’élèves et étudiants visitent la dizaine de stand des différentes universités représentées. Celui de l’Université musulmane de Côte d’Ivoire qui ouvre ses portes cette année scolaire, suscite le plus de curiosité. Ce qui attire les nouveaux bacheliers, ce ne sont pas les 5 facultés qu’elle présente. Mais, plutôt l’arabe ! La 3ème langue pour beaucoup, en plus du français et de l’anglais. « Je veux m’inscrire en communication, mais, c’est pour moi une opportunité parce que ça va me permettre d’apprendre une troisième langue. L’arabe », explique Dosso, un visiteur du stand qui a été réçu par les deux jeunes femmes aux têtes voilées. Elles lui ont expliqué le bien fondé de cette université. Pourquoi l’arabe serait pour Dosso un avantage plutôt que de viser la formation ? C’est tout simplement parce qu’il veut se donner plus de chance. Les langues sont très souvent exigées lors de la recherche d’emploi, explique-t-il. Mais, ce n’est pas tout. «Les pays du Moyen-Orient sont des pays émergeants en ce moment. Et la Côte d’Ivoire coopère beaucoup avec eux », ajoute-il. Ils sont nombreux comme Dosso à venir prendre des renseignements dans ce stand qui se tient près de celui de l’Université atlantique. C’est l’un des stands les plus visités. On se tient débout pour attendre que l’une des trois chaises réservées aux visiteurs soit libérée. Yao Kouassi Félix vient de prendre les renseignements et des prospectus. Il n’est pas nouveau bachelier, c’est un étudiant en licence de géographie à l’université de Cocody. Mais l’affaire l’intéresse bien. « C’est tout nouveau. Cela peut permettre des débouchés », affirme-t-il en haussant les épaules. L’Université musulmane est une première en Côte d’Ivoire. Et, bien que Yao explique son choix par la saturation des autres universités, il ne manque pas de souligner l’opportunité de débouchés sur le monde arabe qui est en émergence. 3 jeunes bachelières viennent de visiter le stand. « Une université islamique, c’est la première fois que je vois cela. J’espère que l’enseignement sera de qualité », explique l’une d’entre elles. Ce qui l’attire le plus ? Les trois langues enseignées. L’arabe en plus du français et de l’anglais, mais, aussi la morale qui sera de mise. Elles ont toutes les trois choisi les finances et la communication. L’arabe dans leur curriculum vitae ne sera pas mal vu. Une idée que partage Sounkallé Marius, un étudiant en formation à l’Ens. On peut se demander ce qui peut accrocher ce monsieur. « C’est l’informatique ». Mais, toutes les autres universités qui exposent font aussi l’informatique, monsieur. «Ben…l’arabe aussi », ajoute-t-il. Toutefois ils ne sont pas tous pour la langue. Silvestre Adjo est, lui, catholique. Il a visité le stand de l’université. Ce ne sont pas les programmes islamiques qui l’intéressent encore moins l’arabe. « Moi, je pense que toutes les universités ont à peu près les mêmes programmes, ce qui fait ici la différence, c’est la nouveauté. Ce n’est pas saturé », explique-t-il. L’affluence a dépassé les attentes du Pr Diabaté Mamadou, secrétaire général de l’université. « Nous avons prévu démarrer avec 100 élèves cette année. Mais, l’affluence dépasse mes espérances », avoue-t-il.
Lancé le samedi 20 juin 2009, l’Université musulmane de Côte d`Ivoire (Um-CI) est née de la volonté des responsables du Conseil national islamique (Cni). Le Cni ambitionne de doter la communauté musulmane d’un instrument de formation supérieure. Mais, au-delà, répondre aux aspirations des étudiants. Elle présente 5 facultés. Les sciences économiques, juridiques et politiques ; les sciences et technologies ; les langues et communication ; la philosophie, la théologie, et les sciences de l’homme et de la société. Diabaté Mamadou compte sur l’expérience des enseignants.
On veut parler arabe
Ceux-ci seront dotés de doctorats, de Dess et de maîtrise. Le département de théologie, l’un des atouts de cette université, tentera de convaincre avec une formation de qualité. La spécialisation en finance islamique qui est en plein essor dans le monde et la spécialisation en droit islamique ou sharia sont des nouveautés que cette université apporte dans l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire. « Nous misons sur l’éthique, les langues et l’expérience », ajoute le Pr Diabaté. Mais, il ne faut pas se fier à sa portée confessionnelle. Au-delà de la langue et la religion, l’Um-ci veut promouvoir la recherche scientifique dans tous les domaines, au même titre que toutes les autres universités. Pour ce faire, l’université disposera de 7 instituts de recherche dans des domaines variés : Economie et finance islamique, droits communautaires, technologies numériques, langue arabe, civilisations musulmanes, civilisations occidentales et Islam en Côte d’Ivoire. L’Umci adopte une démarche pédagogique basée sur le système LMD (Licence, Master, Doctorat). Toutefois, le point fort de cet établissement demeure les langues. « Nous envisageons, même des partenariats avec la Chine », explique Diabaté Mamadou. Pour lui, ce pays est une grande opportunité. Apprendre le chinois permettra d’autres ouvertures pour les Ivoiriens. Pour l’instant, ils devront faire avec l’arabe. « Les pays arabes demeurent des opportunités pour tout le monde », affirme-t-il. Ils sont par ailleurs en contact avec les ambassades de l’Arabie Saoudite, du Maroc et de la Tunisie pour bénéficier de leur expérience. Pour l’instant, l’université réside à l’école supérieure des Hautes études technologiques et commerciales (Hetec) à Cocody. Nonobstant, si les nouveaux bacheliers approchent cette université à cause de l’arabe, il faut attendre les pré-inscriptions pour être situé. Car, derrière cet engouement, se cache une inquiétude. Et une grande inquiétude : comment trouver une école modèle, peu saturée pour une meilleure formation ? Et cela se traduisait dans les propos des visiteurs du stand. Parler arabe ne serait peut être pas le véritable problème, de cette affluence, mais, trouver une place. Car, les universités sont saturées. Une conférence publique a été par ailleurs animée par plusieurs professeurs sur ce sujet.
Raphaël Tanoh
Ce matin, à la recherche de nouveauté, une centaine d’élèves et étudiants visitent la dizaine de stand des différentes universités représentées. Celui de l’Université musulmane de Côte d’Ivoire qui ouvre ses portes cette année scolaire, suscite le plus de curiosité. Ce qui attire les nouveaux bacheliers, ce ne sont pas les 5 facultés qu’elle présente. Mais, plutôt l’arabe ! La 3ème langue pour beaucoup, en plus du français et de l’anglais. « Je veux m’inscrire en communication, mais, c’est pour moi une opportunité parce que ça va me permettre d’apprendre une troisième langue. L’arabe », explique Dosso, un visiteur du stand qui a été réçu par les deux jeunes femmes aux têtes voilées. Elles lui ont expliqué le bien fondé de cette université. Pourquoi l’arabe serait pour Dosso un avantage plutôt que de viser la formation ? C’est tout simplement parce qu’il veut se donner plus de chance. Les langues sont très souvent exigées lors de la recherche d’emploi, explique-t-il. Mais, ce n’est pas tout. «Les pays du Moyen-Orient sont des pays émergeants en ce moment. Et la Côte d’Ivoire coopère beaucoup avec eux », ajoute-il. Ils sont nombreux comme Dosso à venir prendre des renseignements dans ce stand qui se tient près de celui de l’Université atlantique. C’est l’un des stands les plus visités. On se tient débout pour attendre que l’une des trois chaises réservées aux visiteurs soit libérée. Yao Kouassi Félix vient de prendre les renseignements et des prospectus. Il n’est pas nouveau bachelier, c’est un étudiant en licence de géographie à l’université de Cocody. Mais l’affaire l’intéresse bien. « C’est tout nouveau. Cela peut permettre des débouchés », affirme-t-il en haussant les épaules. L’Université musulmane est une première en Côte d’Ivoire. Et, bien que Yao explique son choix par la saturation des autres universités, il ne manque pas de souligner l’opportunité de débouchés sur le monde arabe qui est en émergence. 3 jeunes bachelières viennent de visiter le stand. « Une université islamique, c’est la première fois que je vois cela. J’espère que l’enseignement sera de qualité », explique l’une d’entre elles. Ce qui l’attire le plus ? Les trois langues enseignées. L’arabe en plus du français et de l’anglais, mais, aussi la morale qui sera de mise. Elles ont toutes les trois choisi les finances et la communication. L’arabe dans leur curriculum vitae ne sera pas mal vu. Une idée que partage Sounkallé Marius, un étudiant en formation à l’Ens. On peut se demander ce qui peut accrocher ce monsieur. « C’est l’informatique ». Mais, toutes les autres universités qui exposent font aussi l’informatique, monsieur. «Ben…l’arabe aussi », ajoute-t-il. Toutefois ils ne sont pas tous pour la langue. Silvestre Adjo est, lui, catholique. Il a visité le stand de l’université. Ce ne sont pas les programmes islamiques qui l’intéressent encore moins l’arabe. « Moi, je pense que toutes les universités ont à peu près les mêmes programmes, ce qui fait ici la différence, c’est la nouveauté. Ce n’est pas saturé », explique-t-il. L’affluence a dépassé les attentes du Pr Diabaté Mamadou, secrétaire général de l’université. « Nous avons prévu démarrer avec 100 élèves cette année. Mais, l’affluence dépasse mes espérances », avoue-t-il.
Lancé le samedi 20 juin 2009, l’Université musulmane de Côte d`Ivoire (Um-CI) est née de la volonté des responsables du Conseil national islamique (Cni). Le Cni ambitionne de doter la communauté musulmane d’un instrument de formation supérieure. Mais, au-delà, répondre aux aspirations des étudiants. Elle présente 5 facultés. Les sciences économiques, juridiques et politiques ; les sciences et technologies ; les langues et communication ; la philosophie, la théologie, et les sciences de l’homme et de la société. Diabaté Mamadou compte sur l’expérience des enseignants.
On veut parler arabe
Ceux-ci seront dotés de doctorats, de Dess et de maîtrise. Le département de théologie, l’un des atouts de cette université, tentera de convaincre avec une formation de qualité. La spécialisation en finance islamique qui est en plein essor dans le monde et la spécialisation en droit islamique ou sharia sont des nouveautés que cette université apporte dans l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire. « Nous misons sur l’éthique, les langues et l’expérience », ajoute le Pr Diabaté. Mais, il ne faut pas se fier à sa portée confessionnelle. Au-delà de la langue et la religion, l’Um-ci veut promouvoir la recherche scientifique dans tous les domaines, au même titre que toutes les autres universités. Pour ce faire, l’université disposera de 7 instituts de recherche dans des domaines variés : Economie et finance islamique, droits communautaires, technologies numériques, langue arabe, civilisations musulmanes, civilisations occidentales et Islam en Côte d’Ivoire. L’Umci adopte une démarche pédagogique basée sur le système LMD (Licence, Master, Doctorat). Toutefois, le point fort de cet établissement demeure les langues. « Nous envisageons, même des partenariats avec la Chine », explique Diabaté Mamadou. Pour lui, ce pays est une grande opportunité. Apprendre le chinois permettra d’autres ouvertures pour les Ivoiriens. Pour l’instant, ils devront faire avec l’arabe. « Les pays arabes demeurent des opportunités pour tout le monde », affirme-t-il. Ils sont par ailleurs en contact avec les ambassades de l’Arabie Saoudite, du Maroc et de la Tunisie pour bénéficier de leur expérience. Pour l’instant, l’université réside à l’école supérieure des Hautes études technologiques et commerciales (Hetec) à Cocody. Nonobstant, si les nouveaux bacheliers approchent cette université à cause de l’arabe, il faut attendre les pré-inscriptions pour être situé. Car, derrière cet engouement, se cache une inquiétude. Et une grande inquiétude : comment trouver une école modèle, peu saturée pour une meilleure formation ? Et cela se traduisait dans les propos des visiteurs du stand. Parler arabe ne serait peut être pas le véritable problème, de cette affluence, mais, trouver une place. Car, les universités sont saturées. Une conférence publique a été par ailleurs animée par plusieurs professeurs sur ce sujet.
Raphaël Tanoh