Pasteur, qu'est ce qui bloque le pèlerinage des protestants et des évangélistes ? Je crois que ce n'est pas l'Eglise protestante baptiste des œuvres et missions qui fait l'objet d'un scandale financier. Mais c'est plutôt au ministère de l'Intérieur et des cultes qu'il y a problème. Parce que l'apôtre Janvier Bouabré a sollicité de l'argent pour faire partir les gens en pèlerinage en Israël. C'est-à-dire les fidèles. Il a fait une demande et l'Etat lui a donné de l'argent à hauteur de 1milliard pour faire partir au moins 500 personnes. La somme n'a pas été versée. Il s'avérait que c'est seulement 300 millions qui ont été décaissés. Il y avait problème et les gens n'ont pas pu partir. Alors, il a commencé à avoir des bruits dans tout le pays, dans les églises. Le Dr Robert Dion Yayé a donc fait appel à Janvier Bouabré en notre présence avec certains membres du haut conseil. Quand on a rencontré Noël Yao qui est le directeur des cultes, nous avons compris beaucoup de choses. Nous avons aussi entendu Janvier Bouabré qui nous a montré toutes les preuves avec des documents attestant que l'Etat lui a octroyé 1 milliard. Mais, nous ne savons pas pourquoi les gens refusent de lui donner son argent. Si vous affirmez que 300 millions ont été décaissés, les a-t-il reçus ? Il n'a même pas eu les 300 millions. C'est pourquoi, les jeunes sont fâchés et sont venus voir le docteur Dion. Les documents attestent que les 300 millions ont été décaissés. Mais où sont-ils passés ? C'est là le problème de l'apôtre Bouabré. Il n'a même pas vu le milliard, encore moins les 300 millions. C'est pourquoi le docteur Dion, en tant que président du haut conseil, a décidé de rentrer en pourparler avec le directeur des cultes. Il a écrit pour demander qu'on lui remette le milliard pour faire partir les gens en Israël. Les 300 millions peuvent rester, mais les 850 millions qui restent, donnez-nous pour les autres Ong. Mais où se trouve l'argent ? C'est là le problème. Nous ne savons pas où se trouve réellement l'argent. Seul le directeur des cultes peut nous dire où se trouve l'argent. C'est le directeur des cultes qui était censé recevoir l'argent ? Oui. Moi, je dis oui parce que, si l'argent a été décaissé, c'est lui qui doit le recevoir et le remettre ou alors, on donne le bon directement à Bouabré qui va le retirer. Le problème c'est qu'il y a un flou dans cette affaire et c'est ce qui fait que les gens sont fâchés. On ne sait pas où sont passés les 300 millions. Le docteur Dion a dit : "Si tu vois que ton chat t'emmerde, jette loin ce que tu manges afin qu'il aille le chercher et te laisser en paix. " Apparemment, l'apôtre Bouabré devait savoir si l'argent a été décaissé et qui a cet argent, n'est pas ? Il est le seul à pouvoir répondre. Mais notre ministère doit quand même apaiser les cœurs et essayer d’aider les jeunes. Parce que, c'est vrai que le docteur Dion est président du haut conseil, mais le conseil vient d'être organisé. Au départ, on n'était pas organisé et chacun faisait ce qu'il voulait. Ce problème n'engage que bouabré lui-même. C'est lui-même qui a fait ses démarches et l'Etat lui a donné un milliard. Ce n'est pas le conseil, il n'a rien à voir dedans. Le conseil est intervenu parce que ce sont les chrétiens qui sont en palabre. Donc il intervient pour dire de donner l'argent, si réellement celui-ci lui a été accordé. Ils sont les seuls à pouvoir répondre. Sinon, les documents attestent que les 300 millions ont été décaissés. A vous entendre parler, on dirait que vous accusez le directeur des cultes. Je ne l'accuse pas, mais les documents disent que l'argent a été décaissé et devrait être remis à Bouabré. Mais celui-ci dit n'avoir rien reçu. Voilà sa colère et celle des jeunes. Sinon, nous ne pouvons pas inciter les jeunes à la révolte. Mais selon vous, où se trouve l'argent ? Le document qu'on a, dit que l'argent a été remis. La personne qui peut répondre aujourd'hui, c'est le directeur des cultes parce que c'est lui qui nous représente. Donc, si on suit la procédure, une fois l'argent décaissé, c'est le directeur des cultes qui le reçoit ? Oui. Soit l'apôtre lui-même peut recevoir l'argent. Ils disent que ça a été décaissé, mais on ne sait pas où ça se trouve. A part l'apôtre, qui d’autre reçoit l'argent ? C'est le directeur des cultes. C'est lui qui doit savoir où se trouve l'argent. A-t-il été entendu ? Plusieurs fois. Je crois qu'il a eu des échanges avec le président. Les jeunes doivent se calmer. Ils sont en pourparler et c'est en bonne voie. Je sais que ça ira et c'est mon souhait pour que les jeunes se tranquillisent. A quand le pèlerinage ? On ne peut pas connaître la date actuellement à cause des problèmes actuels. Parce que les jeunes risquent d'être forclos s'il y a une date qui est décidée et que l'argent n'est pas décaissé ? Oui. Des dates ont été fixées, mais c'est passé et les gens sont là. C'est le problème d'argent. Les chrétiens protestants sont les plus nombreux, or en Côte d'Ivoire nous sommes à l'orée des élections et nous ne voulons pas de tapage. C'est pourquoi, le docteur Dion demande qu'il y ait le calme. Quelles sont vos démarches en ce jour pour entrer en possession de votre argent ? Le docteur Dion a rencontré le directeur du cabinet, M. Etienne Véhi. Je crois que le ministre lui-même a demandé qu'on décaisse l'argent pour que les gens puissent voyager. Interview réalisée par Foumséké Coulibaly Coll : Mireille Appini (Stagiaire)
Société Publié le vendredi 2 octobre 2009 | Le Repère