Le journal Nord-Sud, relayant une information prétendument recueillie au tribunal des flagrants délits (Plateau), a présenté dans sa parution du 3 octobre 2009, le ministre du Travail de la Fonction publique et de l’Emploi comme étant cité dans une affaire d’abus de confiance opposant deux individus. Plus grave, ce quotidien accuse le professeur Hubert Oulaye de pratiques de maraboutage pour se maintenir au gouvernement. Le membre du gouvernement marque son indignation et sa totale désapprobation devant ces allégations dénuées, dit-il, de tout fondement et entend saisir les tribunaux, pour ce qu’il considère comme une atteinte grave à son honneur et à sa dignité de chrétien. Notre Voie : Dans une publication du journal Nord Sud du samedi 3 octobre dernier, votre nom aurait été cité dans une affaire d’abus de confiance et de maraboutage entre un certain Coulibaly Bamoussa (plaignant) et un nommé Sanga Lamine. Hubert Oulaye : Merci de me donner l’occasion de m’exprimer sur ce que je considère comme une grave atteinte à mon honneur, à mon image et à ma dignité de chrétien. Ce n’est pas la première fois que des personnes mal intentionnées tentent de me salir à travers la presse. Les années passées, les attaques portaient sur l’organisation des concours administratifs. Cette voie n’ayant pas abouti à ma déstabilisation, c’est par une autre voie que le coup est porté pour “forcer” mon départ du gouvernement. Je suis arrivé ce samedi matin (3 octobre) d’Addis-Abeba où j’ai participé à la 7ème session annuelle des ministres du Travail et de l’Emploi de l’Union africaine. Alors que je pensais pouvoir souffler quelque peu, je suis réveillé par des coups de fil d’amis, m’informant que je faisais la “Une” du journal Nord-Sud qui écrit que pour me maintenir au gouvernement, j’aurais eu recours au maraboutage. Grande est ma surprise devant de telles allégations. Je vous le dis tout net et en toute conscience, jamais dans ma vie, je n’ai eu recours à des pratiques occultes pour obtenir quoi que ce soit, ni pour devenir un homme important ni pour le demeurer. Je mets quiconque au défi de prouver le contraire. Je récuse avec la dernière énergie les allégations de ce personnage du nom de Sanga Lamine que je ne connais même pas. NV : Pourquoi alors votre nom apparaît-il dans une telle affaire ? H.O : Moi-même je me demande comment mon nom se trouve mêlé à une affaire d’abus de confiance entre deux individus dans une affaire de transaction d’or, dont j’ignore tout et pour laquelle, semble-t-il, le sieur Sanga serait poursuivi devant la justice par M. Coulibaly Bamoussa. A la vérité, si je connais M. Coulibaly Bamoussa, qui fait partie des entrepreneurs agréés au CNPRA dont je suis le coordonnateur général, en revanche, je ne connais pas Monsieur Sanga Lamine qui prétend avoir été sollicité par moi en vue "d’agir pour mon maintien au gouvernement". Je n’ai donc pas pu loger et payer un individu que je n’ai jamais connu ni fréquenté. Je me demande où et à l’occasion de quel remaniement j’aurais croisé ce triste individu. Dès que j’ai lu l’article du journal Nord-Sud, j’ai aussitôt appelé Monsieur Bamoussa Coulibaly que je connais pour m’enquérir des faits graves rapportés mais surtout pour savoir qui était ce Sanga Lamine. NV : Quelle réponse a donné Monsieur COulibaly ? H.O : Il m’a dit qu’à l’occasion d’une visite début 2009 à mon cabinet, il était en compagnie de Monsieur Sanga Lamine avec qui il était en affaire, mais que je ne connaissais pas ce dernier. Il a affirmé que ce monsieur, qui prétend détenir d’importants pouvoirs occultes, lui avait demandé à plusieurs reprises d’obtenir un rendez-vous avec moi pour "m’aider" politiquement mais qu’il n’avait jamais accepté de le faire, vu que nous n’avions jamais parlé de ce genre d’affaires, nos rapports étant purement professionnels. M. Coulibaly dit avoir logé ce monsieur et conclu avec lui une transaction de livraison d’or. Malheureusement, ce dernier qui aurait reçu de l’argent ne s’étant pas exécuté, il aurait saisi la justice pour se faire rembourser. M. Coulibaly soutient que mon nom aurait été cité dans cette affaire par Sanga Lamine dans le seul but d’obtenir de lui par voie de chantage, que sa plainte soit retirée sous peine de voir nos relations brouillées. NV : Quelle a été votre réaction face aux réponses de M. Coulibaly ? H.O : J’ai signifié mon mécontentement à M. Coulibaly Bamoussa, car selon moi c’est par sa faute que cela arrive et je l’ai mis en demeure d’intervenir par voie de presse en vue de rétablir la vérité dans les délais les plus brefs. NV : Croyez-vous que cette "affaire" aura des conséquences pour votre image ? H.O : L’intention de l’auteur de l’article du journal Nord-Sud est certainement de nuire à ma personne, à mon honorabilité, à mon image et à ma carrière. Mais je pense que les Ivoiriens sincères qui liront cet article ne se laisseront pas abuser par ce qui n’est rien d’autre qu’un grossier montage, truffé d’incohérences. Comment comprendre que dans un litige concernant deux individus et relatif à une transaction d’or, on arrive, comme un cheveu sur la soupe, à introduire le nom du ministre Oulaye sur la base de simples allégations ? Dans l’article du journal, nulle part il n’est dit que Monsieur Coulibaly Bamoussa, supposé être “l’intermédiaire”, aurait confirmé les allégations du sieur Sanga Lamine. Aucune indication n’est donnée sur la période ou sur le remaniement ministériel concerné. Est-ce avant mars 2007, date du dernier remaniement ou après 2007 ? Je fais observer que la visite à mon cabinet de Monsieur Coulibaly Bamoussa date de début 2009 où, à ma connaissance, aucun remaniement ministériel n’était en vue. En outre, comment parler actuellement, en 2009, de maintien au gouvernement alors même que le pays avance vers des élections en novembre 2009 ? Enfin, combien de ministres M. Sanga, qui serait burkinabé, a-t-il établi ou maintenu dans son pays avant son arrivée en Côte d’Ivoire ? Je ne veux cependant pas minimiser les ravages du mensonge et de l’intoxication quand il s’agit de détruire un homme, une réputation. C’est pourquoi je voudrais dire ceci : Dans leurs rapports avec les citoyens qu’ils sont appelés à servir, les ministres reçoivent toutes les personnes qui demandent à les rencontrer. Cette réalité, donne souvent à de nombreuses personnes, aux intentions douteuses qui les approchent, des occasions inespérées d’opérer à leur insu des manœuvres dolosives de tout genre : escroquerie, extorsion de fonds, faux, abus de confiance, chantage… Personne n’échappe à ces individus de mauvaise foi qui n’hésitent pas à opérer des montages grossiers au mépris de la réputation des honnêtes citoyens et même des institutions. Pour ma part, je suis tranquille avec ma conscience et j’ai foi en Dieu, seul dispensateur de la vérité, de la justice. Je suis chrétien catholique, baptisé et marié à l’église. Ma confession religieuse me tient loin des pratiques occultes (sorcellerie, maraboutage, sectes…). A cela s’ajoute ma conviction d’intellectuel que de telles pratiques ne sont qu’illusions, tromperies. Si leur efficacité était avérée alors il n’y aurait plus d’échec, plus de souffrance, plus de maladies, plus de pauvreté… dans ce monde. Or, nous voyons bien que là est le lot quotidien de la majorité des hommes et des femmes sur notre terre. Je considère que seul le travail, la rigueur, la discipline sont sources de réussite. Je suis professeur agrégé de droit par mon travail. Je suis député, président de conseil général et ministre, non pas par le maraboutage mais par mon travail, mon engagement politique au FPI depuis 1990, la confiance du Président de la République et de mes électeurs. Tous ceux qui me connaissent le savent bien. NV : Quelle suite allez-vous donner à ce scénario ? H.O : Je ne laisserai aucune personne salir impunément mon image sans engager contre elle des poursuites judiciaires. Monsieur Coulibaly Bamoussa a promis d’intervenir par voie de presse pour rétablir la vérité. J’attends de voir. Bien entendu, des poursuites seront engagées contre Monsieur Sanga Lamine qui prétend m’avoir maintenu au gouvernement par des pratiques d’un autre âge, et contre le journal Nord-Sud qui a relayé une information mensongère et diffamatoire sans chercher à s’assurer de sa véracité et surtout, qui a livré une telle information dans le souci manifeste de nuire à ma réputation. Mais d’abord, j’exigerai la publication de mon droit de réponse. Entretien réalisé par Félix Téha Dessrailt dessrait@yahoo.fr
Société Publié le lundi 5 octobre 2009 | Notre Voie