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Politique Publié le mercredi 7 octobre 2009 | Notre Voie

Gbamnan Djidan, maire de Yopougon et DDC - “Après un bon président et un bon programme, il faut au FPI une bonne stratégie pour gagner`”

Félicien Gbamnan Djidan, Directeur départemental de campagne (DDC) de Laurent Gbagbo à Yopougon, a organisé le samedi 29 août un pré-séminaire à l'hôtel Apoha de Yopougon, en vue d'adopter une stratégie pour la victoire de son candidat. A cette occasion, il s'est prêté aux questions de Notre Voie. N.V. : Vous êtes maire de la commune de Yopougon et directeur départemental de campagne (DDC) du candidat Laurent Gbagbo. Comment se porte le FPI à Yopougon ? F.G.D. : Le FPI se porte bien. Je dirais même qu'il se porte très bien dans la commune de Yopougon. Sachez que Yopougon est véritablement le bastion du Front populaire ivoirien. Yopougon a toujours majoritairement voté pour le FPI. Et cela s'est vérifié aux dernières élections. Cela va encore s'accentuer aux prochaines élections compte tenu de la recomposition de la population du fait de la crise. Avec la crise que nous vivons, il y a encore de fortes tendances favorables au FPI. Donc comme on l'affirme, Yopougon est un bastion imprenable du FPI. N.V. : Quel sens donnez-vous au pré-séminaire que vous organisez ? F.G.D. : A travers ce séminaire nous entendons contribuer à l'élaboration d'une stratégie nationale à travers un séminaire national que va conduire la direction nationale de campagne de notre candidat. Il est donc demandé à chaque DDC de réfléchir par rapport à sa spécificité, par rapport à son environnement, par rapport à sa composition sociologique pour que chaque DDC définisse sa stratégie qui va participer avec toutes les stratégies des autres DDC à l'élaboration d'une stratégie nationale qui va faire l'objet d'un séminaire national. N.V. : A quoi doit-on concrètement s'attendre à votre niveau au terme de ce pré-séminaire ? F.G.D. :A Yopougon, au niveau de l'enrôlement de la population, nous avons 500 mille personnes enrôlées et je dirais même que ce chiffre a été largement dépassé avec les séances de rattrapage. Si nous estimons qu'Abidjan a enregistré 1.900. 000 (un million neuf cent mille) enrôlés, Yopougon seul fait 25%. Cela est important. Mais au niveau national, sur une estimation de 5 millions d'électeurs enrôlés, Yopougon représentera 10% de la population enrôlée. Partant de ces données, nous disons que Yopougon va jouer dans l'élection du futur président de la République. C'est pourquoi nous nous armons pour affronter les autres adversaires. Et pour qu'un candidat gagne des élections, je le rappelle, il y a la qualité du candidat, il faut un bon programme, mais aussi il faut une belle stratégie. Nous, nous avons un bon candidat en la personne de Laurent Gbagbo, nous avons un bon programme connu des Ivoiriens mais nous avons été empêchés de le mettre en œuvre. Maintenant, il faut qu'on paufine une stratégie pour aller à la rencontre des autres, attirer la population à travers cette stratégie. C'est ce que nous recherchons à travers ce séminaire parce que nous sommes dans la dernière phase des élections. C'est la partie la plus importante et ce ne sont pas seulement les 15 jours de la campagne officielle qui font la campagne électorale. Aujourd'hui, nous recensons nos forces et nos faiblesses et la position des adversaires sur le terrain. N.V.: Vous revendiquez plus de 500 mille enrôlés à Yopougon, mais vous dénonciez aussi qu'il y avait un écart entre les chiffres dont vous disposez concernant l'enrôlement et ceux de la Commission électorale indépendante (CEI). Où en êtes-vous dans cette guerre de chiffres ? F.G.D.: Nous avons saisi les instances de notre parti, nous avons saisi la CEI, toutes les structures participant aux élections et l'ONUCI pour qu'une réponse nous soit donnée. Mais au jour d'aujourd'hui, nous n'avons pas encore de réponse. En tout état de cause, nous restons vigilants parce qu'il y a une étape de croisement dans laquelle nous serons présents sur le terrain pour dénoncer tous ceux qui ne doivent pas figurer sur les listes électorales. Nous espérons qu'à travers le processus à venir, notre présence à l'affichage de la liste provisoire, nous pourrons dénoncer toutes les fraudes qui ont eu lieu ici à Yopougon. N.V.: Pendant que vous clamez que Yopougon est un bastion imprenable du FPI, chacun de vos adversaires en l'occurrence le RDR, le PDCI estime que Yopougon est son fief. Yopougon est-elle une bastille à prendre ? F.G.D. : Je ne suis pas de ceux qui disent tout est fait, tout est réglé, alors il faut dormir. C'est pour cela que nous sommes en permanence sur le terrain pour mieux nous armer. Mais il faut reconnaître de façon objective que véritablement, les autres partis n'ont plus rien à apporter à la Côte d'Ivoire et à Yopougon. Parce que le FPI est venu, le Président Gbagbo est venu et dans la gestion, nous avons vu un changement total. Aujourd'hui, on est fier d'être Ivoirien parce qu'on a défendu la dignité de l'Ivoirien. Et ici à Yopougon, nous sommes foncièrement patriotes. Pour les autres partis, ce n'est pas en déplaçant les mêmes foules de Koumassi, Cocody pour se retrouver à Yopougon, qu'ils feront la différence. Non. On le voit, ce sont les mêmes populations qu'on convoie partout à Bouaké, Abengourou, ce sont les mêmes personnes qui passent partout. Nous sommes sereins et disons que Yopougon est un bastion imprenable et Yopougon est foncièrement pour le FPI. N.V. : Monsieur le maire, vous êtes soucieux de la victoire de Laurent Gbagbo et de votre parti. Alors pourquoi vous rasez des marchés à la veille des élections? Est-ce que cela ne peut pas être préjudiciable au DDC que vous êtes quand vous soulignez que toutes les organisations comptent dans votre stratégie de campagne ? F.G.D.: Nous ne faisons rien contre les commerçants parce que nous sommes en partenariat avec eux. Nous sommes organisés et les projets ne se font pas sans l'avis des commerçants. C'est quelquefois même à la demande des commerçants qui travaillent dans des conditions précaires, des conditions difficiles avec les risques. On est ému quand un marché brûle, mais on n'est pas ému de voir les gens qui travaillent dans les conditions précaires et difficiles. C'est donc à la demande des commerçants que nous intervenons. Vous pouvez même sonder le terrain, il y a des bureaux élus des marchés qui sont installés et qui travaillent en bonne intelligence. Nous avons mis en place une structure qui est l'Union des marchés de la commune de Yopougon qui, en partenariat avec la commune, nous éclaire sur la volonté des commerçants. N.V.: Et pourtant, pour tous ces marchés rasés à Niangon, Selmer, et partout dans la commune, on raconte que le maire Gbamnan Djidan le fait parce qu'il a vendu ces sites aux commerçants libanais aux dépens des vendeuses. Qu'en est-il précisément ? F.G.D. : Vous savez, on peut dire ce qu'on veut. Mais je rappelle que dans le programme que nous avons proposé à la population, nous avons promis de reconstruire ces marchés. On ne l'a jamais caché. Nous avons fait campagne dans les marchés à Yopougon. C'est d'ailleurs pour ça que la première structure que nous avons mise en place est l'union des marchés afin de fédérer tous ces marchés pour avoir en face un interlocuteur par rapport à l'ordonnance prise avant et qui nous mettait en conflit avec les commerçants. Aujourd'hui, nous avons une bonne collaboration et cela a amélioré nos recettes. Donc nous ne vendons pas les espaces publics aux Libanais. C'est au goût de tout le monde que des délibérations sont prises et les marchés sont construits par des opérateurs privés. La commune apporte le terrain, l'opérateur finance, l'exploite et le transfère à la commune. Au moment où il l'exploite, il paie une redevance à la commune qui est mieux que ce que nous percevions. Ce ne sont pas des ventes. On ne peut pas se lever et vendre un domaine public à des Libanais. Ce n'est pas possible. Le dire relève de la médisance, mais nous avançons. N.V. : Sur ce volet des infrastructures, il est dit que votre commune va bénéficier des travaux de réhabilitation de ses voies dans le cadre du financement de la Banque Mondiale. Avez-vous une idée des voies concernées? F.G.D.:Effectivement Yopougon va bénéficier d'un appui du président de la République dans le cadre du projet de la Banque Mondiale. Je trouve que les tronçons prévus ne sont pas suffisants par rapport aux besoins de la population de Yopougon. Parce que les tronçons concernés sont : la voie qui part du cinéma Saguidiba vers le service technique de la mairie au quartier LEM, la voie de Andokoi à la zone industrielle et une voie de retour à la cité Verte par rapport à l'itinéraire des bus et transport en commun. Nous avons aussi nos besoins qui sont plus importants, nous essayons de trouver des moyens pour faire face à la dégradation des voies. C'est vrai que les voies sont dégradées mais la situation économique du moment a fait que même les marchés que nous avons enclenchés depuis l'année dernière ne peuvent être payés. Cela fait que les entreprises ne sont pas sur le terrain. C'est ça notre difficulté. N.V. : Quelles sont réellement les difficultés de votre commune au plan de la trésorerie? F.G.D. : Vous voyez une commune comme Yopougon, nous avons pratiquement 3 milliards FCFA de factures impayées et depuis le début de l'année nous n'avons pas un mois de carburant. Nous avons 14 mois d'arriéré de carburant. Je comprends bien la peine des populations et nous mêmes nous sommes peinés. On a régulièrement fait l'entretien des routes, ici à Yopougon ce sont 200 millions voire 300 millions FCFA par an que nous investissons dans l'entretien des routes, mais aujourd'hui, compte tenu des difficultés de trésorerie, nous ne pouvons pas faire face aux prestations des entreprises. Donc l'apport que fait le président de la République à travers le projet de la Banque Mondiale, nous va droit au cœur parce que cela nous soulage. Mais il faut aller au-delà, il faut que la situation se normalise, il faut que la trésorerie soit disponible pour que nous puissions véritablement engager de grands travaux de réhabilitation de notre voierie. En même temps, nous profitons pour exhorter nos populations à mieux entretenir les routes parce qu'il y a des pratiques qui ne sont pas saines. L'utilisation des trottoirs, des gens qui font des ouvertures sur le bitume pour faire passer des câbles, il y a un réseau d'assainissement dépassé et qui nécessite de gros moyens. L'eau usée et le bitume ne font pas bon ménage. Nous condamnons toutes ces pratiques qui usent notre bitume. Interview réalisée par Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr
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