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Région Publié le lundi 19 octobre 2009 | L’expression

Boundiali / Non paiement des factures - La Sodeci interrompt la fourniture d’eau

L’eau ne coule plus dans les robinets de la cité du N’goron depuis dix jours. Et pour cause, les jeunes s’opposent au paiement des factures qu’ils jugent trop élevées.



L’eau, dit-on, est source de vie. Et pourtant, elle ne coule plus dans les robinets de la cité du N’Goron. La production et la fourniture de l’eau ont été interrompues par la Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire (Sodeci) depuis le 9 octobre 2009. Par courrier, le directeur régional de la Sodeci, Kouamé Hervé, a informé la presse de cette décision prise, selon lui, à son corps défendant. A en croire Kouamé Hervé, malgré toutes les campagnes de sensibilisation entreprises auprès des populations, « depuis le 23 août 2009, un collectif de jeunes de Boundiali a lancé une motion de protestation contre, selon eux, la forme de paiement des factures de la Sodeci et de la Cie». Toujours, selon lui, des missions de bons offices ont été envoyées vers ces jeunes. Le préfet a même eu à présider, le 23 septembre 2009, une rencontre entre les responsables de l’eau et les jeunes de Boundiali remontés. Mais rien n’y fit. Pire, révèle le courrier, alors que des agents « faisaient leur travail de dépose, ils ont été interpellés et menacés par ces groupes de jeunes qui leur ont arraché les compteurs et leur ont interdit de poursuivre les opérations. Ils leur ont signifié qu’ils les tenaient à l’œil.» Autre anathème que le Directeur régional jette aux jeunes de Boundiali, c’est la gestion parallèle de l’eau. « Il faut signaler que depuis ces mouvements, un groupe de jeunes dispose des clés à croix dont la Sodeci seule a l’exclusivité de les détenir. Ces jeunes gèrent de façon parallèle le réseau d’eau potable de Boundiali», note le directeur. Conséquence, poursuit-il, « lorsque les agents Sodeci ferment certains bacs (bouches à clé) pour impayés, ces jeunes les ouvrent à leur insu». Compte tenu de l’insécurité généralisée et du manque de moyens financiers pour assurer correctement le traitement de l’eau brute et la distribution de l’eau potable, écrit Kouamé Hervé, le personnel administratif a été ramené à Korhogo. Mais, dit-il, pour montrer patte blanche, la société a laissé sur place, le personnel technique pour assurer « la production et la fourniture de l’eau potable malgré l’insécurité.»

Confrontés à de réelles difficultés de trésorerie à Boundiali, la Société de distribution d’eau, souligne le courrier, ne pourra plus faire face à ses charges. Entre autres, la réparation des conduites d’eau si l’une d’elles venait à se casser et des moteurs des groupes d’exhaure. « Face à ce tableau sombre, conclut le directeur, nous sommes dans l’obligation d’arrêter malgré nous-mêmes le service de production et de fourniture de l’eau… »

Joint au téléphone, un des responsables du collectif des jeunes de Boundiali a confirmé l’arrêt de la fourniture de l’eau depuis plus de quatre jours. Selon Fofana Siaka, cette situation est arrivée à cause du coût très élevé des factures. « Imaginez qu’ici à Boundiali des ménages reçoivent des factures de plus de 100.000Fcfa. Nous avons trouvé cela inconcevable », a révélé notre interlocuteur. Lors d’une réunion, a poursuivi Fofana Siaka, « nous avons convenu, en présence du préfet, de payer par tempérament les factures. Le responsable de la Cie l’a concédé, mais celui de la Sodeci veut faire la sourde oreille, alors nous avons demandé aux populations de ne pas payer ».

Mazola, Correspondant régional
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