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Sport Publié le samedi 24 octobre 2009 | Nord-Sud

La Ligue 1 ivoirienne en déclin : Attention, notre foot local se meurt …

Les causes de la perte d’attractivité du spectacle offert par “le monde” du football local Ivoirien sont nombreuses.

Les acteurs

Ils ne viennent plus au football par amour, par fascination de la balle, par plaisir du jeu. Désœuvrés, inactifs, les jeunes, absorbés par la rue et leur rêve du “gain” facile reflété par la télé, se ruent sur les stages de recrutement, le plus souvent …l’estomac vide. Avant le footballeur, il y a l’homme. Dans un milieu de paupérisation généralisée, de troubles, de crise de la société, de la famille, de l’école, il faut bien admettre que la qualité de l’homme a baissé. De la période AOF -indépendance jusqu’à la fin des années 1990 et les deux dernières coupes continentales remportées par nos deux clubs locomotives Asec (Ligue des champions 1998) et Africa (vainqueur de coupes, 1992 et 1999), la qualité des hommes nous offrait des footballeurs “consistants «sur tous les plans. Ils étaient brillants lycéens ou étudiants. Dans les années 1970 et 1980, être bon élève du lycée classique d’Abidjan, ou même inscrit à “Pigier”, cela voulait dire quelque chose ! Ils s’appelaient Etoukan Daniel , Dié Fonéyé , Fofana Abdoulaye , Jean Michel Touré , Mamadou Zaré ,Mel Melèdje…je les revois encore arriver , le soir tombé , à l’entraînement , en tenue Kaki .Il y avait nos belles provinces et leur cadre studieux : le CO Bouaflé de la bande à Assémien Aka , Koffi Kofi , Biady Nestor ; L’Alliance de Appessika Daniel , Lanzane Ouattara , L’Asi d’Abengourou des Mohan Albert , Nana N’Dri …Il y avait les intellectuels étudiants de France comme Sylvestre Gnohité, Narcisse Kuyo Téa. Les professeurs d’éducation Physique et sportive , les “personnalités” du prestigieux INJS : Kablan Sampon , Appolinaire Kabi , Vassouleymane Timité, Norbert Bohé , Aimé Tchétché ,Kouassi N’dri. Il y avait les policiers Zagol Logbo, Faustin Zohouri,Lignon Nagueu…les gendarmes Ablé Frédérique , Gbla Bolou Léon , Pascal Gnanzébo , Casimir Tchika, Ibrahima Coulibaly…les officiers de l’armée comme un certain Yabé Iritché, latéral gauche de la légende Mimos du début des années 1970 . Aujourd’hui, il y a les transitaires Malick Ndoye, Kobinan Kouman, les fonctionnaires Alphonse Yoro …Je cite évidemment ceux qui me viennent à l’esprit, sans distinction de génération et Dieu seul sait combien ils sont nombreux ! Rien à voir, donc avec l’esprit, la mentalité des jeunes “du boom démographique «d’aujourd’hui. Qui plus est, se jettent dans les mailles de …déformateurs.


LES ENCADREURS… DEFORMATEURS

Ce que j’affirme là repose sur une longue et attentive observation. On ne forme pas un enfant africain de Côte d’Ivoire, comme un européen ou asiatique. L’Ivoirien met plus de temps à arriver à maturité. A 20-25 ans, il est tout frais et jeune, dans la fleur de l’âge ! Alors qu’ailleurs, on est considéré comme vieux si l’on n’a pas percé avant cette barrière. Ainsi, l’enfant Ivoirien de 7 à 14 ans n’a pas à être soumis à une trop forte charge d’entrainement. Soumis à la chaleur et à l’humidité du climat, à une alimentation peu variée, il a besoin de liberté, d’un temps de consolidation de sa croissance plus important. Ainsi, nos plus beaux fleurons nous viennent de la rue ou des cours de récréation des écoles. Youssouf Fofana, Pascal Miezan, Kassy Kouadio, Serge Maguy, Amani Yao ont incorporé les écuries cadettes ou juniors de leur clubs respectifs. Ils avaient de la masse musculaire, de l’enthousiasme, une soif d’expression, inégalée…Que dire alors des premières générations d’académiciens de Jean Marc Guillou ?


Dirigeants arrivistes et affairistes

Unique en son genre et contrairement à ce que beaucoup peuvent croire, JMG laissait grandir très sereinement ses petits. La formation qu’il leur inculquait était à 80 % affective. Le jeu des enfants reflétait cette satiété morale et intellectuelle. Avec la patience, le recul nécessaire JMG a formé de “grands petits hommes“. Je me souviens de sa préparation avant l’une des plus grandes dates du football Ivoirien, ce 7 février 1999 en Super Coupe d’Afrique face à l’Espérance de Tunis, monument de l’époque. Essentiellement psychologique : “Je vous assure que vous allez les manger ces tunisiens “. Depuis, les frères Touré, Kolo et Yaya , Zokora , Salomon Kalou , Baky , Eboué et autres portent ainsi à bout de bras l’édifice du football Ivoirien . Et j’ai bien peur de voir que rien n’arrive après eux. Car derrière, on est trop pressé de trouver la perle rare à l’export. Les nouveaux formateurs obsédés par les prodiges de JMG recherchent leur Kolo ou Kalou à offrir à leur …président. Mais sans l’attention, l’affection, le calme, la sérénité, la culture requise. La grande question à mon humble avis est la suivante : Comment en est-on arrivé à se débarrasser de cette manière d’un encadreur émérite de la trempe de JMG dont les fruits de son labeur ravitaillent encore, une décennie après, le bonheur de tout un peuple, consolident toute une nation??? La réponse est simple. Le dirigeant pressé de vendre le moment venu ne veut pas “ qu’on le fatigue “. Celui qui fait le boulot doit s’effacer et laisser faire. Les chiffres doivent rester secrets, les manœuvres surtout. La tentation est donc grande de remplacer un gentleman- mondialiste par un “bana bana “en quête d’emploi. C’est celle là l’erreur ! Croire qu’avec des terrains et des bâtiments, en substituant “un employé” par un autre, on atteindra les mêmes résultats. Trop égocentrique et attitude peu favorable à l’épanouissement d’un club. A force de chercher à rendre banal la défaite et à repartir l’an prochain, il faut comprendre le refroidissement du supporteur qui ne s’identifie plus à ses couleurs. Croire qu’on peut y arriver tout seul est donc une tare, certes pas exclusivement Ivoirienne mais très Ivoirienne ! Les exemples de présidents s’autoproclamant à vie, ou d’autres laissant leur club à la rue en partant ont fait perdre la fascination qu’exerçait le club sur le supporteur. Alors que nos amis Stadistes se rassemblent et travaillent dans le calme en ramenant l’esprit authentique Bleu et rouge incarné par les anciens de toutes les générations et Téty Gnagbo, il faut bien espérer que les vertus de sagesse et d’unité reprendront le dessus au sein de la grande famille vert et rouge. Le simple bruit de la réunion chez Maître Cheikna Sylla réunissant tous les membres de la famille avec le président Kuyo Téa Narcisse s’est répandu comme une traînée de poudre dans la population Oyé prête à rejouer sa partition. Il en faut donc très peu pour que tout reparte de plus belle dans le championnat Ivoirien. Un, deux, trois joueurs genre Youssouf Falikou ou Miezan Pascal, la remobilisation des Membres associés autour de l’union sacrée des dirigeants provoqueront le retour des Actionnaires …la légende pourra ainsi reprendre.

ebonyfadel1@hotmail.com

Une contribution de Nasser El Fadel
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