Le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) a tenu au stade d`Adzopé son meeting de clôture des 5 jours de tournée dans le département. A ce meeting qui a rassemblé les militants du département, le président du Pit, Francis Wodié, s`est inquiété du silence qui entoure la tenue ou non de l`élection présidentielle à environ un mois de la date du 29 novembre. "Dans 19 jours, doit commencer la campagne électorale, et aujourd`hui, personne ne dit rien. On fait comme si tout était normal dans ce pays. Et ceux qui ont la mission de faire en sorte que l`élection se tienne se taisent (…). Quand un chef d`Etat décide que l`élection présidentielle aura lieu à une date donnée, il a l`obligation de tout mettre en œuvre pour que l`élection se tienne à cette date. Sinon alors, que vaudrait la parole d`un chef. Si la parole du chef ne vaut rien, que vaut le pays ?" s`est-il interrogé. Fustigeant l`attitude des Ivoiriens qui font comme si cette situation est normale, le président du Pit les a invités à ne pas approuver l`idée de report de l`élection: "Nous devons nous organiser pour que ceux qui ont le devoir de conduire le pays à l`élection présidentielle prennent les dispositions en conséquence" a-t-il affirmé avant d`ajouter : "Quand on a pris des engagements et qu`on ne peut pas les exécuter, le minimum qu`on puisse faire, c`est de venir devant ceux qui vous ont désignés pour venir s`expliquer et présenter des excuses. On ne doit plus entendre des propos : s`il n`y a pas d`élection, ça fait quoi ? A qui parle-t-on ?...Je considère qu`on a dépassé la mesure. Il n`est pas bon de jouer avec le pays, de jouer avec les Ivoiriens. C`est ce jeu irresponsable qui nous a conduits à la guerre". Il a donc sonné le parti au pouvoir et Laurent Gbagbo de sortir les Ivoiriens de l`incertitude : "J`interpelle, solennellement ceux qui ont le devoir de faire en sorte que l`élection présidentielle se tienne en Côte d`Ivoire le 29 novembre 2009, que si l`élection, pour des raisons qui leur appartiennent, ne peut pas avoir lieu le 29 novembre 2009, ils ont le devoir, dans la semaine qui va commencer, d`informer officiellement le peuple de Côte d`Ivoire, en donnant les raisons précises pour lesquelles cette élection ne pourra pas se tenir". Mais, il a ajouté que "tant que l`élection présidentielle ne se tient pas, rien ne pourra se normaliser dans notre pays". Wodié, qui a avancé vivre "douloureusement et honteusement cette situation", a exprimé même son envie de ne plus être Ivoirien : "Moi, personnellement, il me vient parfois l`envie de cesser d`être Ivoirien, de renoncer à la qualité d`Ivoirien parce que je ne supporte pas ce qui se passe" a-t-il affirmé avant de lancer un appel aux Ivoiriens : "Ivoiriens, Ivoiriennes d`Adzopé, je vous appelle au rassemblement parce que les choses qui se passent maintenant comme elles se passent relèvent de notre responsabilité collective. Les dirigeants ne peuvent pas faire ces choses s`ils n`ont pas le soutien plus ou moins tacite ouvert des populations que nous sommes. Donc, il faut que, par une voix ou par une autre, nous démontrions que nous ne sommes pas d`accord. Il faut qu`ils comprennent que ce qu`ils font ne correspond pas à la volonté des Ivoiriens. Je crois qu`il est tant de reprendre en main notre destin (…). Si nous négocions mal le virage, nous risquons de nous retrouver dans le fossé" a-t-il terminé. Il faut noter qu`avant l`étape d`Adzopé, le président du Pit a investi le samedi plus de 3 mille jeunes filles regroupées au sein du mouvement "Les conquérantes pour Wodié" conduites par leur présidente Koné Annabelle. Le même samedi, le Pit a animé un autre meeting à N`Zianouan où les militants sont sortis nombreux pour écouter le message du parti délivré par le Secrétaire général, Kouablan François.
François Konan
François Konan
