Le président de l`Africa Sports est un homme entier. Incompris depuis trois années qu`il dirige l`Africa, il affirme tenter de mettre à la disposition de ce club, ses 23 années d`expérience passées à la Fédération française de football (Fff). Et malgré les embûches, il compte y parvenir.
Kuyo Téa Narcisse se souvient de tout et refuse d`être ingrat. « Le football m`a tout donné (…) J`ai défendu les couleurs de mon pays durant neuf ans. A l`époque où Chirac était le maire de Paris, c`est moi qui l`installais au stade chaque fois qu`il venait. Je m`occupais surtout de l`organisation des matches de l`équipe de France. C`est donc le football qui m`a fait», révèle-t-il. A tous ceux qui ne comprennent pas son mutisme voire son indifférence vis-à-vis des problèmes et autres attaques (gratuites) faites contre lui ou le club qu`il dirige, il répond ironiquement : « Pourquoi je ne parle pas ? Pour parler de quelque chose ou pour répondre à quelqu`un, je veux comprendre. Or je ne comprends pas… ». Il est comme cela. Surprenant mais toujours à l`écoute. Bel homme, élégant et (encore) difficile à cerner. « J`ai des défauts comme tout le monde. Je veux des conseils et non des insultes », glisse-t-il. Ex-défenseur central du club Vert et rouge puis du Paris université club (Puc), Kuyo Téa Narcisse, encore surnommé « Cercueil » pour sa dureté sur ses adversaires dans les années 1980, n`aime pas se laisser marcher sur les pieds. Homme au tempérament trempé, il dit toujours la vérité. Comme le dit l`adage, elle rougit les yeux mais ne les casse pas. « J`ai bossé pendant 23 ans pour le football français. Le football, je le connais. Je suis donc surpris que certaines personnes qui n`y comprennent rien, veuillent me l`apprendre… Ce n`est pas parce qu`on aime le football qu`on le connaît», déplore-t-il. Lorsqu`il mit fin aux primes de victoires, à son arrivée à la tête de l`Africa, cela a fait coulé beaucoup d`encre et de salive. Pourtant, les joueurs continuaient de gagner sur les terrains. « C`est important que les joueurs sachent qu`ils défendent les couleurs du club et non qu`ils sont des mercenaires…», explique-t-il. Satisfait de leur état d`esprit, il consentira à les motiver, comme tous les autres clubs, en leur octroyant des primes. « Les meilleures », révèle-t-il. Mieux, Kuyo Téa Narcisse reste certain que ses joueurs sont les mieux payés sur la place. «A l`Africa, mes joueurs touchent plus que des profs d`université. C`est vrai que ce n`est pas encore suffisant mais c`est déjà un effort qui est fait…», affirme-t-il, fièrement.
Généreux, Kuyo Téa Narcisse l`est. A sa façon. « A l`Africa Sports, nous avons 40 joueurs qui ont signé des contrats professionnels. Nous nourrissons ainsi 40 familles. C`est du social ! Lorsque quelqu`un fait cela, il mérite des encouragements », ajoute-t-il.
Généreux ou radin ?
Pourtant, les sportifs et principalement les Membres associés estiment que le président de l`Africa Sports d`Abidjan a la main dure. Pour le chef de cabinet du président de la République qu`il est, Kuyo Téa Narcisse n`aurait pas également un grand cœur. Avec le sourire, il met les points sur les i : « Ce n`est pas le travail d`un président de club de donner de l`argent aux supporters. C`est le contraire qui doit se faire. Ici, les gens ne comprennent pas cela. Ce n`est pas parce que je travaille avec le président de la République que je dois donner de l`argent à tout le monde. Je me contente de mon salaire pour aider ma famille et mener à bien mes projets. Or, on veut m`obliger à voler pour faire plaisir aux gens. Je ne le ferai jamais…». Bien dit !
Existe-t-il une crise à l`Africa ? Il répond, sûr de lui, « ce n`est pas parce que quelqu`un parle et est relayé par son réseau qu`il y a une crise. Il n`y a pas de crise. Cela ne signifie pas qu`il n`y a pas de problèmes. Il n`y a pas de clubs dans le monde qui n`ait pas de besoins. Il n’en existe pas. Chelsea, Manchester United, Lyon etc. ont des problèmes à d`autres niveaux. Mais eux, s`asseyent pour les régler. Chez nous, il n`y a parfois aucun problème mais on en cherche ou on en crée. Quand des personnes affirment que le président de la République a remis un milliard à son chef de cabinet car son club a gagné la Coupe nationale. Ça sort d`où ? Et puis, même si cela était vrai, en quoi cela vous pose-t-ils un problème ? C`est relayé de façon tendancieuse à faire croire que cela est vrai. J`entends même des gens dire que Gbagbo refuse de le dire comme il est le chef de l`Etat. Cela crée des problèmes. Le président Gbagbo est à côté. Allez-y vérifier… Au lendemain de la finale de la Coupe nationale, « Fanion » a écrit que j`ai disparu avec la prime de 9 millions Fcfa. C`est grave ! On ne peut jamais cacher l`argent car il y a toujours une trace. Je ne suis pas riche mais je ne suis pas à 9 millions Fcfa près pour me comporter comme cela.
Construire maintenant ou après ?
Dans ce pays, il faut que les gens respectent les autres. Combattu ces derniers mois pour n`avoir toujours pas offert à son club des infrastructures dignes des grands clubs, Kuyo Téa n`utilise pas la langue de bois et affirme la main sur le cœur que construire l`Africa en l`état actuel des choses est … impossible. Explications : « Chacun a un projet mais l`homme propose et Dieu dispose. J`ai des projets pour construire l`Africa comme j`en ai pour ma propre maison mais tout cela vient avec le temps. Sachez au moins que j`y mets de l`argent et de la volonté. J`espère être jugé à l`avenir. On se retrouvera face-à-face et on parlera. Savez-vous que l`Africa est le premier club africain à avoir rencontré l`Inter Milan en amical ? Avec les remous inutiles, les gens s`éloignent du club. Pendant que je construis, des gens détruisent. Les exemples de Moov et de notre sponsor italien qui ont décidé d`arrêter leur collaboration avec nous sont parlants. Vos actes ont une influence sur ce que nous faisons (…) Nous perdons des partenaires et de l`argent et on veut que je construise. Le président Gbagbo avait un projet pour construire le pays mais la guerre a tout chamboulé. Voyez-vous où nous en sommes? Posons-nous des questions. S`il y a une chose avec laquelle Kuyo Téa Narcisse ne veut plus badiner aussi, c`est la traditionnelle prime à la signature donnée aux joueurs en début de saison. Il est même très ferme sur ce sujet délicat: « En français, une prime à la signature a une signification. Il ne faut pas faire du copier-coller. Des études ont été faites quand Drogba partait de Marseille pour Chelsea. Il y a le public anglais qui devait aller voir cette recrue et les produits dérivés qui allaient être bien vendus. Drogba, le sachant, était libre de négocier son pourcentage sur les prochains revenus, donc sa prime à la signature. Ici, les joueurs veulent une prime à la signature sur ce qu`ils n`apporteront pas. Et cela est encouragé. Dans notre Ligue 1, il n`y a pas de recette ni de sponsoring. Il n`y a pas de logique ! C`est un raisonnement qui ne colle pas à la réalité ». Le débat est clos.
Guy-Florentin Yaméogo
Kuyo Téa Narcisse se souvient de tout et refuse d`être ingrat. « Le football m`a tout donné (…) J`ai défendu les couleurs de mon pays durant neuf ans. A l`époque où Chirac était le maire de Paris, c`est moi qui l`installais au stade chaque fois qu`il venait. Je m`occupais surtout de l`organisation des matches de l`équipe de France. C`est donc le football qui m`a fait», révèle-t-il. A tous ceux qui ne comprennent pas son mutisme voire son indifférence vis-à-vis des problèmes et autres attaques (gratuites) faites contre lui ou le club qu`il dirige, il répond ironiquement : « Pourquoi je ne parle pas ? Pour parler de quelque chose ou pour répondre à quelqu`un, je veux comprendre. Or je ne comprends pas… ». Il est comme cela. Surprenant mais toujours à l`écoute. Bel homme, élégant et (encore) difficile à cerner. « J`ai des défauts comme tout le monde. Je veux des conseils et non des insultes », glisse-t-il. Ex-défenseur central du club Vert et rouge puis du Paris université club (Puc), Kuyo Téa Narcisse, encore surnommé « Cercueil » pour sa dureté sur ses adversaires dans les années 1980, n`aime pas se laisser marcher sur les pieds. Homme au tempérament trempé, il dit toujours la vérité. Comme le dit l`adage, elle rougit les yeux mais ne les casse pas. « J`ai bossé pendant 23 ans pour le football français. Le football, je le connais. Je suis donc surpris que certaines personnes qui n`y comprennent rien, veuillent me l`apprendre… Ce n`est pas parce qu`on aime le football qu`on le connaît», déplore-t-il. Lorsqu`il mit fin aux primes de victoires, à son arrivée à la tête de l`Africa, cela a fait coulé beaucoup d`encre et de salive. Pourtant, les joueurs continuaient de gagner sur les terrains. « C`est important que les joueurs sachent qu`ils défendent les couleurs du club et non qu`ils sont des mercenaires…», explique-t-il. Satisfait de leur état d`esprit, il consentira à les motiver, comme tous les autres clubs, en leur octroyant des primes. « Les meilleures », révèle-t-il. Mieux, Kuyo Téa Narcisse reste certain que ses joueurs sont les mieux payés sur la place. «A l`Africa, mes joueurs touchent plus que des profs d`université. C`est vrai que ce n`est pas encore suffisant mais c`est déjà un effort qui est fait…», affirme-t-il, fièrement.
Généreux, Kuyo Téa Narcisse l`est. A sa façon. « A l`Africa Sports, nous avons 40 joueurs qui ont signé des contrats professionnels. Nous nourrissons ainsi 40 familles. C`est du social ! Lorsque quelqu`un fait cela, il mérite des encouragements », ajoute-t-il.
Généreux ou radin ?
Pourtant, les sportifs et principalement les Membres associés estiment que le président de l`Africa Sports d`Abidjan a la main dure. Pour le chef de cabinet du président de la République qu`il est, Kuyo Téa Narcisse n`aurait pas également un grand cœur. Avec le sourire, il met les points sur les i : « Ce n`est pas le travail d`un président de club de donner de l`argent aux supporters. C`est le contraire qui doit se faire. Ici, les gens ne comprennent pas cela. Ce n`est pas parce que je travaille avec le président de la République que je dois donner de l`argent à tout le monde. Je me contente de mon salaire pour aider ma famille et mener à bien mes projets. Or, on veut m`obliger à voler pour faire plaisir aux gens. Je ne le ferai jamais…». Bien dit !
Existe-t-il une crise à l`Africa ? Il répond, sûr de lui, « ce n`est pas parce que quelqu`un parle et est relayé par son réseau qu`il y a une crise. Il n`y a pas de crise. Cela ne signifie pas qu`il n`y a pas de problèmes. Il n`y a pas de clubs dans le monde qui n`ait pas de besoins. Il n’en existe pas. Chelsea, Manchester United, Lyon etc. ont des problèmes à d`autres niveaux. Mais eux, s`asseyent pour les régler. Chez nous, il n`y a parfois aucun problème mais on en cherche ou on en crée. Quand des personnes affirment que le président de la République a remis un milliard à son chef de cabinet car son club a gagné la Coupe nationale. Ça sort d`où ? Et puis, même si cela était vrai, en quoi cela vous pose-t-ils un problème ? C`est relayé de façon tendancieuse à faire croire que cela est vrai. J`entends même des gens dire que Gbagbo refuse de le dire comme il est le chef de l`Etat. Cela crée des problèmes. Le président Gbagbo est à côté. Allez-y vérifier… Au lendemain de la finale de la Coupe nationale, « Fanion » a écrit que j`ai disparu avec la prime de 9 millions Fcfa. C`est grave ! On ne peut jamais cacher l`argent car il y a toujours une trace. Je ne suis pas riche mais je ne suis pas à 9 millions Fcfa près pour me comporter comme cela.
Construire maintenant ou après ?
Dans ce pays, il faut que les gens respectent les autres. Combattu ces derniers mois pour n`avoir toujours pas offert à son club des infrastructures dignes des grands clubs, Kuyo Téa n`utilise pas la langue de bois et affirme la main sur le cœur que construire l`Africa en l`état actuel des choses est … impossible. Explications : « Chacun a un projet mais l`homme propose et Dieu dispose. J`ai des projets pour construire l`Africa comme j`en ai pour ma propre maison mais tout cela vient avec le temps. Sachez au moins que j`y mets de l`argent et de la volonté. J`espère être jugé à l`avenir. On se retrouvera face-à-face et on parlera. Savez-vous que l`Africa est le premier club africain à avoir rencontré l`Inter Milan en amical ? Avec les remous inutiles, les gens s`éloignent du club. Pendant que je construis, des gens détruisent. Les exemples de Moov et de notre sponsor italien qui ont décidé d`arrêter leur collaboration avec nous sont parlants. Vos actes ont une influence sur ce que nous faisons (…) Nous perdons des partenaires et de l`argent et on veut que je construise. Le président Gbagbo avait un projet pour construire le pays mais la guerre a tout chamboulé. Voyez-vous où nous en sommes? Posons-nous des questions. S`il y a une chose avec laquelle Kuyo Téa Narcisse ne veut plus badiner aussi, c`est la traditionnelle prime à la signature donnée aux joueurs en début de saison. Il est même très ferme sur ce sujet délicat: « En français, une prime à la signature a une signification. Il ne faut pas faire du copier-coller. Des études ont été faites quand Drogba partait de Marseille pour Chelsea. Il y a le public anglais qui devait aller voir cette recrue et les produits dérivés qui allaient être bien vendus. Drogba, le sachant, était libre de négocier son pourcentage sur les prochains revenus, donc sa prime à la signature. Ici, les joueurs veulent une prime à la signature sur ce qu`ils n`apporteront pas. Et cela est encouragé. Dans notre Ligue 1, il n`y a pas de recette ni de sponsoring. Il n`y a pas de logique ! C`est un raisonnement qui ne colle pas à la réalité ». Le débat est clos.
Guy-Florentin Yaméogo