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Politique Publié le mercredi 28 octobre 2009 | Notre Voie

Création du concept de l’Ivoirité - Un conseiller de Ouattara attaque Bédié et le PDCI

Dr Lémassou Fofana accuse les intellectuels ivoiriens d’avoir encouragé ce qu’il appelle “la fracture identitaire’” à partir du concept de l’ivoirité qui, selon lui, est la cause de la crise ivoirienne. Enseignant à l’université de Cocody, directeur de l’institut d’histoire, d’art et d’archéologie africain (IHAAA), membre du bureau politique du RDR et conseiller d’Alassane Ouattara, M. Fofana porte cette accusation dans un ouvrage intitulé “Côte d’Ivoire, la longue marche du RDR”. Dimanche dernier, à l’occasion de la présentation de cet ouvrage à la presse au Golf Hôtel, il a confirmé l’accusation. “Je me demande pourquoi la classe intellectuelle a-t-elle pu accepter un débat sur un concept aussi nocif que l’Ivoirité”, s’est interrogé Dr Lémassou Fofana. Il n’épargne aucun intellectuel. Ceux qui ont produit des réflexions sur le concept mais aussi ceux qui se sont tus. Concernant ceux qui ont ouvertement défendu l’Ivoirité, il a cité les professeurs Niamké Koffi, Jean Noel Loukou. Selon lui , le professeur Koulibaly Mamadou a, lui aussi, à un moment donné, été négationniste. Pourtant, dans le livre, l’auteur accuse directement les partisans d’Henri Konan Bédié d’avoir inventé le concept d’Ivoirité dans le but de “transcender un complexe d’illégitimité” après l’accession au pouvoir de l’actuel président du PDCI en 1993 suite au décès d’Houphouët-Boigny. Une accession qui, selon M. Fofana, s’apparentait à un coup d’Etat. A la page 68, le conseiller de M. Ouattara précise que c’est en 1974 que l’artiste et écrivain “grioticien” Niangoran Porquet a utilisé, pour la première fois, le concept . “Pour cet auteur, il s’agit d’une synthèse culturelle originale entre la savane et la forêt afin de produire une culture ivoirienne authentique. Cet amoureux de la culture mandingue, théoricien de la griotique et de la griologie, se présente comme un défenseur de la nouvelle culture ivoirienne authentique. Sa théorie ne rencontrera pas l’adhésion de la classe intellectuelle et le concept passera inaperçu”, rapporte Dr Lémassou Fofana. Après quoi, il s’empresse d’écrire que ce concept a connu du succès quand il a été repris par Henri Konan Bédié lors de la convention du PDCI en octobre 1995, donc à la veille de la présidentielle. “Dans le discours programme de Henri Konan Bédié, il s’agit de définir des repères, des valeurs culturelles à partir desquelles les Ivoiriens et les non Ivoiriens se reconnaîtront. L’opposition Ivoiriens /non Ivoiriens introduite dans ce discours prend alors la connotation qui sera exploitée par ses partisans. Très rapidement, Ivoiriens signifiera “autochtones” et non Ivoiriens, ‘“Ivoirien douteux”. En réalité, cette idéologie est une propagande introduite dans l’imaginaire social afin de créer deux blocs identitaires : les Ivoiriens 100%, autochtones, de souche et d’origine multiséculaire ; les Ivoiriens douteux dont la figure emblématique est d’abord Alassane Ouattara, opposant, ancien Premier ministre qui aurait “contesté” la prise de pouvoir de Henri Konan Bédié”, écrit M.Fofana. Alors quand on a été on ne peut plus clair que ce concept a été créé par M.Bédié contre M. Ouattara, le symbole des “Ivoiriens douteux”, n’est-ce pas dédouaner le président du PDCI pour les besoins de l’alliance au sein du RHDP en accusant les intellectuels ? Réponse de l’auteur de “La longue marche du RDR” : “Je ne dédouane pas les politiques, j’attenue leur responsabilité. Les plus responsables, ce sont les intellectuels. Etre intellectuel, c’est un sacerdoce. C’est comme le prêtre et l’imam. C’est un éveilleur de conscience”. Néanmoins, Dr Lémassou Fofana estime que le FPI, allié au RDR dans le cadre du Front républicain pour mener le combat d’une Côte d’Ivoire plus démocratique dans les années 90, a repris tous les concepts développés par l’Ivoirité avec l’idée de retour au village pour la confection de la nouvelle carte nationale d’identité. Il reconnaît également que même au sein du RDR, certaines figures de proue ont été séduites par le concept. Il cite Nibi Zana et Zémogo Fofana. Ce dernier, faut-il le rappeler, a quitté le RDR pour créer son propre parti, l’Alliance de la Nouelle Côte d’Ivoire(ANCI). Dans le livre l’auteur publie une lettre que M. Zémogo, alors secrétaire national à l’organisation du RDR, avait adressée le 2 juillet 1997 à M. Ouattara. Dans cette lettre, M. Zémogo demandait au premier responsable de son parti de se mettre en conformité avec la loi concernant sa nationalité. Dans sa communication liminaire, l’auteur de “La longue marche du RDR” a dit avoir rédigé un essai historique et politique , c’est-à-dire un ouvrage présentant quelques idées sans que son auteur prétende épuiser le sujet. Dr Lemassou Fofana a admis que son ouvrage est un devoir de mémoire à l’endroit des martyrs du RDR , un devoir de reconnaissance à l’endroit de tous les animateurs du parti, survivants de la forte répression des jours sombres . Mais il se félicite des victoires remportées au cours de cette dure marche émaillée de perte en vie humaine, donc de sang ; victoire pour la réalisation de l’idéal démocratique : la commission électorale indépendante, le vote à 18 ans, le bulletin unique, les urnes transparentes. Le dernier devoir que Dr Lémassou Fofana trouve à son livre, c’est le devoir de victoire lors de la prochaine présidentielle. Il est revenu dans un premier temps à Cissé Idriss, enseignant à l’université de Cocody, de présenter l’ouvrage. Selon lui, c’est un livre d’histoire qui explique la philosophie et la démarche d’un grand parti politique, le RDR. Après avoir levé l’équivoque que le militantisme actif de l’auteur n’est pas un handicape à la manifestation de la vérité et de l’objectivité, il a relevé les mouvements du livre : “les conditions de la création de ce parti, né dans la douleur et l’espérance”, “le long combat du RDR pour l’obtention des conditions d’élections libres et transparentes en Côte d’Ivoire” et enfin “les larmes et le sang”. Il a reconnu la modestie de l’auteur quand ce dernier estime poser des jalons par ce travail de recherche. Mais il estime que ces jalons deviennent des sommets quand ils rappellent les idéaux du parti : “le RDR se met au service de tous ceux qui veulent lutter contre l’injustice, le tribalisme, l’oppression, l’intolérance et la manipulation”. Dan Opéli
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