Mamadou Koulibaly est épuisé. Et, le président de l'Assemblée nationale veut que cela soit su. Pour lui, il faut donc aller vite aux élections. Dans un discours tenu le week-end, le député Fpi de Koumassi propose la confirmation automatique des 1,9 millions d'inscrits de la liste électorale provisoire qui n'ont toujours pas été retrouvés sur les fichiers des Ivoiriens.
L'on peut se réjouir de cette proposition faite par l'un de ceux qui sont qualifiés de faucons du FPI.
A y voir de plus près, il convient d'être prudent. Car, nulle part, Mamadou Koulibaly ne reconnaît qu'il s'agit d'Ivoiriens. « Ils veulent être Ivoiriens, qu'ils soient Ivoiriens », a-t-il précisé. Mieux, il a insidieusement introduit le doute sur eux : « Certains disent que ce sont des fraudeurs et des étrangers. On ne sait pas. » Avant de prendre ses distances plus loin. « Est-ce que ce n'est pas mieux qu'on dise comme son nom est sur la liste et qu'il veut voter, il n'a qu'à prendre. Et nous on continue tranquillement notre histoire », a précisé le vice-président du FPI. Il est donc évident que Mamadou Koulibaly ne propose pas une solution durable au cas de ces 1,9 millions de personnes. Il le banalise à la limite en le ramenant à une simple question électorale.
Il s'agit pourtant de la vie de près de deux millions de personnes et de leur descendance. Surtout, il convient de noter que ces millions de personnes ne figurent pas sur la liste des étrangers qui a été croisée avec la liste provisoire. Seulement 49.750 inscrits ont été reconnus comme étrangers à l'issue de ce croisement. Quelle est la nationalité des 1,9 millions restants? Voici la question à laquelle il faut répondre, soit de manière administrative soit de manière judiciaire, pour aboutir à l'apaisement des cœurs après tant d'années de crise identitaire. Cela suppose que l'on accepte l'existence de cette crise. Ce que certains politiciens s'échinent à refuser. Après moult contorsions intellectuelles, Mamadou Koulibaly par exemple explique la crise par le fait que Alassane Ouattara voulait forcément être Ivoirien. « Lui seul n'était pas content et cela nous a envoyé à la guerre de 2002 à maintenant », a-t-il argumenté. Une logique nie à l'évidence la « poudrière identitaire » annoncée par le sociologue belge Bénoît Scheuer en 2001.
Kesy B. Jacob
L'on peut se réjouir de cette proposition faite par l'un de ceux qui sont qualifiés de faucons du FPI.
A y voir de plus près, il convient d'être prudent. Car, nulle part, Mamadou Koulibaly ne reconnaît qu'il s'agit d'Ivoiriens. « Ils veulent être Ivoiriens, qu'ils soient Ivoiriens », a-t-il précisé. Mieux, il a insidieusement introduit le doute sur eux : « Certains disent que ce sont des fraudeurs et des étrangers. On ne sait pas. » Avant de prendre ses distances plus loin. « Est-ce que ce n'est pas mieux qu'on dise comme son nom est sur la liste et qu'il veut voter, il n'a qu'à prendre. Et nous on continue tranquillement notre histoire », a précisé le vice-président du FPI. Il est donc évident que Mamadou Koulibaly ne propose pas une solution durable au cas de ces 1,9 millions de personnes. Il le banalise à la limite en le ramenant à une simple question électorale.
Il s'agit pourtant de la vie de près de deux millions de personnes et de leur descendance. Surtout, il convient de noter que ces millions de personnes ne figurent pas sur la liste des étrangers qui a été croisée avec la liste provisoire. Seulement 49.750 inscrits ont été reconnus comme étrangers à l'issue de ce croisement. Quelle est la nationalité des 1,9 millions restants? Voici la question à laquelle il faut répondre, soit de manière administrative soit de manière judiciaire, pour aboutir à l'apaisement des cœurs après tant d'années de crise identitaire. Cela suppose que l'on accepte l'existence de cette crise. Ce que certains politiciens s'échinent à refuser. Après moult contorsions intellectuelles, Mamadou Koulibaly par exemple explique la crise par le fait que Alassane Ouattara voulait forcément être Ivoirien. « Lui seul n'était pas content et cela nous a envoyé à la guerre de 2002 à maintenant », a-t-il argumenté. Une logique nie à l'évidence la « poudrière identitaire » annoncée par le sociologue belge Bénoît Scheuer en 2001.
Kesy B. Jacob