A l'ouverture du symposium sur les filières fruitières, le président du conseil d'administration de l'Organisation centrale des producteurs-exportateurs d'ananas-bananes, a fait un diagnostic plutôt affligeant.
En ouvrant mardi à Grand-Bassam, le symposium, Michel Gnui indique que, les filières ananas, banane, mangue et papaye se portent très mal. Pendant la crise sociopolitique, elles ont subi d'importantes pertes estimées à 7 milliards Fcfa pour cause de non présentation de navires, de fruits laissées sur la route ou à quai et de fruits non récoltés. En effet, faute de rentabilité, la ligne maritime a connu de sérieuses perturbations. En cause surtout, la baisse considérable de la production des petits planteurs. Selon le président, de 213.000 tonnes en 2002, la production d'ananas qui représentait au moins 80% de la consommation de l'Europe, est tombée à 60.000 tonnes en 2008. On dénombrait, révèle-t-il, 2.000 planteurs en 2003 contre moins de 100 aujourd'hui. Les raisons de cette déconvenue sont entre autres, la concurrence des autres origines latino-américaines et l'assèchement du soutien des importateurs européens, principaux pourvoyeurs de fonds aux acteurs à la production. Pour la banane, même si la production est à 250.000 tonnes, aucun petit producteur n'y a de part. Pourtant, ces derniers représentaient 90% de la faîtière. Mais aujourd'hui, ils ne représentent que 7%. Du fait des exigences du marché européen en matière de qualité et des dispositions réglementaires successives, les petits planteurs ont disparu de l'exportation. Seuls les planteurs de type industriel travaillant de façon intégrée, de la production à la commercialisation, poursuivent encore leurs activités. Selon les spécialistes, le problème crucial de la banane ivoirienne porte sur sa mise à niveau dans la perspective de la libéralisation totale du marché européen. Du côté de la mangue, les investissements réalisés par les exportateurs, ont souvent permis à l'Etat d'engranger 9 milliards Fcfa au titre des recettes d'exportation dont 3 milliards Fcfa de revenus distribué aux paysans. En ce qui concerne la papaye dont les exportations oscillent autour de 3.000 tonnes par an, le président Gnui note un réel engouement. Malheureusement la maladie et le manque d'équipement d'irrigation amènent de nombreux producteurs à abandonner la spéculation. Et malgré la demande croissante de la mangue et de la papaye sur le marché européen, les efforts n'ont pu être soutenus. Conséquences, les exportations de papaye oscillent aujourd'hui autour de 8.000 tonnes, pour un potentiel exportable de 15 à 20.000 tonnes. Voilà qui justifie le conclave, affirme les responsables de l'Ocab. Devant ce tableau peu flatteur, il s'agit, pour M. Gnui, de proposer un ensemble de mesures idoines en vue de la relance sous l'angle de la diversification variétale, de la prospection de nouveaux marchés et de la valorisation des productions par la transformation. L'objectif est de rétablir, le secteur dans son rôle traditionnel de pourvoyeurs significatifs de revenus et d'emplois. En d'autres termes, il s'agit de bâtir une véritable stratégie de développement qui permette aux opérateurs de la filière de renouer avec la compétitivité, en se redéployant sur les marchés intra-régionaux, en particulier celui de la Cedeao. « Il y a péril en la demeure. Il nous faut diversifier nos débouchées d`exportation», souligne le président Gnui. En chiffre d`affaires, ces filières pèsent en tout, 110 milliards de Fcfa en 2008 contre 161,5 milliards Fcfa en 1999. Au titre de la fiscalité directe et indirecte, elles contribuent elles à l`économie ivoirienne dans l`ordre de 10 à 12 milliards de Fcfa. Par ailleurs, ces quatre principales filières dans l`ordre participent de 3 à 4% dans le Produit intérieur brut et 8 à 10% du Pib agricole.
Lanciné Bakayoko
En ouvrant mardi à Grand-Bassam, le symposium, Michel Gnui indique que, les filières ananas, banane, mangue et papaye se portent très mal. Pendant la crise sociopolitique, elles ont subi d'importantes pertes estimées à 7 milliards Fcfa pour cause de non présentation de navires, de fruits laissées sur la route ou à quai et de fruits non récoltés. En effet, faute de rentabilité, la ligne maritime a connu de sérieuses perturbations. En cause surtout, la baisse considérable de la production des petits planteurs. Selon le président, de 213.000 tonnes en 2002, la production d'ananas qui représentait au moins 80% de la consommation de l'Europe, est tombée à 60.000 tonnes en 2008. On dénombrait, révèle-t-il, 2.000 planteurs en 2003 contre moins de 100 aujourd'hui. Les raisons de cette déconvenue sont entre autres, la concurrence des autres origines latino-américaines et l'assèchement du soutien des importateurs européens, principaux pourvoyeurs de fonds aux acteurs à la production. Pour la banane, même si la production est à 250.000 tonnes, aucun petit producteur n'y a de part. Pourtant, ces derniers représentaient 90% de la faîtière. Mais aujourd'hui, ils ne représentent que 7%. Du fait des exigences du marché européen en matière de qualité et des dispositions réglementaires successives, les petits planteurs ont disparu de l'exportation. Seuls les planteurs de type industriel travaillant de façon intégrée, de la production à la commercialisation, poursuivent encore leurs activités. Selon les spécialistes, le problème crucial de la banane ivoirienne porte sur sa mise à niveau dans la perspective de la libéralisation totale du marché européen. Du côté de la mangue, les investissements réalisés par les exportateurs, ont souvent permis à l'Etat d'engranger 9 milliards Fcfa au titre des recettes d'exportation dont 3 milliards Fcfa de revenus distribué aux paysans. En ce qui concerne la papaye dont les exportations oscillent autour de 3.000 tonnes par an, le président Gnui note un réel engouement. Malheureusement la maladie et le manque d'équipement d'irrigation amènent de nombreux producteurs à abandonner la spéculation. Et malgré la demande croissante de la mangue et de la papaye sur le marché européen, les efforts n'ont pu être soutenus. Conséquences, les exportations de papaye oscillent aujourd'hui autour de 8.000 tonnes, pour un potentiel exportable de 15 à 20.000 tonnes. Voilà qui justifie le conclave, affirme les responsables de l'Ocab. Devant ce tableau peu flatteur, il s'agit, pour M. Gnui, de proposer un ensemble de mesures idoines en vue de la relance sous l'angle de la diversification variétale, de la prospection de nouveaux marchés et de la valorisation des productions par la transformation. L'objectif est de rétablir, le secteur dans son rôle traditionnel de pourvoyeurs significatifs de revenus et d'emplois. En d'autres termes, il s'agit de bâtir une véritable stratégie de développement qui permette aux opérateurs de la filière de renouer avec la compétitivité, en se redéployant sur les marchés intra-régionaux, en particulier celui de la Cedeao. « Il y a péril en la demeure. Il nous faut diversifier nos débouchées d`exportation», souligne le président Gnui. En chiffre d`affaires, ces filières pèsent en tout, 110 milliards de Fcfa en 2008 contre 161,5 milliards Fcfa en 1999. Au titre de la fiscalité directe et indirecte, elles contribuent elles à l`économie ivoirienne dans l`ordre de 10 à 12 milliards de Fcfa. Par ailleurs, ces quatre principales filières dans l`ordre participent de 3 à 4% dans le Produit intérieur brut et 8 à 10% du Pib agricole.
Lanciné Bakayoko