Le ministère de la santé et de l`hygiène publique a décidé, dans le cadre de la lutte efficace contre le paludisme de suspendre la prescription d`une liste de médicaments.
Le paludisme, ce n`est un secret pour personne, tue plus que toute autre maladie en Afrique subsaharienne, notamment en Côte d`Ivoire. Pour lutter efficacement contre ce fléau, l`organisation mondiale de la santé (Oms) a entrepris, depuis quelques années, de procéder chaque 2 ans à la proposition de nouvelles combinaisons de molécules antipaludiques. Du fait de plus en plus de résistance de la maladie aux traitements en vigueur. En clair, chaque pays est appelé à essayer de nouveaux produits encore plus efficaces, dans sa politique de prise en charge du paludisme. C`est pourquoi, le ministre Alla Kouadio Remi, en charge de la santé, par arrêté n°173 MSHP/Cab du 6 août 2009, avait décidé de la suspension pour une période de 1 an renouvelable, d`un certain nombre de produits pharmaceutiques traitant le paludisme. Selon l`article 3 dudit arrêté, "Toute importation, commercialisation, distribution, dispensation et don desdits médicaments sont suspendus sur l`ensemble du territoire ivoirien ". Toutefois, le ministre avait, à titre exceptionnel et par mesure d`accompagnement (écoulement des stocks), autorisé la commercialisation de ces médicaments jusqu`à la date du 6 novembre prochain. Passé ce délai, les médicaments tels Plasmotrim, Artéquin, Arco, Co-Arinate, Malacur ou encore Duo-Cotecxin, Artecom, Duaklin, Darte-Q, Artedar 50 et 100 mg ne devraient plus être prescrits à aucun patient souffrant de paludisme. Tout contrevenant, précise l`arrêté ministériel, sera passible des sanctions prévues par les textes en vigueur. Aussi faut-il insister, ces différents produits devront être retirés de toutes les pharmacies et autres dépôts de médicaments sur l`ensemble du territoire, et ne devraient figurés sur aucune ordonnance délivrées dans les établissements sanitaires publics et privés de Côte d`Ivoire. Le ministre de la santé a pris le soin de faire une large diffusion de cette information auprès de toutes les organisations, structures et établissements en charge des questions de santé.
Aucun danger pour les populations
Malheureusement, des personnes aux intentions inavouées ont cru bon d`alarmer les populations, en circulant des sms. Pour lier cette suspension de médicaments à un quelconque risque quant à leur utilisation. Dans un communiqué signé du Pr. Anongba Danho Simplice, Dg de la santé, le ministère ne remet nullement en cause l`innocuité et l`efficacité desdits médicaments dans leurs conditions normales d`utilisation. Cette suspension, précise-t-il, répond aux procédures mise en place pour l`évaluation de la prise en charge du paludisme. Selon le Dr. Obodou Elvire, de la direction générale de la santé, il ne s`agit ni plus ni moins d`un choix spécifique de médicaments par la Côte d`Ivoire sur la liste communiquée par l`Oms dans le cadre du nouveau schéma thérapeutique national.
Qui s`occupe des pharmacies par terre
Belle initiative que celle prise par le ministère de la santé, en retirant des différentes pharmacies et structures sanitaires un certain nombre de médicaments utilisé dans le traitement du paludisme (sic!). Ces médicaments se sont parfois avérés inefficaces dans le traitement de ce " paludisme continental ", qu`il est plus que nécessaire de mettre en place un nouveau schéma thérapeutique national. C`est pourquoi, il faut saluer la décision (largement diffusée en interne) qui retire ces médicaments des différentes officines pharmaceutiques. Avec ampliations auprès des plus hautes autorités du pays, des ministères, des établissements publics nationaux, des Ufr du secteur de la santé, des différentes associations et corps de la grande famille de la santé,… Cependant, il y a un hic dans l`affaire. Tout le monde a été informé sauf les véritables concernés, à savoir les populations et les " pharmacies " par terre qui pullulent les rues d`Abidjan et parfois de l`intérieur du pays. Car, nul n`ignore combien d`ivoiriens, du fait des difficultés financières, sont contraints de recourir aux médicaments de rues pour se soigner. Aujourd`hui, ces nombreuses pharmacies de la rue ou par terre, c`est le cas de le dire, ne désemplissent pas à longueur de journées. Comme c`est le cas à Adjamé Roxy, véritable pharmacie à ciel ouvert où hommes de santé, patients et parents de malades se bousculent. Au nez et à la barbe de tous, des autorités sanitaires en premier. Sans que ces " pharmaciennes ", diplômées certainement de la faculté des sciences médicales de la rue, ne soient le moins du monde inquiétées. Certes, à partir du 6 novembre prochain, les Plasmotrim, Artéquin, Arco, Co-Arinate ou autre Duo-Cotecxin, Artecom, Duaklin, Artedar 50 et 100 mg ne seront plus sur les étagères des pharmacies et dans les livraisons des délégués médicaux.
Ces médicaments qui atterrissent sur le marché noir
Mais curieusement, ces produits vont inonder le marché des médicaments de la rue et se retrouver entre les mains de l`ivoirien Lambda qui n`a autre moyen que de se ravitailler dans ces endroits. De peur de perdre leur investissement, certains employés de firmes pharmaceutiques, des grossistes ne vont pas se gêner à reverser ces médicaments sur le marché noir. Où les conditions de conservation restent à désirer. Quand on sait que les médicaments vendus dans ces lieux constituent des dangers à plusieurs niveaux. Exposés au soleil comme à la pluie, malmenés par les rayons solaires, l`humidité, la chaleur, ces médicaments entraînent inévitablement d`autres complications d`ordre médical que nous nous gardons d`égrener ici. De plus, les dates de péremption qui figurent sur les produits, sont parfois falsifiées à l`aide de méthodes propres à cette singulière mafia qui dispose de tout un arsenal d`outil de travail. Malgré les mises en garde à répétition, l`ivoirien modeste continue de fréquenter ces " pharmacies populaires " qui jouissent d`une franche notoriété auprès d`une partie de la population. Alors, la lutte efficiente contre le paludisme, ne passe-t-elle pas inéluctablement par l`assainissement de ce milieu ? Le ministère de la santé doit prendre toutes les dispositions pour rendre plus efficace les nouvelles mesures en vigueur dans le cadre de l`application du nouveau schéma thérapeutique du traitement du paludisme.
Frank Toti
Le paludisme, ce n`est un secret pour personne, tue plus que toute autre maladie en Afrique subsaharienne, notamment en Côte d`Ivoire. Pour lutter efficacement contre ce fléau, l`organisation mondiale de la santé (Oms) a entrepris, depuis quelques années, de procéder chaque 2 ans à la proposition de nouvelles combinaisons de molécules antipaludiques. Du fait de plus en plus de résistance de la maladie aux traitements en vigueur. En clair, chaque pays est appelé à essayer de nouveaux produits encore plus efficaces, dans sa politique de prise en charge du paludisme. C`est pourquoi, le ministre Alla Kouadio Remi, en charge de la santé, par arrêté n°173 MSHP/Cab du 6 août 2009, avait décidé de la suspension pour une période de 1 an renouvelable, d`un certain nombre de produits pharmaceutiques traitant le paludisme. Selon l`article 3 dudit arrêté, "Toute importation, commercialisation, distribution, dispensation et don desdits médicaments sont suspendus sur l`ensemble du territoire ivoirien ". Toutefois, le ministre avait, à titre exceptionnel et par mesure d`accompagnement (écoulement des stocks), autorisé la commercialisation de ces médicaments jusqu`à la date du 6 novembre prochain. Passé ce délai, les médicaments tels Plasmotrim, Artéquin, Arco, Co-Arinate, Malacur ou encore Duo-Cotecxin, Artecom, Duaklin, Darte-Q, Artedar 50 et 100 mg ne devraient plus être prescrits à aucun patient souffrant de paludisme. Tout contrevenant, précise l`arrêté ministériel, sera passible des sanctions prévues par les textes en vigueur. Aussi faut-il insister, ces différents produits devront être retirés de toutes les pharmacies et autres dépôts de médicaments sur l`ensemble du territoire, et ne devraient figurés sur aucune ordonnance délivrées dans les établissements sanitaires publics et privés de Côte d`Ivoire. Le ministre de la santé a pris le soin de faire une large diffusion de cette information auprès de toutes les organisations, structures et établissements en charge des questions de santé.
Aucun danger pour les populations
Malheureusement, des personnes aux intentions inavouées ont cru bon d`alarmer les populations, en circulant des sms. Pour lier cette suspension de médicaments à un quelconque risque quant à leur utilisation. Dans un communiqué signé du Pr. Anongba Danho Simplice, Dg de la santé, le ministère ne remet nullement en cause l`innocuité et l`efficacité desdits médicaments dans leurs conditions normales d`utilisation. Cette suspension, précise-t-il, répond aux procédures mise en place pour l`évaluation de la prise en charge du paludisme. Selon le Dr. Obodou Elvire, de la direction générale de la santé, il ne s`agit ni plus ni moins d`un choix spécifique de médicaments par la Côte d`Ivoire sur la liste communiquée par l`Oms dans le cadre du nouveau schéma thérapeutique national.
Qui s`occupe des pharmacies par terre
Belle initiative que celle prise par le ministère de la santé, en retirant des différentes pharmacies et structures sanitaires un certain nombre de médicaments utilisé dans le traitement du paludisme (sic!). Ces médicaments se sont parfois avérés inefficaces dans le traitement de ce " paludisme continental ", qu`il est plus que nécessaire de mettre en place un nouveau schéma thérapeutique national. C`est pourquoi, il faut saluer la décision (largement diffusée en interne) qui retire ces médicaments des différentes officines pharmaceutiques. Avec ampliations auprès des plus hautes autorités du pays, des ministères, des établissements publics nationaux, des Ufr du secteur de la santé, des différentes associations et corps de la grande famille de la santé,… Cependant, il y a un hic dans l`affaire. Tout le monde a été informé sauf les véritables concernés, à savoir les populations et les " pharmacies " par terre qui pullulent les rues d`Abidjan et parfois de l`intérieur du pays. Car, nul n`ignore combien d`ivoiriens, du fait des difficultés financières, sont contraints de recourir aux médicaments de rues pour se soigner. Aujourd`hui, ces nombreuses pharmacies de la rue ou par terre, c`est le cas de le dire, ne désemplissent pas à longueur de journées. Comme c`est le cas à Adjamé Roxy, véritable pharmacie à ciel ouvert où hommes de santé, patients et parents de malades se bousculent. Au nez et à la barbe de tous, des autorités sanitaires en premier. Sans que ces " pharmaciennes ", diplômées certainement de la faculté des sciences médicales de la rue, ne soient le moins du monde inquiétées. Certes, à partir du 6 novembre prochain, les Plasmotrim, Artéquin, Arco, Co-Arinate ou autre Duo-Cotecxin, Artecom, Duaklin, Artedar 50 et 100 mg ne seront plus sur les étagères des pharmacies et dans les livraisons des délégués médicaux.
Ces médicaments qui atterrissent sur le marché noir
Mais curieusement, ces produits vont inonder le marché des médicaments de la rue et se retrouver entre les mains de l`ivoirien Lambda qui n`a autre moyen que de se ravitailler dans ces endroits. De peur de perdre leur investissement, certains employés de firmes pharmaceutiques, des grossistes ne vont pas se gêner à reverser ces médicaments sur le marché noir. Où les conditions de conservation restent à désirer. Quand on sait que les médicaments vendus dans ces lieux constituent des dangers à plusieurs niveaux. Exposés au soleil comme à la pluie, malmenés par les rayons solaires, l`humidité, la chaleur, ces médicaments entraînent inévitablement d`autres complications d`ordre médical que nous nous gardons d`égrener ici. De plus, les dates de péremption qui figurent sur les produits, sont parfois falsifiées à l`aide de méthodes propres à cette singulière mafia qui dispose de tout un arsenal d`outil de travail. Malgré les mises en garde à répétition, l`ivoirien modeste continue de fréquenter ces " pharmacies populaires " qui jouissent d`une franche notoriété auprès d`une partie de la population. Alors, la lutte efficiente contre le paludisme, ne passe-t-elle pas inéluctablement par l`assainissement de ce milieu ? Le ministère de la santé doit prendre toutes les dispositions pour rendre plus efficace les nouvelles mesures en vigueur dans le cadre de l`application du nouveau schéma thérapeutique du traitement du paludisme.
Frank Toti