Les Ivoiriens étaient habitués au feu qui ravageait les marchés. Ce feu économico-administratif sentait l’odeur des build operate and transfert, les fameux BOT, passés entre des opérateurs économiques et des administrations locales portées sur les commissions occultes. Le feu était le meilleur allié de ces partenaires. En emportant les marchés existants, il ouvrait la voix au contrat. D’une pierre, il faisait deux coups. Puisque le feu obligeait les commerçants, à plier bagage. Et à libérer les lieux. Des marchés, les feux ont gagné les administrations et les institutions. L’assemblée nationale, particulièrement le bureau du numéro un de cette institution, est parti en fumée. Auparavant, ce sont des directions bien sensibles du trésor public que le feu avait visitées avant de faire un petit tour dans le bureau du patron des impôts. Avec les histoires de listes électorales et les tensions qui s’annoncent, les Nations Unies dénoncent déjà des mouvements d’armes dans le pays dans un dernier rapport de ses experts à charge du contrôle de l’embargo sur les armes en direction de la Côte d’Ivoire, le feu s’engage maintenant… sur le terrain politique. Au propre comme au figuré. Les joutes sur l’intégration ou non des enrôlés que certains veulent rendre apatrides commencent à inquiéter. Les affirmations sur « le désarmement par les armes » après les élections apparaissent d’une certaine façon comme un appel à ne pas aller aux élections. Les concernés devant comprendre qu’élections signifie reprise des hostilités. Et voilà que la maison du Pdci prend feu ! Une partie des bâtiments carbonisée par les flammes ! Un feu accidentel ? Peut-être que oui ! Mais dans cette Côte d’Ivoire, les flammes règlent beaucoup de choses, des mains obscures ne seraient pas loin…de ce feu politique.
D. Al Seni
D. Al Seni