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Art et Culture Publié le jeudi 29 octobre 2009 | Le Patriote

Agression contre le groupe de presse “Le Réveil” - Le GEPCI exige que les auteurs soient jugés et condamnés


I- Les faits
Le jeudi 22 octobre, un groupe de jeunes gens se réclamant de l’Union nationale estudiantine et scolaire (UNESCI) a fait une descente musclée dans les locaux du groupe de presse « Le Réveil », saccageant une partie du materiel de travail (bureaux et ordinateurs) et blessant sept employes dont des journalistes et des techniciens.
Conduits par le secrétaire général de l’UNESCI du nom de Anagaman Olivier, ces vandales, bien organisés, arrivés à bord de plusieurs taxis, ont même pris la precaution de boucler toutes les voies menant au siège du groupe de presse, avant de s’attaquer avec une rare violence aux travailleurs et à leurs outils.
Malgré leur forfait, ils seront reçus par des responsables du groupe. A ces derniers, les hooligans de l’UNESCI justifieront leur barbarie par le simple fait qu’ils seraient venus «déposer un droit de réponse». Ce droit de reponse faisant suite à un article paru à la page 12 du quotidien « Le Nouveau Réveil » du jeudi 22 octobre 2009.
Alertées, les Forces de l’ordre sont arrivées, promptement, sur les lieux. Elles y ont trouvé les agresseurs toujours menaçants. Fait notable, les Forces de l’ordre feront evacuer les lieux par les agresseurs, sans toutefois procéder à aucune interpellation. Le bureau du Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), qui s’est rendu au siège du groupe « Le Reveil » pour apporter son réconfort aux confrères le vendredi 23 octobre 09, a pu constater la violence des actions et surtout l’ampleur des dégâts.
Le GEPCI rappelle que le 20 octobre 2009, le CNP avait condamné le Nouveau Réveil au paiement d’une amende de cinq millions de francs CFA pour « injure » au Premier ministre. Pour motiver sa décision de sanctionner le journal, le CNP avait notamment écrit ceci : « En raison du caractère intolérable de la faute commise et des risques réels qu’elle fait peser sur le processus de sortie de crise, par l’exacerbation de sentiments conflictuels des mouvements politiques soutenant le Premier ministre ».
Le GEPCI constate que ces actes de vandalisme sont intervenus deux jours seulement après la décision du CNP.

II- Notre analyse
Le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI) s’interroge sur la coïncidence troublante de ces deux actes. En effet, nul doute que l’attaque du siège du groupe « Le Réveil » par les vandales de l’UNESCI, a été vraisemblablement commanditée et donc préméditée. Par conséquent, elle pourrait avoir un lien de cause à effet avec la décision totalement subjective, aux relents du reste politiques, du CNP, notamment quand l’organe de régulation mentionne « (...) l’exacerbation de sentiments conflictuels des mouvements politiques soutenant le Premier ministre ». Ainsi, par sa descente punitive, tout porte à croire que l’UNESCI, qui a tenté de maquiller sa forfaiture par le fallacieux prétexte de dépôt d’un droit de reponse, aurait servi de bras séculier à des intérêts politiques tapis dans l’ombre.
Sinon, rien d’autre ne saurait justifier la violence inouie qui s’est abattue le 22 octobre sur le groupe de presse « Le Réveil ».

III-NOTRE POSITION
Par conséquent,
¸ Le GEPCI condamne sans réserve les actes de vandalisme de l’UNESCI.
¸ Le GEPCI exige que les auteurs, qui sont clairement identifiés, soient poursuivis, jugés et condamnés.
¸ Le GEPCI demande à toute la presse nationale et internationale, de fermer leurs colonnes et leurs antennes aux soi-disant étudiants de l’UNESCI.
¸ Le GEPCI condamne l’attitude des Forces de l’ordre qui n’ont procédé à aucune interpellation à ce jour.
Par ailleurs,
¸ Le GEPCI déplore la récente décision du CNP contre « Le Nouveau Reveil » qui, manifestement, ne sanctionne pas un journal pour ses manquements à l’ethique et à la deontologie du journalisme, mais plutôt pour des raisons politiques.
¸ Le GEPCI s’inquiète des décisions du CNP qui sont une menace sérieuse pour la liberté de la presse en Côte d’Ivoire.
¸ Pour ces raisons, le GEPCI demande la rétractation, sans condition, du CNP condamnant injustement le groupe « le Réveil » à une amende de 5 millions F CFA.
¸ Le GEPCI ne saurait tolérer plus longtemps la volonté, de plus en plus manifeste, du CNP de se comporter en gendarme avec pour mission de bâillonner la presse ivoirienne et de confisquer la liberte d’expression des citoyens.
¸ Le GEPCI prend à témoin l’opinion nationale et les observateurs internationaux, face aux abus de pouvoir flagrants et répétés du CNP dont les conséquences directes seront, sans conteste, la fermeture des entreprises de presse et le chômage des travailleurs et, par conséquent, le recul de la liberté de presse en Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan, le 25 octobre 09
Pour le Bureau exécutif du GEPCI
Le 1er Vice Président
NGUILISSI François
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