M. le président, vous comptez suspendre le paiement de la redevance Rti qui est perçue sur les factures de l'électricité. Comment comptez-vous y prendre ?
L'Etat de Côte d'Ivoire a signé une convention avec la Cie pour lui permettre de recueillir 2000f par facture émise pour le compte de la redevance Rti. La Rti étant un service public, à un moment donné sous le régime Pdci, pour consolider les finances, il a été pris la décision de permettre à chaque citoyen disposant d'un abonnement Cie de participer au financement de ce secteur public. Aujourd'hui, au Pdci, nous constatons que ce service public est devenu un secteur partial. Si nous ne trouvons pas satisfaction dans ce secteur public, nous disons que nous ne pouvons pas continuer à le financer. Nous avons rencontré le Cnca à sa demande après la décision du Bureau politique qui avait demandé de ne plus adresser de demande de couverture à la 1ère chaîne. Suite à cet entretien, le Cnca a reconnu le bien fondé de la plainte du Pdci-Rda. Et a énuméré un certain nombre de recommandations à l'endroit de la Rti. Comme je l'ai dit, nous avons senti l'amélioration dans nos rapports mais cela n'a pas duré. Nous disons que cela ne peut pas continuer. C'est un service public et donc au service de toute la nation, de tous les Ivoiriens. Et le Pdci, parti majoritaire dans ce pays, devrait en bénéficier. S'il ne peut pas en bénéficier, nous ne pouvons pas continuer à le financer. Nous payerons donc la facture, mais nous retiendrons les 2000f pour respecter l'engagement que nous avons vis-à-vis de la Cie qui fournit l'électricité. Mais les 2000f prévus comme redevance ne seront pas versés. Voilà la décision que nous comptons prendre si les dispositions éthiques et réglementaires ne sont pas prises.
Que compte faire le Pdci-Rda pour les médias s'il parvient de nouveau au pouvoir ?
Je dis que vous avez tout à fait raison parce que nous allons effectivement arriver au pouvoir. Le Pdci n'est pas un parti neuf, il a une expérience de l'exercice du pouvoir d'Etat. Nous avons exercé le pouvoir, émis un certain nombre de dispositions qui ont permis à la Côte d'Ivoire d'être située sur le plan international, d'avoir une renommée au niveau de la sous-région. Cela s'est également vérifié en matière de presse. N'oubliez pas que la libéralisation des radios de proximité est une mesure du Pdci-Rda. Il y avait déjà un certain nombre de dispositions qui concernaient les télévisions privées. Quand nous étions au pouvoir, l'opposition avait droit à un traitement équitable. Vous vous souvenez bien de cette image qui est restée figée dans nos mémoires, le Président Gbagbo en meeting à Agboville où M. Georges Coffi essuyait son visage. C'est une image que nous avons fait passer au temps du Pdci. Je peux vous dire qu'à l'époque, il n'y avait pas ce que nous constatons aujourd'hui. C'est pour cela que le Pdci réagit de cette manière. Maintenant, le programme de gouvernement et le projet de société de notre candidat vous seront dévoilés en temps voulu.
Avez-vous à nouveau saisi le Cnca quand vous avez constaté que la télévision est prise en otage par le candidat Gbagbo ?
Dans les statuts du Cnca, il est qu'il peut être saisi par un organisme, une autorité, une personne morale si elle n'est pas satisfaite. Mais le Cnca peut se saisir d'une situation quand il se rend compte qu'il y a problème. Quand, en décembre 2008, le bureau politique du Pdci a décidé de ne plus adresser de demande de couverture d'évènements à la Rti, 1ère chaîne, ce n'est pas le Pdci-Rda qui a demandé une audience au Cnca. C'est le Cnca qui a demandé à rencontrer une délégation du Pdci-Rda. Et le Pdci-Rda s'est déplacé avec son Secrétaire général, le Premier ministre Duncan pour aller rencontrer les responsables du Cnca. Le Cnca avait déjà entendu la Rti puis le Pdci-Rda. C'est à la suite de cela qu'en janvier, le Cnca a fait des recommandations et à la Rti et aux autres organes de presse. Nous étions en janvier 2009 et nous sommes aujourd'hui en octobre 2009. Il ne s'est pas passé des lustres pour que la Rti oublie ses recommandations. Et le Pdci ne va pas continuer à saisir, à se plaindre, à pleurnicher. Il arrive un moment où le Pdci prend ses responsabilités. Et ce moment est venu. La direction nationale de campagne affirme que si les choses ne changent pas…On ne demande pas qu'on aille chercher de nouveaux textes, on ne demande pas que de nouvelles dispositions soient prises. On demande le respect de ce qui existe. Cela nous semble facile et peut se faire immédiatement. C'est cela la position du Pdci-Rda.
Avez-vous suffisamment tapé du poing sur la table, avez-vous saisi tous les organes de régulation ?
C'est la suite de plusieurs évènements. Nous avons fait preuve de patience suffisamment. Mais nous arrivons à une période où nos militants, où les militants des autres partis ont besoin de connaître les activités de leurs partis. Il n'est pas normal qu'on les prive de voir leur parti, leurs responsables à la télévision alors qu'ils participent en financement de cet organe d'information. Et le Cnca qui fait le décompte doit savoir que sur un journal télévisé de 30mn, 25mn sont consacrées au camp présidentiel et les 5 autres minutes aux faits divers. Mais il n'y a pas qu'un seul parti politique en Côte d'Ivoire. Quand on s'est battu pour instaurer le pluralisme, il y a des règles essentielles, élémentaires qu'il faut appliquer.
Avez-vous saisi les responsables de la Rti ?
Non ! Hier (Ndlr mardi), nous avons connu un malheureux incendie ici. On n'a pas eu besoin d'appeler la Rti pour qu'elle vienne couvrir cet évènement. Ils sont venus spontanément avec trois équipes. Je pense qu'entre un évènement malheureux qui aurait pu faire des victimes mais qui, heureusement n'en a pas fait et un meeting d'un ancien chef d'Etat, d'un candidat à l'élection présidentielle, d'une personnalité, président d'un important parti politique, je pense qu'entre les deux, il y a des évènements pour lesquels on n'a pas besoin d'être appelé, on doit les couvrir naturellement. Et cela ne se fait pas.
Pour gérer les médias, est-ce que le Pdci décide de ne plus politiser les nominations des premières responsables. Qu'est-ce que le Pdci propose pour satisfaire tous les téléspectateurs parce que le problème, ce n'est pas les hommes mais la façon dont les responsables arrivent à la tête de la Rti ?
Nous ne voulons pas entrer dans ce détail. La télévision ivoirienne existe depuis 1963. Elle a été dirigée pendant la période du parti unique d'une certaine façon. Mais depuis 1990, depuis la réinstauration du pluralisme dans ce pays, il y a eu des nominations, des responsables tant aussi bien au niveau de la radio que de la télévision que de Fraternité Matin. Le Pdci ne leur a pas demandé leur carte de militant avant de les nommer. Il y en a qui ont été nommés et qui ont pris position contre le Pdci alors qu'il était au pouvoir. Nous ne les avons ni bannis, ni expulsés, ni mis au placard. Je pense que c'est la compétence, l'expertise qui doivent être primées dans ce cas. C'est ce que le Pdci a fait. Le Pdci a géré ce pays pendant 40 ans. Si nous avions cette politique d'ostracisme que nous connaissons aujourd'hui, je pense que beaucoup de cadres qui sont aux affaires aujourd'hui n'auraient pas été connus. C'est parce que nous avons permis l'expression de toutes les sensibilités que d'autres se sont fait connaître avant leur arrivée au pouvoir. Et c'est ce que le Pdci demande, le respect de la démocratie.
Conclusion
Je voudrais, au nom du Président Henri Konan Bédié, au nom du Secrétaire général Alphonse Djédjé Mady, vous remercier d'être venus à cette conférence de presse du Pdci-Rda. Je voudrais signaler que le Président Henri Konan Bédié, quand il était aux affaires, à lancé un concept, la démocratie apaisée. C'est ce que nous souhaitons pour notre pays. Le Pdci a toujours prôné un esprit de tolérance, de convivialité. Les débats politiques ne doivent pas être des occasions d'empoignades, de division et d'exclusion. Or, malheureusement, c'est ce que nous constatons. Mais nous pensons et nous pouvons mettre cela sous le compte d'un mouvement passager. C'est pour cela que nous espérons que les responsables de la Rti entendront ce message. Mais comme nous l'avons dit, notre patience a des limites. Nous ne pouvons pas entrer dans la période de la campagne électorale en sachant que nos droits ne sont pas respectés. C'est pour cela que nous voulons nous faire entendre maintenant. Je vous remercie
Propos recueillis par Paul Koffi
L'Etat de Côte d'Ivoire a signé une convention avec la Cie pour lui permettre de recueillir 2000f par facture émise pour le compte de la redevance Rti. La Rti étant un service public, à un moment donné sous le régime Pdci, pour consolider les finances, il a été pris la décision de permettre à chaque citoyen disposant d'un abonnement Cie de participer au financement de ce secteur public. Aujourd'hui, au Pdci, nous constatons que ce service public est devenu un secteur partial. Si nous ne trouvons pas satisfaction dans ce secteur public, nous disons que nous ne pouvons pas continuer à le financer. Nous avons rencontré le Cnca à sa demande après la décision du Bureau politique qui avait demandé de ne plus adresser de demande de couverture à la 1ère chaîne. Suite à cet entretien, le Cnca a reconnu le bien fondé de la plainte du Pdci-Rda. Et a énuméré un certain nombre de recommandations à l'endroit de la Rti. Comme je l'ai dit, nous avons senti l'amélioration dans nos rapports mais cela n'a pas duré. Nous disons que cela ne peut pas continuer. C'est un service public et donc au service de toute la nation, de tous les Ivoiriens. Et le Pdci, parti majoritaire dans ce pays, devrait en bénéficier. S'il ne peut pas en bénéficier, nous ne pouvons pas continuer à le financer. Nous payerons donc la facture, mais nous retiendrons les 2000f pour respecter l'engagement que nous avons vis-à-vis de la Cie qui fournit l'électricité. Mais les 2000f prévus comme redevance ne seront pas versés. Voilà la décision que nous comptons prendre si les dispositions éthiques et réglementaires ne sont pas prises.
Que compte faire le Pdci-Rda pour les médias s'il parvient de nouveau au pouvoir ?
Je dis que vous avez tout à fait raison parce que nous allons effectivement arriver au pouvoir. Le Pdci n'est pas un parti neuf, il a une expérience de l'exercice du pouvoir d'Etat. Nous avons exercé le pouvoir, émis un certain nombre de dispositions qui ont permis à la Côte d'Ivoire d'être située sur le plan international, d'avoir une renommée au niveau de la sous-région. Cela s'est également vérifié en matière de presse. N'oubliez pas que la libéralisation des radios de proximité est une mesure du Pdci-Rda. Il y avait déjà un certain nombre de dispositions qui concernaient les télévisions privées. Quand nous étions au pouvoir, l'opposition avait droit à un traitement équitable. Vous vous souvenez bien de cette image qui est restée figée dans nos mémoires, le Président Gbagbo en meeting à Agboville où M. Georges Coffi essuyait son visage. C'est une image que nous avons fait passer au temps du Pdci. Je peux vous dire qu'à l'époque, il n'y avait pas ce que nous constatons aujourd'hui. C'est pour cela que le Pdci réagit de cette manière. Maintenant, le programme de gouvernement et le projet de société de notre candidat vous seront dévoilés en temps voulu.
Avez-vous à nouveau saisi le Cnca quand vous avez constaté que la télévision est prise en otage par le candidat Gbagbo ?
Dans les statuts du Cnca, il est qu'il peut être saisi par un organisme, une autorité, une personne morale si elle n'est pas satisfaite. Mais le Cnca peut se saisir d'une situation quand il se rend compte qu'il y a problème. Quand, en décembre 2008, le bureau politique du Pdci a décidé de ne plus adresser de demande de couverture d'évènements à la Rti, 1ère chaîne, ce n'est pas le Pdci-Rda qui a demandé une audience au Cnca. C'est le Cnca qui a demandé à rencontrer une délégation du Pdci-Rda. Et le Pdci-Rda s'est déplacé avec son Secrétaire général, le Premier ministre Duncan pour aller rencontrer les responsables du Cnca. Le Cnca avait déjà entendu la Rti puis le Pdci-Rda. C'est à la suite de cela qu'en janvier, le Cnca a fait des recommandations et à la Rti et aux autres organes de presse. Nous étions en janvier 2009 et nous sommes aujourd'hui en octobre 2009. Il ne s'est pas passé des lustres pour que la Rti oublie ses recommandations. Et le Pdci ne va pas continuer à saisir, à se plaindre, à pleurnicher. Il arrive un moment où le Pdci prend ses responsabilités. Et ce moment est venu. La direction nationale de campagne affirme que si les choses ne changent pas…On ne demande pas qu'on aille chercher de nouveaux textes, on ne demande pas que de nouvelles dispositions soient prises. On demande le respect de ce qui existe. Cela nous semble facile et peut se faire immédiatement. C'est cela la position du Pdci-Rda.
Avez-vous suffisamment tapé du poing sur la table, avez-vous saisi tous les organes de régulation ?
C'est la suite de plusieurs évènements. Nous avons fait preuve de patience suffisamment. Mais nous arrivons à une période où nos militants, où les militants des autres partis ont besoin de connaître les activités de leurs partis. Il n'est pas normal qu'on les prive de voir leur parti, leurs responsables à la télévision alors qu'ils participent en financement de cet organe d'information. Et le Cnca qui fait le décompte doit savoir que sur un journal télévisé de 30mn, 25mn sont consacrées au camp présidentiel et les 5 autres minutes aux faits divers. Mais il n'y a pas qu'un seul parti politique en Côte d'Ivoire. Quand on s'est battu pour instaurer le pluralisme, il y a des règles essentielles, élémentaires qu'il faut appliquer.
Avez-vous saisi les responsables de la Rti ?
Non ! Hier (Ndlr mardi), nous avons connu un malheureux incendie ici. On n'a pas eu besoin d'appeler la Rti pour qu'elle vienne couvrir cet évènement. Ils sont venus spontanément avec trois équipes. Je pense qu'entre un évènement malheureux qui aurait pu faire des victimes mais qui, heureusement n'en a pas fait et un meeting d'un ancien chef d'Etat, d'un candidat à l'élection présidentielle, d'une personnalité, président d'un important parti politique, je pense qu'entre les deux, il y a des évènements pour lesquels on n'a pas besoin d'être appelé, on doit les couvrir naturellement. Et cela ne se fait pas.
Pour gérer les médias, est-ce que le Pdci décide de ne plus politiser les nominations des premières responsables. Qu'est-ce que le Pdci propose pour satisfaire tous les téléspectateurs parce que le problème, ce n'est pas les hommes mais la façon dont les responsables arrivent à la tête de la Rti ?
Nous ne voulons pas entrer dans ce détail. La télévision ivoirienne existe depuis 1963. Elle a été dirigée pendant la période du parti unique d'une certaine façon. Mais depuis 1990, depuis la réinstauration du pluralisme dans ce pays, il y a eu des nominations, des responsables tant aussi bien au niveau de la radio que de la télévision que de Fraternité Matin. Le Pdci ne leur a pas demandé leur carte de militant avant de les nommer. Il y en a qui ont été nommés et qui ont pris position contre le Pdci alors qu'il était au pouvoir. Nous ne les avons ni bannis, ni expulsés, ni mis au placard. Je pense que c'est la compétence, l'expertise qui doivent être primées dans ce cas. C'est ce que le Pdci a fait. Le Pdci a géré ce pays pendant 40 ans. Si nous avions cette politique d'ostracisme que nous connaissons aujourd'hui, je pense que beaucoup de cadres qui sont aux affaires aujourd'hui n'auraient pas été connus. C'est parce que nous avons permis l'expression de toutes les sensibilités que d'autres se sont fait connaître avant leur arrivée au pouvoir. Et c'est ce que le Pdci demande, le respect de la démocratie.
Conclusion
Je voudrais, au nom du Président Henri Konan Bédié, au nom du Secrétaire général Alphonse Djédjé Mady, vous remercier d'être venus à cette conférence de presse du Pdci-Rda. Je voudrais signaler que le Président Henri Konan Bédié, quand il était aux affaires, à lancé un concept, la démocratie apaisée. C'est ce que nous souhaitons pour notre pays. Le Pdci a toujours prôné un esprit de tolérance, de convivialité. Les débats politiques ne doivent pas être des occasions d'empoignades, de division et d'exclusion. Or, malheureusement, c'est ce que nous constatons. Mais nous pensons et nous pouvons mettre cela sous le compte d'un mouvement passager. C'est pour cela que nous espérons que les responsables de la Rti entendront ce message. Mais comme nous l'avons dit, notre patience a des limites. Nous ne pouvons pas entrer dans la période de la campagne électorale en sachant que nos droits ne sont pas respectés. C'est pour cela que nous voulons nous faire entendre maintenant. Je vous remercie
Propos recueillis par Paul Koffi