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Art et Culture Publié le vendredi 30 octobre 2009 | L’intelligent d’Abidjan

Livre / Côte d’Ivoire, la longue marche du RDR - Lemassou Fofana livre l’échec des intellectuels ivoiriens

C’est un choix personnel pour Lemassou Fofana, Conseiller spécial au cabinet de Alassane Dramane Ouattara, président du RDR, que d’écrire l’histoire de ce parti politique dont il est l’un des membres du bureau politique. Côte d’Ivoire, la longue marche du RDR (Rassemblement des Républicains), est l’ouvrage de 178 pages, paru aux Editions Sépia, qu’il a mis à la disposition des lecteurs et des militants dudit parti. Un petit déjeuner de presse a lieu autour de l’ouvrage le dimanche 25 octobre au Golf Hôtel. Les sources de l’auteur sont la presse, les rapports des organisations internationales de défense des droits de l’Homme et les sources imprimées. Aussi a-t-il bâti ses recherches sur certains ouvrages et sur Internet. Ladite publication classée au rang d’essai historique et politique se veut une œuvre de « devoir de mémoire » – signe sous lequel (p.150) les militants du RDR placent les futures élections –, de « devoir de reconnaissance » et de « devoir de victoire ». Sans « guider » la lecture du lecteur par absence de préface, l’œuvre de l’archéologue Lemassou fixe « sans épuiser les sujets », les jalons de l’histoire du Rassemblement des Républicains. De la structuration dudit ouvrage, l’enseignant à l’Université de Cocody, également membre du RDR, Cissé Idriss a orienté la compréhension en trois parties comprenant trois chapitres que l’auteur développe avec « méthodologie » en trois mouvements « denses ». Cette composition explique, selon Cissé Idriss, la « philosophie et la démarche du RDR qui se bat pour accéder légalement au pouvoir d’Etat ». L’auteur Lemassou Fofana qui fait dire que l’œuvre « se veut objective car répondant à une méthodologie, à un objet et à une clé d’analyse », a suscité des interrogations non contradictoires chez l’enseignant Cissé ; à savoir : Est-ce qu’un historien aussi impliqué dans l’action est-il à mesure d’offrir une œuvre objective ? Ou encore, le militantisme actif – de l’auteur – est-il un handicap à la manifestation de la vérité ? Lemassou, lui, dit attendre des lecteurs – après lecture – un débat sur la Côte d’Ivoire, son passé et son futur. Comment revenir à la norme par un débat civilisé est l’équation qu’il soumet à la sortie de crise ivoirienne. Du contenu de son ouvrage, l’archéologue-auteur met le grappin sur les comptables de la déchirure sociale en Côte d’Ivoire. Lemassou indexe – sans s’exclure – les « intellectuels » ivoiriens et politiques qui ont, a-t-il soutenu, « construit un discours qui nous a amené un devoir de révolte ». Pour Lemassou, la longue marche, c’est aussi attirer l’attention de ceux-ci à qui il lance un « appel à la responsabilité ». « Il faut que les intellectuels ivoiriens fassent amende honorable pour rattraper les erreurs commises. Qu’ils aient le courage d’assumer qu’ils sont actifs dans la fracture sociale qui a tant causé de drame. Je ne dédouane pas les politiques, ils sont autant responsables. Nous avons une capacité de nuisance. Le FPI est aussi épinglé. Mamadou Koulibaly – à qui l’auteur consacre 55 lignes au chapitre III – a été négationniste », admet Lemassou qui dénonce la « grande manipulation politique » qui a eu pour objectif de « nuire au RDR ». Ajouté à l’activisme positif ou négatif, Lemassou s’insurge contre l’inaction de certains intellectuels. « Une complicité négative », a-t-il qualifié.
Koné Saydoo
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