Pour son talent et surtout pour son courage qui le pousse à prendre position dans ses chansons sur des questions brûlantes de l`Afrique, Tiken Jah Facoly, artiste ivoirien du reggae, s`est positionné aujourd`hui comme la voix des sans voix. Cet artiste n`est plus à présenter parce qu`il s`est installé dans la plupart des familles africaines, à travers le petit écran et ses albums appréciés par plusieurs mélomanes. Doumbia Moussa, alias Tiken Jah Fakoly, est de ceux qui ont donné une longueur d`avance dans la promotion de la musique reggae en Afrique de l`ouest. Son premier album, ``mangecratie``, est arrivé sur le marché du disque à un moment particulier pour la Côte d`Ivoire. Le pays venait de perdre son premier président, Félix Houphouët Boigny en 1993, et s`installait progressivement dans une dérive identitaire. Tiken, très concerné par l`évolution sociale et politique de son pays, n`avait pas de choix que d`écrire des textes incisifs. Si certains avaient un doute sur l`engagement de ce jeune artiste reggae, la sortie de son deuxième album ``Cours d`histoire``, en 1999, venait rappeler à la Côte d`Ivoire toute entière qu`il fallait désormais compter avec Tiken Jah Fakoly dans le paysage artistique du pays. Et mieux, la musique en Côte d`Ivoire s`invitait désormais sur le terrain du combat politique pour le bonheur de la grande majorité.
Inspiré par les difficultés de son pays
Dans un style dont il est seul à detenir le secret, à un moment fort de la crise identitaire, née dans la foulée du rejet de la candidature de Alassane Dramane Ouattara de la Présidence de la Côte d`Ivoire, Tiken a cru bon de rappeler musicalement l`histoire de la République d`Eburnie aux ivoiriens. Il suffit d`écouter l`œuvre " Cours d`histoire " de Tiken Jah Fakoly pour se faire une idée du mouvement de peuplement de la Côte d`Ivoire. Trop plongées dans les théories " ivoiritaires ", les autorités ivoiriennes de l`époque n`ont pas eu les oreilles attentives au " Cours d`histoire " de Tiken Jah Fakoly. Et dans la nuit du 24 décembre 1999, le Président Henri Konan Bédié est renversé. Le général Robert Gueï, à la tête d`une junte promet de " balayer " la maison et de se retirer en passant la main à un dirigeant élu à une élection qui n`exclura aucun des candidats potentiels. Mais, la maison ivoirienne devenue trop propre, le général Robert Gueï a estimé que seul lui, avait le droit de diriger le pays. Pour demander au général Gueï de se retirer de la tête de la Côte d`Ivoire et de laisser la démocratie suivre son court, Tiken le dénonce dans un album intitulé ``Le Caméléon``. Dans une approche artistique innovante, la star de reggae utilise le discours dans lequel le général Gueï a publiquement déclaré qu`il allait quitter le pouvoir, après avoir balayé la maison. Une façon pour lui de lui demander de tenir parole.
L`artiste s`investit pour son continent
Au moment où " les jeunes gens " du général écumaient les rues d`Abidjan, un tel engagement était hautement dangereux et traduit tout le courage de l`artiste et sa détermination à faire entendre sa voix. Mais, à pousser l`analyse sur les crises en Afrique, l`artiste est arrivé à la conclusion que la France-Afrique a sa responsabilité engagée. Et pour le dire, l`artiste décide de faire un album qui dénonce la politique de la France en Afrique. Cet album, sorti en 2002, il va l`intituler `` françafrique``. Dans le même ton, il arrive en 2004, avec l`album ``Coup de gueule`` et en 2007 avec ``l`Africain ``. A la lumière de ses œuvres musicales, il n`y a aucun doute, Tiken Jah Fakoly fait la musique pour éveiller les consciences.
A analyser de près ses œuvres, on se rend rapidement compte que les paroles de ses chansons portent sur les injustices subies par la population ivoirienne, mais aussi par le peuple africain. " Sa musique est engagée contre la main mise que l`Occident, particulièrement la France, a sur les richesses d`une grande partie de l`Afrique, notamment au Gabon, au Congo et une oppression politique qui se traduit par le contrôle des chefs d`Etat africain via les lobby français qui provoquent des guerres pour leurs intérêts ", indique un confrère français.
Départ en exil
Originaire de la Côte d`Ivoire, Tiken Jah Fakoly, artiste de la musique reggae, a volontairement porté son choix sur le Mali comme terre d`asile, aux heures chaudes de la crise ivoirienne. Depuis quelques années, c`est de Bamako qu`il part à la conquête du monde, dans le cadre de ses multiples tournées. Depuis 2003, cet artiste ivoirien, menacé de mort, a fait le choix de vivre en exil au Mali. La même année, quelques temps après son installation à Bamako, il a obtenu avec son album ``françafrique``, " La Victoire de la musique " dans la catégorie album Reggae-Ragga-World. On se souvient, en décembre 2007, à Dakar pour un concert, Tiken Jah Fakoly va demander au Président Abdoulaye Wade de " quitter le pouvoir s`il aime le Sénégal ". Déclaré persona non grata par le gouvernement sénégalais, il quitte le pays le lendemain.
Tiken se lance dans le social
En 2009, Tiken Jah Fakoly lance une campagne intitulée " Un concert une école ". Il a déjà financé la construction d`une école dans son village " Touroni ", situé à 30 Km d`Odiénné. Le projet " Un concert une école ", consiste pour lui, de donner des concerts dans différentes capitales africaines et d`utiliser les bénéfices pour financer la construction d`écoles au Mali, Niger, Sénégal, Burkina Faso, Côte d`Ivoire et en Guinée Conakry. Aujourd`hui, le regard de l`enfant de Facoly est tourné vers la situation socio-politique de la Guinée où il défend la cause de Dadis Camara contre l`occident. " Les occidentaux s`attaquent à Dadis parce qu`il refuse d`obéir ", a-t-il annoncé dans une presse étrangère.
Adèle Kouadio
Inspiré par les difficultés de son pays
Dans un style dont il est seul à detenir le secret, à un moment fort de la crise identitaire, née dans la foulée du rejet de la candidature de Alassane Dramane Ouattara de la Présidence de la Côte d`Ivoire, Tiken a cru bon de rappeler musicalement l`histoire de la République d`Eburnie aux ivoiriens. Il suffit d`écouter l`œuvre " Cours d`histoire " de Tiken Jah Fakoly pour se faire une idée du mouvement de peuplement de la Côte d`Ivoire. Trop plongées dans les théories " ivoiritaires ", les autorités ivoiriennes de l`époque n`ont pas eu les oreilles attentives au " Cours d`histoire " de Tiken Jah Fakoly. Et dans la nuit du 24 décembre 1999, le Président Henri Konan Bédié est renversé. Le général Robert Gueï, à la tête d`une junte promet de " balayer " la maison et de se retirer en passant la main à un dirigeant élu à une élection qui n`exclura aucun des candidats potentiels. Mais, la maison ivoirienne devenue trop propre, le général Robert Gueï a estimé que seul lui, avait le droit de diriger le pays. Pour demander au général Gueï de se retirer de la tête de la Côte d`Ivoire et de laisser la démocratie suivre son court, Tiken le dénonce dans un album intitulé ``Le Caméléon``. Dans une approche artistique innovante, la star de reggae utilise le discours dans lequel le général Gueï a publiquement déclaré qu`il allait quitter le pouvoir, après avoir balayé la maison. Une façon pour lui de lui demander de tenir parole.
L`artiste s`investit pour son continent
Au moment où " les jeunes gens " du général écumaient les rues d`Abidjan, un tel engagement était hautement dangereux et traduit tout le courage de l`artiste et sa détermination à faire entendre sa voix. Mais, à pousser l`analyse sur les crises en Afrique, l`artiste est arrivé à la conclusion que la France-Afrique a sa responsabilité engagée. Et pour le dire, l`artiste décide de faire un album qui dénonce la politique de la France en Afrique. Cet album, sorti en 2002, il va l`intituler `` françafrique``. Dans le même ton, il arrive en 2004, avec l`album ``Coup de gueule`` et en 2007 avec ``l`Africain ``. A la lumière de ses œuvres musicales, il n`y a aucun doute, Tiken Jah Fakoly fait la musique pour éveiller les consciences.
A analyser de près ses œuvres, on se rend rapidement compte que les paroles de ses chansons portent sur les injustices subies par la population ivoirienne, mais aussi par le peuple africain. " Sa musique est engagée contre la main mise que l`Occident, particulièrement la France, a sur les richesses d`une grande partie de l`Afrique, notamment au Gabon, au Congo et une oppression politique qui se traduit par le contrôle des chefs d`Etat africain via les lobby français qui provoquent des guerres pour leurs intérêts ", indique un confrère français.
Départ en exil
Originaire de la Côte d`Ivoire, Tiken Jah Fakoly, artiste de la musique reggae, a volontairement porté son choix sur le Mali comme terre d`asile, aux heures chaudes de la crise ivoirienne. Depuis quelques années, c`est de Bamako qu`il part à la conquête du monde, dans le cadre de ses multiples tournées. Depuis 2003, cet artiste ivoirien, menacé de mort, a fait le choix de vivre en exil au Mali. La même année, quelques temps après son installation à Bamako, il a obtenu avec son album ``françafrique``, " La Victoire de la musique " dans la catégorie album Reggae-Ragga-World. On se souvient, en décembre 2007, à Dakar pour un concert, Tiken Jah Fakoly va demander au Président Abdoulaye Wade de " quitter le pouvoir s`il aime le Sénégal ". Déclaré persona non grata par le gouvernement sénégalais, il quitte le pays le lendemain.
Tiken se lance dans le social
En 2009, Tiken Jah Fakoly lance une campagne intitulée " Un concert une école ". Il a déjà financé la construction d`une école dans son village " Touroni ", situé à 30 Km d`Odiénné. Le projet " Un concert une école ", consiste pour lui, de donner des concerts dans différentes capitales africaines et d`utiliser les bénéfices pour financer la construction d`écoles au Mali, Niger, Sénégal, Burkina Faso, Côte d`Ivoire et en Guinée Conakry. Aujourd`hui, le regard de l`enfant de Facoly est tourné vers la situation socio-politique de la Guinée où il défend la cause de Dadis Camara contre l`occident. " Les occidentaux s`attaquent à Dadis parce qu`il refuse d`obéir ", a-t-il annoncé dans une presse étrangère.
Adèle Kouadio