Ouattara Brahima n'est pas rancunier. Loin de là. Le handball, c'est tout ce qu'il aime. C'est sa vie ! Et même s'il reconnaît avoir été victime de la méchanceté de certains présidents qui l'ont écarté de la Fédération ivoirienne de handball, il continue, dans la mesure de ses possibilités, de soutenir l'équipe actuelle.
Déjà onze mois que Ouattara Brahima dit “Ob” n'est plus aux affaires à la Fédération ivoirienne de handball (Fihb). « J'ai quitté la Fihb le 13 décembre 2008. Avant cela, j'avais passé quatre années paisibles à la tête de cette Fédération. J'ai apporté tout ce que je pouvais pour redynamiser la discipline. Je suis parti la tête haute et si je m'en réfère à ce que me disent certains présidents de clubs, mon bilan a été positif », commence par expliquer cet homme de grande taille qui est un admirateur de complets cravates. Loin des projecteurs, OB observe. Avec son sourire éternel, il n'en veut à personne même s'il affirme mieux comprendre les raisons de son départ malgré le bon travail qu'il abattait. OB confie même que sa défaite aux élections l'a estomaqué : « Oui ! Ma défaite aux élections m'a surpris. J'ai surtout été touché par la trahison. Même le ministre des Sports, Dagobert Banzio, n'a pas compris mon départ de la Fihb. Les gens continuent aujourd'hui encore de venir se confesser dans mon bureau. On n'a pas voté mon programme mais ma tête parce que j'avais suspendu des dinosaures. Ces gens-là ont monté les dirigeants de clubs contre moi. Mais, j'ai pardonné». Fonctionnaire d'Etat, avec bureau spacieux au cœur du Plateau, Ouattara Brahima continue pourtant de recevoir des membres de la famille du handball ivoirien. « Beaucoup de présidents de clubs viennent me voir et se confessent. Ils me racontent plein de choses. En retour, je leur demande simplement d'aider Ouéréga Joseph dans sa mission. C'est mon jeune frère et je considère que nous restons encore membres d'une même famille. J'aime toujours le handball. Tout ce que je pourrai faire, humainement, pour soutenir l'actuelle équipe dirigeante, je le ferai. Je ne souhaite pas qu'il y ait d'animosité entre nous », confie-t-il, sincère.
Quel bilan fait-il de son passage remarqué à la Fihb entre 2004 et 2008? « Je m'étais aperçu que la Côte d'Ivoire ne faisait pas partie des 70 Fédérations partenaires de la Fédération française de handball sur les 150 mondiales. Je suis donc entré en contact avec cette Fédération et tout s'est débloqué. Nous avons bénéficier des services de Thierry Vincent comme sélectionneur, d'un préparateur physique et d'un entraîneur des gardiens. Chaque année, en mars, nous partions à Nîmes pour participer à un tournoi organisé par la Fihb. J'ai également révélé à tous Daouda Karaboué, l'international français de Montpellier d'origine ivoirienne. Ensemble, nous avons engagé des actions humanitaires et sociales. J'ai ouvert le Forum de l'université de Cocody qui était fermé depuis 17 ans et où des étudiants dormaient… Aujourd'hui, toutes les autres Fédérations en profitent et le Crou parvient à faire des bénéfices grâce au Forum. C'est une fierté pour moi. J'oubliais, sous mon ère, nous avions un équipementier, Shemsy. Avant Shemsy, il y avait eu Hummel. La Fédération allemande m'a remis des équipements sportifs d'une valeur de 53 millions de francs Cfa. En quittant le Fédération, j'ai laissé huit jeux de maillots, douze chronos, trois jeux de survêtements. Or, à mon arrivée je n'avais trouvé qu'un chrono…», se souvient-il. Fier, OB ajoute que : «Certaines personnes m'ont confié que même le tout puissant Akossi (ex-Pdt de la Fihb et ex-directeur de l'Atci qui avait de gros moyens) n'a pas fait mieux que moi. Il préfinançait les entraînements de la sélection nationale. J'ai fait tout cela. Mieux, j'ai permis à la Côte d'Ivoire d'aller se préparer en France. Exactement 21 jours à Bordeaux ». Hésitant à donner un jugement sur les actions du colonel Ouéréga Joseph, OB finit par se jeter à l'eau et indique clairement : « Je suis mal placé pour faire des analyses sur le niveau actuel du handball ivoirien mais je pense que Ouéréga Joseph, mon successeur, n'est pas bien soutenu par certains membres de son comité directeur. Et cela le dessert. Etant très souvent en déplacement, il n'a pas le temps pour suivre tout ce qui se passe. J'ai eu la chance d'avoir des collaborateurs compétents. Anecdote : A l'époque, beaucoup de personnes reconnaissaient que la Fihb faisait énormément de courriers… Sinon, Ouérega a de grandes ambitions et de bonnes idées. Mais toutes ces idées doivent être appliquées par des gens… », poursuit OB. Son meilleur souvenir à la tête de la Fihb ? « Ma bonne collaboration avec les ministres Gueu Michel et Dagobert Banzio.
Ils aiment les bosseurs », souligne-t-il. Son plus mauvais souvenir ? « Le jour de ma défaite aux élections. Je n'ai rien compris. Après, on m'a expliqué que de l'argent avait circulé pour me faire couler », tient-il à préciser. Comment sortir notre handball de l'ornière ? A cette interrogation, Ouattara Brahima analyse : « Tant que l'Etat n'aidera pas le handball comme il le fait pour le football, cette discipline n'évoluera pas. En Angola, par exemple, les grandes entreprises sponsorisent les Fédérations sportives. Là-bas, les Fédérations sportives ne courent pas derrière le ministère des sports ou de l'Economie pour le financement des compétitions internationales. Tout près de nous, le Cameroun vient de se doter d'une salle de 15.000 places à Yaoundé. Cela a coûté environ 8 milliards Fcfa. Ici, il y a un gros déficit au niveau des infrastructures. Tout cela peut faire que le handball va marcher ». Reverra-t-on un jour ce président aux affaires ?« Il ne faut jamais dire jamais. Je reste un membre de la famille handball.
Lorsque le besoin se fera sentir, je reviendrai s'il le faut. Chacun à son destin… », reste-il persuadé.
Guy-Florentin Yaméogo
Déjà onze mois que Ouattara Brahima dit “Ob” n'est plus aux affaires à la Fédération ivoirienne de handball (Fihb). « J'ai quitté la Fihb le 13 décembre 2008. Avant cela, j'avais passé quatre années paisibles à la tête de cette Fédération. J'ai apporté tout ce que je pouvais pour redynamiser la discipline. Je suis parti la tête haute et si je m'en réfère à ce que me disent certains présidents de clubs, mon bilan a été positif », commence par expliquer cet homme de grande taille qui est un admirateur de complets cravates. Loin des projecteurs, OB observe. Avec son sourire éternel, il n'en veut à personne même s'il affirme mieux comprendre les raisons de son départ malgré le bon travail qu'il abattait. OB confie même que sa défaite aux élections l'a estomaqué : « Oui ! Ma défaite aux élections m'a surpris. J'ai surtout été touché par la trahison. Même le ministre des Sports, Dagobert Banzio, n'a pas compris mon départ de la Fihb. Les gens continuent aujourd'hui encore de venir se confesser dans mon bureau. On n'a pas voté mon programme mais ma tête parce que j'avais suspendu des dinosaures. Ces gens-là ont monté les dirigeants de clubs contre moi. Mais, j'ai pardonné». Fonctionnaire d'Etat, avec bureau spacieux au cœur du Plateau, Ouattara Brahima continue pourtant de recevoir des membres de la famille du handball ivoirien. « Beaucoup de présidents de clubs viennent me voir et se confessent. Ils me racontent plein de choses. En retour, je leur demande simplement d'aider Ouéréga Joseph dans sa mission. C'est mon jeune frère et je considère que nous restons encore membres d'une même famille. J'aime toujours le handball. Tout ce que je pourrai faire, humainement, pour soutenir l'actuelle équipe dirigeante, je le ferai. Je ne souhaite pas qu'il y ait d'animosité entre nous », confie-t-il, sincère.
Quel bilan fait-il de son passage remarqué à la Fihb entre 2004 et 2008? « Je m'étais aperçu que la Côte d'Ivoire ne faisait pas partie des 70 Fédérations partenaires de la Fédération française de handball sur les 150 mondiales. Je suis donc entré en contact avec cette Fédération et tout s'est débloqué. Nous avons bénéficier des services de Thierry Vincent comme sélectionneur, d'un préparateur physique et d'un entraîneur des gardiens. Chaque année, en mars, nous partions à Nîmes pour participer à un tournoi organisé par la Fihb. J'ai également révélé à tous Daouda Karaboué, l'international français de Montpellier d'origine ivoirienne. Ensemble, nous avons engagé des actions humanitaires et sociales. J'ai ouvert le Forum de l'université de Cocody qui était fermé depuis 17 ans et où des étudiants dormaient… Aujourd'hui, toutes les autres Fédérations en profitent et le Crou parvient à faire des bénéfices grâce au Forum. C'est une fierté pour moi. J'oubliais, sous mon ère, nous avions un équipementier, Shemsy. Avant Shemsy, il y avait eu Hummel. La Fédération allemande m'a remis des équipements sportifs d'une valeur de 53 millions de francs Cfa. En quittant le Fédération, j'ai laissé huit jeux de maillots, douze chronos, trois jeux de survêtements. Or, à mon arrivée je n'avais trouvé qu'un chrono…», se souvient-il. Fier, OB ajoute que : «Certaines personnes m'ont confié que même le tout puissant Akossi (ex-Pdt de la Fihb et ex-directeur de l'Atci qui avait de gros moyens) n'a pas fait mieux que moi. Il préfinançait les entraînements de la sélection nationale. J'ai fait tout cela. Mieux, j'ai permis à la Côte d'Ivoire d'aller se préparer en France. Exactement 21 jours à Bordeaux ». Hésitant à donner un jugement sur les actions du colonel Ouéréga Joseph, OB finit par se jeter à l'eau et indique clairement : « Je suis mal placé pour faire des analyses sur le niveau actuel du handball ivoirien mais je pense que Ouéréga Joseph, mon successeur, n'est pas bien soutenu par certains membres de son comité directeur. Et cela le dessert. Etant très souvent en déplacement, il n'a pas le temps pour suivre tout ce qui se passe. J'ai eu la chance d'avoir des collaborateurs compétents. Anecdote : A l'époque, beaucoup de personnes reconnaissaient que la Fihb faisait énormément de courriers… Sinon, Ouérega a de grandes ambitions et de bonnes idées. Mais toutes ces idées doivent être appliquées par des gens… », poursuit OB. Son meilleur souvenir à la tête de la Fihb ? « Ma bonne collaboration avec les ministres Gueu Michel et Dagobert Banzio.
Ils aiment les bosseurs », souligne-t-il. Son plus mauvais souvenir ? « Le jour de ma défaite aux élections. Je n'ai rien compris. Après, on m'a expliqué que de l'argent avait circulé pour me faire couler », tient-il à préciser. Comment sortir notre handball de l'ornière ? A cette interrogation, Ouattara Brahima analyse : « Tant que l'Etat n'aidera pas le handball comme il le fait pour le football, cette discipline n'évoluera pas. En Angola, par exemple, les grandes entreprises sponsorisent les Fédérations sportives. Là-bas, les Fédérations sportives ne courent pas derrière le ministère des sports ou de l'Economie pour le financement des compétitions internationales. Tout près de nous, le Cameroun vient de se doter d'une salle de 15.000 places à Yaoundé. Cela a coûté environ 8 milliards Fcfa. Ici, il y a un gros déficit au niveau des infrastructures. Tout cela peut faire que le handball va marcher ». Reverra-t-on un jour ce président aux affaires ?« Il ne faut jamais dire jamais. Je reste un membre de la famille handball.
Lorsque le besoin se fera sentir, je reviendrai s'il le faut. Chacun à son destin… », reste-il persuadé.
Guy-Florentin Yaméogo