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Sport Publié le jeudi 5 novembre 2009 | L’expression

Handball : Dossier / Rombo, Africa, Rac - Où va le handball féminin ivoirien ?

Ce n’est plus un secret. Le handball féminin ivoirien connaît une baisse de régime drastique. A l’image du Rombo sport de Kpouèbo, l’Africa sport d’Abidjan et le Réa Atletic club, les trois clubs phares, la petite balle, au niveau des dames, n’est plus représentative. Lumière sur une situation qui s’enlise au fil du temps.

La Côte d’Ivoire n’est plus fière de son handball féminin. La petite balle ne gagne plus. Elle n’a même plus les moyens de rivaliser avec ses adversaires comme l’Angola, le Congo, a fortiori glaner des lauriers. Si cette discipline fait partie de celles qui ont rapporté le plus de lauriers au pays, la situation que connaissent les handballeuses à l’heure actuelle n’augure pas des lendemains meilleurs. Manque d’infrastructures sportives imputable à l’Etat. Absence de politique de formation qui engendre le problème de niveau technique des athlètes. La génération des Guédé Yohou, Sandrine Douhou, Yapi Chadon, Eliane Koabénan et autres formées en 1997 à Yamoussoukro, est en fin de cycle. C’est cette génération qui forme l’ossature du Rombo, de l’Africa et à un degré moindre du Rac. Leur baisse de rendement pose donc un problème de fond.

Rombo, le plus fort des faibles

Le dernier titre du Rombo, en championnat d’Afrique des vainqueurs de Coupe, remonte à 2006 à Abidjan. Avant ça, le club de Toumodi a gagné trois trophées en 2002, 2004 et 2005. Après, plus rien. Le champion ivoirien a disputé deux finales qu’elle a perdues en 2005 et 2006 contre le Petro en Coupe d’Afrique des clubs champions. Un palmarès qui, logiquement, devait aller croissant. Mais la léthargie dans laquelle baigne le club en ce moment ne peut plus lui permettre d’aller de l’avant. Le seul bras séculier du club, son président Souleymane Dicko, n’a plus sa surface financière d’antan. Seul à supporter tout le poids du club, il est obligé de mettre balle à terre. Et faire avec les moyens de bord. Conséquence. L’équipe évolue dans un environnement précaire qui ne peut pas permettre au club d’aller de l’avant. Du coup, le Rombo ne peut plus dépasser les frontières ivoiriennes. Comme les petits clubs, il participe depuis 2006 aux compétitions pour le plaisir d’y être ou par obligation. Sinon, il n’a plus les moyens techniques, humains, structurels, financiers pour s’imposer en Afrique. Et l’entraîneur, Julienne Akpa, ne s’en cache pas. « Le niveau d’ensemble a chuté. Il y a 2 à 3 ans, on avait des matches de niveau Coupe d’Afrique. Avec le Rombo, je me dis qu’on peut encore se débrouiller pour gagner au plan local ».

L’Africa n’est plus l’Africa

Avec ses 14 titres africains notamment en vainqueur de Coupes(10), clubs champions(3) et super Coupe(1), l’Africa est le club ivoirien le plus huppé. Mais le club vert et rouge a perdu de son lustre d’antan. L’organisation, le niveau de jeu et le potentiel humain ne sont que de vieux souvenirs. En clair, l’Africa n’est plus l’Africa. Même le retour de Gogoua Paul aux affaires ne peut aucunement résoudre le problème encore moins booster le club tant au niveau de sa gestion et que du jeu. Le niveau de l’effectif est bas malgré la présence d’un entraîneur de haut niveau, Ouattara Abdoulaye. Comme le Rombo, l’Africa n’a pas de politique de formation. Quand l’effectif dont il dispose arrive en fin de parcours, l’équipe n’a de vivier pour assurer la relève. C’est ce qui arrive en ce moment à ce club. Sans compter que Pablo n’a plus les moyens de sa politique comme par le passé. La dernière participation de l’Africa en C1 remonte en 2008 à Cotonou où il a fini troisième.

Le RAC, l’éternel recommencement

Le palmarès africain du Réal Athlétique (Rac) se résume à sa troisième place en Coupe d’Afrique des vainqueurs de Coupe au Maroc, il y a près de dix ans. Depuis, le club du président Légré Charles n’arrive plus à dépasser l’aéroport international Houphouët-Boigny de Port Bouët. Il ne fait qu’animer mollement le championnat national. Contrairement au Rombo et l’Africa, le Rac fait semblant de former. Mais il n’a pas les moyens de garder ses joueuses. Qui sont souvent obligées de s’orienter au Rombo, à l’Africa, à Cocody et maintenant à Tiassalé HBC, la force montante du handball ivoirien. Ce manque de moyens oblige le RAC à un perpétuel recommencement. Quand ce club va-t-il atteindre un autre palier qui lui permettra de rivaliser avec les autres clubs au niveau africain ? On le voit, le Rombo, l’Africa, le Rac, les trois locomotives du handball féminin ivoirien, stagnent. Une situation qui met gravement en péril le handball dame en Côte d’Ivoire.

Tibet Kipré
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