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Art et Culture Publié le mardi 10 novembre 2009 |

Canada: le phénomène de "bébé tourisme" inquiète les hôpitaux

Les hôpitaux canadiens, surtout ceux du Québec sont de plus en plus inquiets par un phénomène qui prend de l’ampleur dans la société. Il s’agit du “ bébé tourisme.”

La citoyenneté Canadienne et la résidence permanente du Canada procurent beaucoup d’avantages, qui sont le droit de travailler sur tout le territoire, la gratuité des soins médicaux dans les 13 provinces et territoires canadiens, le droit de vote pour les citoyens canadiens, les prêts et bourses pour ceux qui veulent poursuivre leurs études, l’assurance-chômage pour ceux qui perdent leur emploi ainsi que la pension de vieillesse pour ne citer que ceux-là.

On devient résident permanent et ensuite citoyen Canadien par le parrainage d’un conjoint ou d’une conjointe, d’un parent ayant les mêmes liens de sang (père, mère, frère ou sœur), ou D’une demande par le biais d’un avocat de l’immigration pour les immigrants voulant investir, les demandeurs du statut de réfugié, ou pour ceux dont les qualités et compétences professionnelles sont en demande au Canada. Mais, toutes ces voies bien que légales, suscitent souvent certaines interrogations de la part des agents de l’immigration Canada, d’où des procédures lentes et des dossiers dans la plupart du temps refoulés. Mais la voie la plus sûre et rapide qui s’avère être sans aucune contestation est la naissance dans un hôpital Canadien (le droit du sol). Ainsi de nombreuses femmes enceintes d’origines étrangères viennent accoucher pour permettre à leur progéniture de naître citoyen Canadien et bénéficier des avantages qui en découlent dans le futur. Cette méthode vue comme un investissement par les futurs parents est pratiquée surtout par les femmes maghrébines. C’est un réseau bien organisé avec un site interne et des blogs. Et selon la charte Canadienne des droits et libertés, le tourisme médical n’est pas interdit. Mais ce qui inquiète de plus en plus les hôpitaux et particulièrement les gynécologues et obstétriciens c’est que ces femmes repartent sans payer. Sur les 40 femmes qui ont accouché, l’année dernière à l’hôpital Sainte-Justine de Montréal, un tiers d’entre elles seulement ont payé leurs factures. Les deux autres sont repartis avec des soldes impayés. Ce qui entraîne une perte considérable de 6000$ (2 400 000 FCFA) par jour aux hôpitaux et un déficit honoraire de 400$ (160 000 FCFA) pour le médecin. Dans une lettre adressée à la fédération des médecins spécialistes du Québec, les gynécologues et les obstétriciens ont dénoncé ce phénomène qui prend de plus en plus de l’ampleur et qu’ils appellent désormais « le bébé tourisme. » Car disent-ils on ne peut pas priver de soins une femme en travail. Alors ils demandent à leur Fédération de faire quelque chose en accord avec immigration Canada et les missions diplomatiques canadiennes à l’étranger.

Notons que ce phénomène de « bébé tourisme» n’est pas courant au Canada seulement. La France et bien d’autres pays sont au prise avec ce phénomène. En 2002 le Los Angeles Times rapportait dans ses colonnes que plusieurs femmes Sud-coréennes et Mexicaines munies d’un visa de touristes allaient accoucher aux États-Unis pour permettre à leurs progénitures d’obtenir la Citoyenneté Américaine.

En Janvier 2007, l’International Herald Tribune dénonçait des cas similaires de femmes Chinoises qui allaient accoucher à Hong-Kong pour permettre à leur enfant d’obtenir le statut permanent de cette région administrative, ce qui leur donnerait accès à la gratuité de l’éducation et des soins médicaux.

Nathalie Zemgbo, Ottawa.
Snsport03@yahoo.ca
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