Dans quelques jours, plus précisément le 14 novembre, votre titre relèvera du passé. Qu’en avez-vous retenu ?
YO Claude : Ce que j’ai pu retenir, c’est un ensemble de joies. La première, c’est l’estime de soi qui est relevée. Parce que lorsque vous êtes sûr de vous, cela ne veut pas dire absolument que vous êtes le meilleur. Mais que vous connaissez vos défauts, vous parlez avec vos insuffisances, vous vous appuyez aussi sur vos atouts et vous êtes prêt à recevoir des uns et à en donner aux autres. Vous vous dites que votre travail doit être regardé, pris au sérieux, et qu’on doit vous mettre là ou il faut. Et c’est ce qui a été fait. J’ai travaillé, je suis venu, je me suis présenté au prix Ebony avec l’idée d’être super Ebony et je l’ai été. J’ai été content de donner de la joie à mon entourage, à ma génération ; content de savoir la joie qu’on peut donner aux autres par rapport à ce qu’on fait ou a fait. J’en ai été content et j’ai beaucoup pensé à mes parents. A Gabriel et Louise. Et je me suis dit : «Seigneur, est-ce que vous pouvez leur transmettre cette chose là haut: votre enfant vient d’être consacré meilleur journaliste de l’année 2008 en Côte d’Ivoire».
Que vous a apporté professionnellement et matériellement ce prix ?
YO Claude :Pour être très franc, je ne pensais pas à ce qu’on gagnait en retour. Il y a eu tellement de controverses et de méchancetés contre moi que je me suis dit: seul le travail donne enfin de la considération à un homme. C’est d’abord ce que ce prix m’a apporté au plan moral. Ensuite, il y a la maison qui n’est pas négligeable, une sept pièces et la voiture qui va venir. On m’a avancé l’alibi de l’incarcération des responsables du Fdpcc, et donc qu’on ne pouvait pas me la donner. Ce discours ne tient pas la route, l’UnjCI me donnera cette voiture.
Votre prix a suscité de vives polémiques. D’aucuns ont estimé que vous ne le méritiez pas. Un an après, avec du recul, quelle(s) leçons en avez-vous tirées?
YO Claude :J’ai compris que dans toute chose, dans tout concours, que ce soit Miss Côte d’Ivoire, Ebony, etc., il y a toujours des contestations. Ce jugement m’a fait sourire. Car tous ceux qui l’ont tenu, qui m’ont approché et qui ont l’hypocrisie de travailler avec moi ont vite compris. Je montre tous les jours que je fais des reportages, des bons et des beaux ! Et des gens viennent témoigner de cela; ce n’est pas de leur faute. Il y a des gens qui ont décidé d’avoir un destin clandestin en critiquant tout ce qui est à la lumière, tout ce qui est destiné à éclairer. Vous savez, moi je ne leur en veux pas, ils ont choisi ce camp-là. Voilà un pays où on juge les gens sur l’apparence, et non sur l’essentiel. Non, je ne suis pas un homme artificiel. Je suis journaliste et j’ai une âme d’artiste qui me permet d’associer les deux faces ; de faire miroiter des choses, mais je suis essentiel. Et puis, quel droit s’arrogent tous ceux qui tiennent ce discours? Ce serait insulter le jury composé de personnalités comme Zio Moussa, Yao Noël, Koné Ibrahim… ils n’ont pas une gueule de plaisantins! Vous savez, on est dans un pays où on a besoin de gens qui « déchirent », c’est-à-dire qui sortent de nulle part. Moi, Yo Claude, je viens de quelque part. On a suivi mon parcours et j’ai fait mes preuves partout où je suis passé. Je n’ai pas fait mes preuves pour eux. Moi, j’ai pardonné, car ce discours m’amuse.
Récemment, vous avez réclamé une voiture à l’Unjci qui estime qu’elle ne vous doit rien en dehors de la maison. Où en êtes-vous avec la question ?
Qui vous l’a appris ? (Rire).
YO Claude :Vous ne vous attendez pas à une réponse, je le devine…
Je réclame ma voiture, je la réclamerai toujours, jusqu’à ce que l’on me la donne. C’est un dû ! Car, lorsque vous écrivez dans la plaquette de 2008 que le super Ebony recevra, entre autres, une villa et une voiture, que voulez-vous que je dise? J’ai envoyé une lettre via mon avocat à l’UnjCI. Les choses seront constituées et je sais que j’aurai ma voiture. Je ne l’ai pas demandée, on me la doit. Je n’ai pas envie, dans ma corporation, de jeter les gens dans une mêlée, de faire du bruit, non ! Mais de grâce, que l’on ne joue pas avec mon honorabilité !
Avant ce prix, vous présentiez le journal de 23 h. Après votre sacre, vous n’en avez plus fait. Est-ce un retrait volontaire ?
YO Claude :Je n’ai pas besoin de me retirer. Je suis dans un pays où il n’y a pas de plan de travail pour arriver à un poste. Tout est fait au hasard, sur la base du copinage et autres. Non, non, j’ai présenté le journal vous le dites, j’ai gagné le prix Ebony et le super Ebony, et cela a traumatisé (je choisis mes mots) beaucoup de personnes. Je demande aux uns et aux autres, d’être otages de la raison, de la bonne raison. Hélas ! Et c’est là que commence mon calvaire. On m’a retiré du journal pour contester mon prix.
YO Claude :J’ai été félicité par le ministre de la Communication, par des instances de régulation: le Conseil national de la presse, Cnp, la Commission nationale de la communication audiovisuelle, Cnca, par beaucoup d’autres… et jamais par mon directeur général à qui j’ai écrit, pourtant…
N’est-ce pas parce qu’à la réception du prix, vous avez rué dans les brancards ?
Ca, c’est moi. Attendez, j’ai quand même une personnalité, une liberté à défendre et je prends des libertés sur mes libertés, je ne prends pas de liberté sur eux ! Et puis, je ruais dans les brancards contre qui? Même si j’ai commis une faute, je pense que ceux qui ont en charge la marche des institutions doivent se mettre au-dessus de petits sentiments.
Qu’est-ce qui empêche l’Ebony 2008 que vous êtes de s’imposer à la télévision ivoirienne?
YO Claude :Ecoutez, si on me retire toutes les émissions… 12 mn piles qui a gagné en audience très rapidement a été retiré de l’antenne. On m’a mis au journal de 23 h, puis on me l’a retiré aussi. Les reportages ? Retirés ! Vous-même, continuez de me féliciter pour mes commentaires. Je suis très honoré parce que les gens de Fraternité Matin, les meilleurs en tout, me félicitent. Pourquoi Fraternité Matin m’a appelé pour m’offrir un plateau doré, plutôt un plateau en or avec les grandes dames (Soirée inoubliable, intitulée «Dames de cœur, mères de paix» organisée le 5 juin dernier par le directeur général, Jean-Baptiste Akrou, qui a réuni, pour la première fois, les quatre grandes dames: Mme Thérèse Houphouët-Boigny, Mmes Simone Gbagbo, Henriette Konan Bédié et Dominique Ouattara). Pourquoi ? Non, soyons sérieux quand même dans ce pays ! Je salue Jean-Baptiste Akrou qui, sans état d’âme, quand il a des vérités à me dire me les dit, sans retenue.
Aujourd’hui, il y a une floraison d’associations de journalistes. Où se situe Yo Claude ?
YO Claude : Pour le moment, je suis avec l’UnjCI. Ce sont des gens qui se battent (il n’y a que ceux qui se battent qui ont des problèmes). Et je pense qu’il ne faut pas faire sa vie par rapport à la réussite ou aux actes des uns et des autres. Il faut se battre avec une seule chose, votre vision de la vie. Pour tout dire: je préfère ce qui est mauvais, ce qu’on dit mauvais, l’UnjCI. Elle est critiquée, c’est vrai, mais moi, je prends partie pour l’Union et son bureau. Je pense que ce sont des gens qui sont matures,ils ont fait leurs preuves. On ne doit pas changer du jour au lendemain. J’attends de voir ce que les autres vont faire.
Vous disiez que vous alliez vous représenter une deuxième fois au concours Ebony. Etait-ce un défi ?
YO Claude : Pas du tout ! Je veux m’amuser, c’est mon métier et je n’ai pas peur des défaites. Car, je sais au moins que même si j’essuie une défaite, je pourrais être parmi les trois premiers. Mais, rassurez-vous, j’irais pour la première place, et je vais le faire s’ils ne changent pas à mon égard. Cette année, je ne suis pas partant, je laisse passer les choses, après, je verrai. Car cette année, j’ai été combattu, contrarié, on m’a retiré des émissions. Vous savez, dans cette ambiance agitée, je ne peux pas me représenter.
Comment doit-on vous qualifier : Grande gueule, insaisissable, flambeur, frimeur?
Ni l’un ni l’autre. Peut-être suis-je insaisissable. Mais c’est à vous de me le dire. Il n’empêche que ça ne me fera pas de mal de dire que je suis grande gueule. Mais une chose est sûre : je suis essentiel, je ne suis pas superficiel. Tous ceux qui entrent en contact avec moi tombent sous le charme. Parce que je ne suis pas un enfant idiot. Ceux qui me voient de loin, parce que j’ai besoin de me faire une carapace, pensent que je suis imbu de ma personne, que je suis méchant, dur. Mais ça, c’est moi. Je repousse volontairement les gens, parce que j’ai toujours été exclusif dans mes amitiés. Je n’aime pas avoir beaucoup d’amis, c’est déjà dur de se gérer, et c’est beaucoup d’énergies à perdre parce qu’il y a beaucoup de trahisons, beaucoup de méchancetés, beaucoup d’infiltrations.
Alors grande gueule !
C’est possible, parce que je dis ce que je pense, parce cela me fait plaisir de dire ce que je pense. Si je dois mourir sous une épée pendant que je parle, j’en serais content. Je jouirais même.
Votre rêve pour la télé
Ah, mon rêve pour la télé ! C’est de faire une télé moderne, qui parle de l’imagination des uns et des autres, de tous ceux qui nous entourent. Une télé, elle se fait avec de l’argent, beaucoup, c’est sûr, mais elle se fait, à la base, avec beaucoup d’imaginations.
Regardez TV2, regardez un peu comment elle se comporte ! Je salue au passage Ben Zahui. Vous savez, la télé est pour ceux qui ont de l’imagination. On peut y faire de la politique, mais il faut savoir la faire par l’imagination. Or, notre télé est tellement envahie par la politique, tellement déséquilibrée en ce moment qu’il y a une désaffection des Ivoiriens pour elle. Si les gens n’en sont pas sûrs, qu’ils fassent un sondage. Je dis ces choses pour aider ceux qui dirigent notre télévision. Car, si je dois aider quelqu’un, ce n’est pas en lui mentant, en lui donnant des temps d’antenne extraordinaires. Aujourd’hui, ceux qui regardent la télévision pensent qu’on leur inflige des choses dont ils n’ont pas besoin, qu’on leur inflige le programme. Mon rêve pour la télé? S’occuper d’abord du peuple, le satisfaire par des informations de proximité, des distractions de qualité, etc. Canal Horizons que je salue au passage, a réussi à faire une politique tranquille, qui se vérifie par une percée remarquable. Voilà, notre clé, c’est la télé du bien-être, de l’imagination. J’ai beaucoup d’idées là-dessus. Ce ne sont pas des idées avec de l’argent, mais des idées avec des hommes qui sont là, des idées avec des moyens qui sont là. Il faut des rêveurs, mais des rêveurs actifs au niveau de la télé. Moi, je déteste les journalistes qui sont à la suite des gens, les porteurs de sacs, les laveurs de pieds, les …, je ne sais pas moi.
Que ne ferez-vous pas ?
YO Claude :Je contenterais les politiques, parce que je ne suis pas bête. Mais, je ne miserais pas dans le déséquilibre de l’information, dans la méchanceté, parce que les hommes passent. Nous devons donc faire attention, la Côte d’Ivoire est notre seul pays et nous devons y laisser de bons sillons. Quand un homme est soucieux de sa réputation, il ne pense pas à l’argent. Vous savez, l’argent ça vient à tout moment et ça part aussi à tout moment de la vie. L’essentiel pour moi : c’est ce que vous avez laissé à votre pays. Un grand garçon, c’est ce qu’il se demande, c’est ce qu’il doit faire. Si je ne peux pas, je dis non. Pour me résumer, si on me donne la télé, je la transformerais. Je surprendrais comme j’en ai l’habitude.
Toujours grande gueule ?
YO Claude : Oui et je le sais. Mohamed Ali était grande gueule et je fais partie des rares personnes qui sont grande gueule et qui réalisent des choses.
Propos recueillis par Michel Koffi
YO Claude : Ce que j’ai pu retenir, c’est un ensemble de joies. La première, c’est l’estime de soi qui est relevée. Parce que lorsque vous êtes sûr de vous, cela ne veut pas dire absolument que vous êtes le meilleur. Mais que vous connaissez vos défauts, vous parlez avec vos insuffisances, vous vous appuyez aussi sur vos atouts et vous êtes prêt à recevoir des uns et à en donner aux autres. Vous vous dites que votre travail doit être regardé, pris au sérieux, et qu’on doit vous mettre là ou il faut. Et c’est ce qui a été fait. J’ai travaillé, je suis venu, je me suis présenté au prix Ebony avec l’idée d’être super Ebony et je l’ai été. J’ai été content de donner de la joie à mon entourage, à ma génération ; content de savoir la joie qu’on peut donner aux autres par rapport à ce qu’on fait ou a fait. J’en ai été content et j’ai beaucoup pensé à mes parents. A Gabriel et Louise. Et je me suis dit : «Seigneur, est-ce que vous pouvez leur transmettre cette chose là haut: votre enfant vient d’être consacré meilleur journaliste de l’année 2008 en Côte d’Ivoire».
Que vous a apporté professionnellement et matériellement ce prix ?
YO Claude :Pour être très franc, je ne pensais pas à ce qu’on gagnait en retour. Il y a eu tellement de controverses et de méchancetés contre moi que je me suis dit: seul le travail donne enfin de la considération à un homme. C’est d’abord ce que ce prix m’a apporté au plan moral. Ensuite, il y a la maison qui n’est pas négligeable, une sept pièces et la voiture qui va venir. On m’a avancé l’alibi de l’incarcération des responsables du Fdpcc, et donc qu’on ne pouvait pas me la donner. Ce discours ne tient pas la route, l’UnjCI me donnera cette voiture.
Votre prix a suscité de vives polémiques. D’aucuns ont estimé que vous ne le méritiez pas. Un an après, avec du recul, quelle(s) leçons en avez-vous tirées?
YO Claude :J’ai compris que dans toute chose, dans tout concours, que ce soit Miss Côte d’Ivoire, Ebony, etc., il y a toujours des contestations. Ce jugement m’a fait sourire. Car tous ceux qui l’ont tenu, qui m’ont approché et qui ont l’hypocrisie de travailler avec moi ont vite compris. Je montre tous les jours que je fais des reportages, des bons et des beaux ! Et des gens viennent témoigner de cela; ce n’est pas de leur faute. Il y a des gens qui ont décidé d’avoir un destin clandestin en critiquant tout ce qui est à la lumière, tout ce qui est destiné à éclairer. Vous savez, moi je ne leur en veux pas, ils ont choisi ce camp-là. Voilà un pays où on juge les gens sur l’apparence, et non sur l’essentiel. Non, je ne suis pas un homme artificiel. Je suis journaliste et j’ai une âme d’artiste qui me permet d’associer les deux faces ; de faire miroiter des choses, mais je suis essentiel. Et puis, quel droit s’arrogent tous ceux qui tiennent ce discours? Ce serait insulter le jury composé de personnalités comme Zio Moussa, Yao Noël, Koné Ibrahim… ils n’ont pas une gueule de plaisantins! Vous savez, on est dans un pays où on a besoin de gens qui « déchirent », c’est-à-dire qui sortent de nulle part. Moi, Yo Claude, je viens de quelque part. On a suivi mon parcours et j’ai fait mes preuves partout où je suis passé. Je n’ai pas fait mes preuves pour eux. Moi, j’ai pardonné, car ce discours m’amuse.
Récemment, vous avez réclamé une voiture à l’Unjci qui estime qu’elle ne vous doit rien en dehors de la maison. Où en êtes-vous avec la question ?
Qui vous l’a appris ? (Rire).
YO Claude :Vous ne vous attendez pas à une réponse, je le devine…
Je réclame ma voiture, je la réclamerai toujours, jusqu’à ce que l’on me la donne. C’est un dû ! Car, lorsque vous écrivez dans la plaquette de 2008 que le super Ebony recevra, entre autres, une villa et une voiture, que voulez-vous que je dise? J’ai envoyé une lettre via mon avocat à l’UnjCI. Les choses seront constituées et je sais que j’aurai ma voiture. Je ne l’ai pas demandée, on me la doit. Je n’ai pas envie, dans ma corporation, de jeter les gens dans une mêlée, de faire du bruit, non ! Mais de grâce, que l’on ne joue pas avec mon honorabilité !
Avant ce prix, vous présentiez le journal de 23 h. Après votre sacre, vous n’en avez plus fait. Est-ce un retrait volontaire ?
YO Claude :Je n’ai pas besoin de me retirer. Je suis dans un pays où il n’y a pas de plan de travail pour arriver à un poste. Tout est fait au hasard, sur la base du copinage et autres. Non, non, j’ai présenté le journal vous le dites, j’ai gagné le prix Ebony et le super Ebony, et cela a traumatisé (je choisis mes mots) beaucoup de personnes. Je demande aux uns et aux autres, d’être otages de la raison, de la bonne raison. Hélas ! Et c’est là que commence mon calvaire. On m’a retiré du journal pour contester mon prix.
YO Claude :J’ai été félicité par le ministre de la Communication, par des instances de régulation: le Conseil national de la presse, Cnp, la Commission nationale de la communication audiovisuelle, Cnca, par beaucoup d’autres… et jamais par mon directeur général à qui j’ai écrit, pourtant…
N’est-ce pas parce qu’à la réception du prix, vous avez rué dans les brancards ?
Ca, c’est moi. Attendez, j’ai quand même une personnalité, une liberté à défendre et je prends des libertés sur mes libertés, je ne prends pas de liberté sur eux ! Et puis, je ruais dans les brancards contre qui? Même si j’ai commis une faute, je pense que ceux qui ont en charge la marche des institutions doivent se mettre au-dessus de petits sentiments.
Qu’est-ce qui empêche l’Ebony 2008 que vous êtes de s’imposer à la télévision ivoirienne?
YO Claude :Ecoutez, si on me retire toutes les émissions… 12 mn piles qui a gagné en audience très rapidement a été retiré de l’antenne. On m’a mis au journal de 23 h, puis on me l’a retiré aussi. Les reportages ? Retirés ! Vous-même, continuez de me féliciter pour mes commentaires. Je suis très honoré parce que les gens de Fraternité Matin, les meilleurs en tout, me félicitent. Pourquoi Fraternité Matin m’a appelé pour m’offrir un plateau doré, plutôt un plateau en or avec les grandes dames (Soirée inoubliable, intitulée «Dames de cœur, mères de paix» organisée le 5 juin dernier par le directeur général, Jean-Baptiste Akrou, qui a réuni, pour la première fois, les quatre grandes dames: Mme Thérèse Houphouët-Boigny, Mmes Simone Gbagbo, Henriette Konan Bédié et Dominique Ouattara). Pourquoi ? Non, soyons sérieux quand même dans ce pays ! Je salue Jean-Baptiste Akrou qui, sans état d’âme, quand il a des vérités à me dire me les dit, sans retenue.
Aujourd’hui, il y a une floraison d’associations de journalistes. Où se situe Yo Claude ?
YO Claude : Pour le moment, je suis avec l’UnjCI. Ce sont des gens qui se battent (il n’y a que ceux qui se battent qui ont des problèmes). Et je pense qu’il ne faut pas faire sa vie par rapport à la réussite ou aux actes des uns et des autres. Il faut se battre avec une seule chose, votre vision de la vie. Pour tout dire: je préfère ce qui est mauvais, ce qu’on dit mauvais, l’UnjCI. Elle est critiquée, c’est vrai, mais moi, je prends partie pour l’Union et son bureau. Je pense que ce sont des gens qui sont matures,ils ont fait leurs preuves. On ne doit pas changer du jour au lendemain. J’attends de voir ce que les autres vont faire.
Vous disiez que vous alliez vous représenter une deuxième fois au concours Ebony. Etait-ce un défi ?
YO Claude : Pas du tout ! Je veux m’amuser, c’est mon métier et je n’ai pas peur des défaites. Car, je sais au moins que même si j’essuie une défaite, je pourrais être parmi les trois premiers. Mais, rassurez-vous, j’irais pour la première place, et je vais le faire s’ils ne changent pas à mon égard. Cette année, je ne suis pas partant, je laisse passer les choses, après, je verrai. Car cette année, j’ai été combattu, contrarié, on m’a retiré des émissions. Vous savez, dans cette ambiance agitée, je ne peux pas me représenter.
Comment doit-on vous qualifier : Grande gueule, insaisissable, flambeur, frimeur?
Ni l’un ni l’autre. Peut-être suis-je insaisissable. Mais c’est à vous de me le dire. Il n’empêche que ça ne me fera pas de mal de dire que je suis grande gueule. Mais une chose est sûre : je suis essentiel, je ne suis pas superficiel. Tous ceux qui entrent en contact avec moi tombent sous le charme. Parce que je ne suis pas un enfant idiot. Ceux qui me voient de loin, parce que j’ai besoin de me faire une carapace, pensent que je suis imbu de ma personne, que je suis méchant, dur. Mais ça, c’est moi. Je repousse volontairement les gens, parce que j’ai toujours été exclusif dans mes amitiés. Je n’aime pas avoir beaucoup d’amis, c’est déjà dur de se gérer, et c’est beaucoup d’énergies à perdre parce qu’il y a beaucoup de trahisons, beaucoup de méchancetés, beaucoup d’infiltrations.
Alors grande gueule !
C’est possible, parce que je dis ce que je pense, parce cela me fait plaisir de dire ce que je pense. Si je dois mourir sous une épée pendant que je parle, j’en serais content. Je jouirais même.
Votre rêve pour la télé
Ah, mon rêve pour la télé ! C’est de faire une télé moderne, qui parle de l’imagination des uns et des autres, de tous ceux qui nous entourent. Une télé, elle se fait avec de l’argent, beaucoup, c’est sûr, mais elle se fait, à la base, avec beaucoup d’imaginations.
Regardez TV2, regardez un peu comment elle se comporte ! Je salue au passage Ben Zahui. Vous savez, la télé est pour ceux qui ont de l’imagination. On peut y faire de la politique, mais il faut savoir la faire par l’imagination. Or, notre télé est tellement envahie par la politique, tellement déséquilibrée en ce moment qu’il y a une désaffection des Ivoiriens pour elle. Si les gens n’en sont pas sûrs, qu’ils fassent un sondage. Je dis ces choses pour aider ceux qui dirigent notre télévision. Car, si je dois aider quelqu’un, ce n’est pas en lui mentant, en lui donnant des temps d’antenne extraordinaires. Aujourd’hui, ceux qui regardent la télévision pensent qu’on leur inflige des choses dont ils n’ont pas besoin, qu’on leur inflige le programme. Mon rêve pour la télé? S’occuper d’abord du peuple, le satisfaire par des informations de proximité, des distractions de qualité, etc. Canal Horizons que je salue au passage, a réussi à faire une politique tranquille, qui se vérifie par une percée remarquable. Voilà, notre clé, c’est la télé du bien-être, de l’imagination. J’ai beaucoup d’idées là-dessus. Ce ne sont pas des idées avec de l’argent, mais des idées avec des hommes qui sont là, des idées avec des moyens qui sont là. Il faut des rêveurs, mais des rêveurs actifs au niveau de la télé. Moi, je déteste les journalistes qui sont à la suite des gens, les porteurs de sacs, les laveurs de pieds, les …, je ne sais pas moi.
Que ne ferez-vous pas ?
YO Claude :Je contenterais les politiques, parce que je ne suis pas bête. Mais, je ne miserais pas dans le déséquilibre de l’information, dans la méchanceté, parce que les hommes passent. Nous devons donc faire attention, la Côte d’Ivoire est notre seul pays et nous devons y laisser de bons sillons. Quand un homme est soucieux de sa réputation, il ne pense pas à l’argent. Vous savez, l’argent ça vient à tout moment et ça part aussi à tout moment de la vie. L’essentiel pour moi : c’est ce que vous avez laissé à votre pays. Un grand garçon, c’est ce qu’il se demande, c’est ce qu’il doit faire. Si je ne peux pas, je dis non. Pour me résumer, si on me donne la télé, je la transformerais. Je surprendrais comme j’en ai l’habitude.
Toujours grande gueule ?
YO Claude : Oui et je le sais. Mohamed Ali était grande gueule et je fais partie des rares personnes qui sont grande gueule et qui réalisent des choses.
Propos recueillis par Michel Koffi