Investissement : Gbagbo dénonce le système bancaire

Dans un discours prononcé à l’occasion de la cérémonie d’inauguration de l’usine de fabrication et de requalification de bouteilles de gaz de l’entreprise Petroci, le vendredi 13 novembre, le Chef de l’Etat Laurent Gbagbo a critiqué sévèrement le système bancaire national et la justice de Côte d’Ivoire. Le Président de la République qui exhortait les nationaux à s’investir dans la création d’entreprises, pour la transformation des matières premières locales, a déploré le refus tacite des banques nationales de soutenir ces initiatives à travers l’octroi de prêts conséquents aux opérateurs économiques. «Le problème, ce sont les banques qui ont une mentalité frileuse. Il faut rendre certaines banques liquides pour qu’elles accompagnent tous ceux qui veulent entreprendre», a-t-il indiqué. Il a, en outre, épinglé la justice nationale pour ses jugements parfois équivoques. «C’est à nous de mener une politique qui les rassure. C’est à nous de faire la réforme de la justice (…) et de créer la sécurité judiciaire», a déclaré le Chef de l’Etat. L’assainissement de l’environnement des affaires lui paraît d’autant important qu’il a décidé de renoncer aux tentatives de l’Etat ivoirien d’installer des unités de transformation des matières premières agricoles nationales à l’extérieur. Citant l’exemple malheureux de son prédécesseur, le Président Bédié, qui a voulu installer une usine de chocolat en Chine, et l’échec de la tentative de rachat de l’usine Fulton aux Etats-Unis, sous son régime, il a déduit que cette façon de procéder n’est pas viable. «Nous avons essayé de transformer le cacao à l’extérieur, en Chine du temps du Président Bédié et aux Etats-Unis sous le Président Gbagbo. Nous avons échoué. Nous avons enrichi des voleurs», s’est-il indigné. C’est pourquoi, il s’est déclaré fier de Petroci pour ses investissements réussis, et a félicité tous les ministres qui ont servi à la tête du département des Mines et de l’Energie. Ce qu’il a traduit en acte, par les décorations qui leur ont été décernées en son nom. Mohamed Lamine Fadiga, Daouda Thiam, Touré Moussa et Emmanuel Léon Monnet, anciens ministres et ministre en fonction des Mines et de l’Energie, ont été élevés au grade de commandeur dans l’Ordre du mérite des mines, par le Grand Chancelier Yssouf Koné. Et les directeurs généraux, anciens et en activité du secteur pétrolier (Kassoum Fadiga, Dg de Petroci, Yapo Atsé Benjamin, Gourène Zadi, Thomas Camara et Joël Dervin) ont été faits chevaliers dans l’Ordre du mérite des mines et de l’énergie.

David Ya