D’un certain point de vue, on ne peut pas dire que Laurent Gbagbo soit homme à parler dans le vide. Il aime à joindre l’acte à la parole. Même si, parfois, cette jonction peut s’avérer aux antipodes de certaines valeurs, notamment morales.
Quand il martelait, le 16 octobre dernier, à l’occasion du dépôt officiel de sa candidature à l’élection présidentielle, qu’il était, et candidat à 100%, et Président de la République à 100%, il s’en trouvait sans doute des personnes pour voir du pur bluff derrière cette profession de foi.
Eh bien, l’homme tient parole ! Il est bel et bien candidat déclaré, à 100%, « des Ivoiriens » et Président des mêmes Ivoiriens, à 100%. Autant dire qu’à lui seul, il totalise 200% d’engagement dans la reconquête de son pouvoir. Et il ne le démontre que trop depuis lors.
Pour ceux qui n’avaient pas compris le fond de sa pensée, il le leur étale au grand jour. Et ces gros naïfs comprennent bien aujourd’hui, à leurs dépens, que Laurent Gbagbo entend bien entretenir une confusion, voire même une fusion, entre son statut de Président de la République, et donc détenteur du pouvoir exécutif, avec toutes les prérogatives républicaines afférentes, et sa qualité de candidat, au même titre que ses adversaires politiques postulant pour le même fauteuil.
C’est en tout cas dans cette disposition d’esprit que se trouve et entend demeurer l’homme, en entreprenant sa visite dite d’Etat dans le Worodougou et pour celles qui vont suivre. C’est-à-dire qu’il va utiliser, lui qui est un président sortant, les moyens de l’Etat pour battre campagne, ni plus ni moins. Et cela est bien parti pour durer jusqu’à la veille de l’ouverture officielle de la campagne, quinze jours avant le premier tour du scrutin.
Ce sont donc des dizaines de milliards qui vont être utilisés, donc soustraits illégalement et impunément des caisses de l’Etat, pour que le candidat Gbagbo puisse être réélu. Comme si neuf années de gouvernance, notoirement identifiées à de la pire prédation, où des hommes et femmes, parce que « protégés » par le chef de l’Etat – c’est Gbagbo lui-même qui l’a révélé – ont littéralement esquinté les caisses publiques, n’avait pas suffi à ruiner l’économie de ce pays.
Au moment où ses adversaires font preuve d’imagination créatrice pour réunir des fonds – en faisant appel aux militants et bien souvent à leurs propres poches – un candidat, sans gêne, se paie le luxe de puiser voracement dans l’argent public pour une opération privée. Et ce n’est pas faute de savoir que ces agissements sont contraires à l’éthique républicaine.
Pour sûr, les valeurs de la démocratie, de l’équité, de l’éthique politique, longtemps prônées par le FPI et principalement par son inspirateur, grand opposant « historique » aux grands principes moraux naguère ventilés dans la conscience des Ivoiriens, ont manifestement fondu comme du bon beurre sous le soleil caniculaire de la Refondation. Et c’est vraiment dommage.
Koré Emmanuel
Quand il martelait, le 16 octobre dernier, à l’occasion du dépôt officiel de sa candidature à l’élection présidentielle, qu’il était, et candidat à 100%, et Président de la République à 100%, il s’en trouvait sans doute des personnes pour voir du pur bluff derrière cette profession de foi.
Eh bien, l’homme tient parole ! Il est bel et bien candidat déclaré, à 100%, « des Ivoiriens » et Président des mêmes Ivoiriens, à 100%. Autant dire qu’à lui seul, il totalise 200% d’engagement dans la reconquête de son pouvoir. Et il ne le démontre que trop depuis lors.
Pour ceux qui n’avaient pas compris le fond de sa pensée, il le leur étale au grand jour. Et ces gros naïfs comprennent bien aujourd’hui, à leurs dépens, que Laurent Gbagbo entend bien entretenir une confusion, voire même une fusion, entre son statut de Président de la République, et donc détenteur du pouvoir exécutif, avec toutes les prérogatives républicaines afférentes, et sa qualité de candidat, au même titre que ses adversaires politiques postulant pour le même fauteuil.
C’est en tout cas dans cette disposition d’esprit que se trouve et entend demeurer l’homme, en entreprenant sa visite dite d’Etat dans le Worodougou et pour celles qui vont suivre. C’est-à-dire qu’il va utiliser, lui qui est un président sortant, les moyens de l’Etat pour battre campagne, ni plus ni moins. Et cela est bien parti pour durer jusqu’à la veille de l’ouverture officielle de la campagne, quinze jours avant le premier tour du scrutin.
Ce sont donc des dizaines de milliards qui vont être utilisés, donc soustraits illégalement et impunément des caisses de l’Etat, pour que le candidat Gbagbo puisse être réélu. Comme si neuf années de gouvernance, notoirement identifiées à de la pire prédation, où des hommes et femmes, parce que « protégés » par le chef de l’Etat – c’est Gbagbo lui-même qui l’a révélé – ont littéralement esquinté les caisses publiques, n’avait pas suffi à ruiner l’économie de ce pays.
Au moment où ses adversaires font preuve d’imagination créatrice pour réunir des fonds – en faisant appel aux militants et bien souvent à leurs propres poches – un candidat, sans gêne, se paie le luxe de puiser voracement dans l’argent public pour une opération privée. Et ce n’est pas faute de savoir que ces agissements sont contraires à l’éthique républicaine.
Pour sûr, les valeurs de la démocratie, de l’équité, de l’éthique politique, longtemps prônées par le FPI et principalement par son inspirateur, grand opposant « historique » aux grands principes moraux naguère ventilés dans la conscience des Ivoiriens, ont manifestement fondu comme du bon beurre sous le soleil caniculaire de la Refondation. Et c’est vraiment dommage.
Koré Emmanuel