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Politique Publié le mercredi 18 novembre 2009 | Nuit & Jour

Les grosses plaies du PDCI-RDA (acte 2) - La faillite du bureau politique et du conseil de discipline

Dans l’acte 2 de notre dossier sur les grosses plaies du PDCI-RDA, nous ferons cas des graves dysfonctionnements qui ont cours au sein de deux grandes instances que sont le Bureau Politique et le Conseil de Discipline. L’inertie et le manque de volonté des animateurs de celles-ci ont ainsi contribué à bloquer le fonctionnement du plus vieux parti politique ivoirien.

En créant deux instances aussi importantes que le bureau politique et le conseil de discipline, le neuvième congrès du PDCI-RDA, tenu en avril 2001, avait certainement pour véritable soucis de créer les conditions du rayonnement du vieux parti. Cependant, quelques années après, le constat est que ces deux organes n’ont pu apporter aux militants, les résultats escomptés. Selon des sources proches du parti sexagénaire, la mise en place du bureau politique n’a pas respecté les résolutions du congrès.

Un effectif pléthorique

En effet, de 210 membres prévus au départ, les membres du bureau politique du PDCI sont aujourd’hui estimés à plus de 800 personnes. Dès lors, le premier constat que se dégage au sein du parti Houphouétiste, est qu’en mettant au sein de cette instance, un effectif aussi pléthorique, la volonté n’était assurément pas de rechercher l’efficacité. Au contraire, le bureau politique a été systématiquement paralysé d’autant plus que ses membres éprouvent de réelles difficultés à se réunir pour définir des stratégies communes. Pourtant organe essentiel du PDCI, le bureau politique devrait jouer le rôle de délibération au sein du parti. Puisqu’il est en quelque sorte le parlement, c'est-à-dire là où se prennent les grandes décisions qui engagent la vie du PDCI. Or, la réalité est que cet organe n’est pas, souventefois, consulté par rapport aux choix stratégiques du parti comme l’adhésion du PDCI au RHDP, la radiation de certains cadres dont Gnamien Yao, N’dri Apollinaire, Paul N’zi David… Cette situation a donc entraîné comme corollaire, une véritable cacophonie au sein du parti. Au point où certains barons comme l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny sont montés au créneau pour dénoncer cet état de fait. En réalité, une telle situation aurait pu être évitée si le bureau politique dont M. Banny est membre avait réellement été consulté avant la prise des sanctions contre les cadres susmentionnés.

Le conseil de discipline pratique deux poids deux mesures

Aujourd’hui, nombreux sont les militants et sympathisants du PDCI qui ne cessent de se demander à quoi auront donc servi ces différentes sanctions. Puisqu’alors qu’on croyait que Gnamien Yao, N’dri Apollinaire et N’zi Paul David étaient les seuls à rejoindre le camp présidentiel, l’on constate que Koné Dossongui, Palé Dimaté, Dibonan Koné, Alain Donwahi, Edmond Zegbehi Bouazo, Séri Gnoléba, Malick Coulibaly, David Gbaka et Sylla Mamadou de Paris… ont eux-aussi, basculé dans le camp de la Refondation. Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, le conseil de discipline et son président Noël Némin continuent d’entretenir un silence opaque et impénétrable sur cet état de fait. Pourquoi cela ? Nul ne le sait. En réalité, cette saignée des cadres du PDCI vers le camp présidentiel devrait faire l’objet d’un débat clair au sein du parti, mais tout le monde semble avoir au contraire opté pour la langue de bois. Tout se passe donc comme si à la vérité, Gnamien Yao, Apollinaire N’dri et Paul David N’zi ont été sanctionnés parce qu’étant tous d’ethnie Baoulé comme le Président Henri Konan lui-même. Or, une telle conception de la politique relève ni plus ni moins que du tribalisme. En tout état de cause, le fait de sanctionner un Baoulé qui s’attaque à Bédié et de ménager les autres cadres du PDCI qui commettent la même faute montre bien que le conseil de discipline du PDCI pratique la politique de deux poids deux mesures. Cette importance instance du vieux parti, par une telle attitude, s’est donc discréditée, puisqu’incapable de terminer ce qu’elle a commencé. Bien plus, le constat le plus effroyable est que la structure dirigée par le doyen Noël Némin s’est érigée en une véritable dictature. Dans la mesure où elle s’est permise de radier des cadres du parti, de surcroît membres du bureau politique sans toutefois s’en référer au congrès. Pourtant, les textes du PDCI indiquent clairement que seul le congrès peut prononcer la radiation d’un membre du bureau politique. Et cela, Noël Némin lui, n’en a cure ! Il continue donc de poser des actes qui, manifestement, ne relèvent aucunement de ses prérogatives. Aujourd’hui, le constat est clair et sans ambages qu’en prononçant la radiation de Gnamien Yao, N’zi David et N’dri Apollinaire, le conseil de discipline s’est fourvoyé car ayant agi au mépris des textes qui régissent le vieux parti. Au total, l’inertie et l’incompétence des animateurs du bureau politique et du conseil de discipline ont contribué à fragiliser davantage ces deux importants organes et par-dessus, le PDCI-RDA lui-même. Toute chose qui pourrait être préjudiciable au parti Houphouétiste qui ambitionne de reconquérir le pouvoir d’Etat, perdu le 24 décembre 1999.

Michel Ziki

ANNONCE

Les grosses plaies du PDCI (acte 3)

• Le secrétariat général, le conseil politique et du grand conseil des instances sclérosées avec des animateurs dépassés et incompétents.


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