L’industrie textile ivoirienne se porte mal. Depuis quelques années, les pagnes «made in Côte d’Ivoire» sont fortement concurrencés par la contrefaçon chinoise qui a inondé les marchés.
L’industrie textile ivoirienne a gravement souffert de la crise de septembre 2002. La porosité des frontières du Nord de la Côte d’Ivoire, zone contrôlée par les Forces nouvelles, a entraîné une invasion de pagnes contrefaits chinois sur les marchés. Les entreprises ivoiriennes de textile sont depuis lors dans un gouffre. A la Cotonnière ivoirienne (Cotivo), il est 10 heures ce mardi 20 octobre. Dans cette entreprise, qui a été le fer de lance de l’économie de la ville d’Agboville, aucune machine ne fonctionne depuis quelques semaines. Dehors, aucun signe de vie. Un calme plat règne dans la rue qui mène à l’usine. Mêmes les conducteurs de taxis de la ville ne se hasardent plus à s’y rendre. «Lorsque l’usine fonctionnait normalement, les chauffeurs de taxis envahissaient le parking de l’entrée à longueur de journée. Mais aujourd’hui, vous ne pouvez apercevoir que les taxis qui se rendent dans le quartier situé derrière l’usine», raconte un employé nostalgique trouvé sur les lieux. Deux vigiles surveillent l’usine dont la vaste cour est envahie par la broussaille. Les locaux qui servaient de bureaux à la direction générale sont désuets. Au fond de la cour, une grande bâtisse est à l’abandon. Deux hommes font des va-et-vient incessants de l’entrée vers l’immense bâtisse décrépite. Selon l’un des vigiles, l’usine est fermée depuis deux semaines. «Il y a une pénurie de matières premières. Dès que tout rentrera dans l’ordre, les machines vont commencer à tourner. Pour le moment, personne ne travaille. Seuls quelques ouvriers de l’atelier de teinture, le personnel médical et les sapeurs-pompiers assurent la permanence. Le directeur général pourra vous donner de plus amples informations. Je ne peux pas vous dire plus de crainte de perdre mon emploi», explique-t-il. A la direction générale de Cotivo, située aux II Plateaux à Abidjan, c’est motus bouche cousue. Personne ne veut parler sans l’autorisation du 1er responsable de l’entreprise. Toutes les tentatives pour le rencontrer sont restées vaines. Après des investigations menées à Korhogo, importante zone de production de coton, il s’avère que le groupe Dopa auquel appartient Cotivo n’a pas mis à la disposition des paysans des intrants cette année. En réalité, il n’y a aucune pénurie de coton. Les paysans ont tout simplement vendu leur récolte au groupe Wodè Wognon qui a financé l’achat des intrants. Et l’usine d’égrenage du Groupe Dopa, situé à Korhogo, a été donnée en location au Groupe Wodè Wognon, selon nos sources. Raison pour laquelle Cotivo a été en rupture de stock de coton, sa principale matière première.
*Réduction de la production, baisse du chiffre d’affaires
Cette irrégularité de l’approvisionnement en coton avait, en 2008, occasionné une baisse considérable de sa production. Le directeur général de Cotivo, Kouakou Yao Clément, au cours d’une visite de la première dame, Simone Gbagbo, en mars 2008, avait déclaré que l’usine fonctionnait à 25% de sa capacité du fait de la suspension du soutien financier du secteur bancaire, de la baisse des prix de vente et de l`approvisionnement irrégulier en matière première. «Avant la guerre, 75% de la production de Cotivo étaient vendus sur le marché national et 25% exportés. Depuis le début de la crise, nos clients nationaux n`arrivant plus à honorer leurs engagements, nous avons été obligés, pour ne pas fermer l`entreprise, de faire monter le taux de produit exporté à 50%. Or, sur le marché international nos produits sont vendus à des prix non concurrentiels. En outre, la fraude qui se fait grandissante dans l`industrie du textile nous est dommageable», a-t-il expliqué. Les établissements Roger Gonfréville n’ont pas été épargnés par la contrefaçon. Cette entreprise située dans le fief des Forces nouvelles est plongée dans une situation critique. Ces trois entités (Dopa pour l’égrenage du coton, Ftg pour la filature et Ivtex qui se charge de l’impression et la teinture des tissus) ne fonctionnent plus à plein temps. Selon un ouvrier de l’usine de filature qui a requis l’anonymat, le chiffre d’affaires mensuel de la Ftg est passé de 1 milliard Fcfa en 2002 à 50 millions Fcfa en 2009, engendrant une réduction du personnel «De 1100 employés avant le déclenchement de la guerre, nous sommes passés à moins de 300 ouvriers, en 2008 », révèle l’ouvrier. Selon lui, le départ de la douane, suite au déclenchement de la crise, a favorisé l’entrée sur le marché de pagnes contrefaits. La situation est identique à Utexi (Union des textiles ivoiriens). La réouverture annoncée pour la mi-octobre 2007 n’a jamais eu lieu. La direction générale d’Utexi a été dans l’obligation de mettre la clé sous le paillasson. Seule Uniwax, à Abidjan, arrive à résister tant bien que mal à la contrefaçon. Mais, son Pdg, Jean Luc Menudier, a dû en 2004 réduire sa production de moitié, provoquant une baisse du chiffre d’affaires de 50%. Mais, comment les trafiquants de pagnes contrefaits ont-ils pu causer autant de pertes à l’industrie textile ivoirienne?
*Une contrebande organisée
Selon une source proche d’Uniwax qui a requis l’anonymat, il n’est pas rare de voir des Chinois se promener au grand marché et au forum des marchés d’Adjamé à la recherche de pagnes de renommée. Munis de blocs-notes, ils recopient les motifs des pagnes made in Côte d’Ivoire. Elle précise qu’ils vont jusqu’à acheter les pagnes originaux, les scanner et faire un recadrage des motifs qu’ils font partir par courrier express en Chine. « Mais, ils attendent toujours que le marché dicte sa loi avant de faire des copies. Ils ne s’intéressent qu’aux motifs qui ont du succès auprès des femmes», révèle notre source. Et d’ajouter que les pagnes contrefaits chinois entrent frauduleusement par le port d’Abidjan. Les trafiquants acheminent également leurs marchandises frauduleuses au Nord en passant par les ports du Bénin, du Togo et du Ghana. «6000 conteneurs débarquent chaque année au Bénin», explique notre source. Ces pagnes finissent par se retrouver sur les marchés ivoiriens. Une fois la marchandise arrivée à Abidjan, elle est soigneusement dissimulée dans des entrepôts d’Adjamé et du marché de Belleville dans la commune de Treichville qui ne sont ouverts qu’à des heures tardives en l’absence de regards indiscrets. «Les commerçants prennent ces précautions afin que toutes leurs marchandises ne soient pas saisies lors des contrôles des agents des Douanes», dévoile notre source. Tout le long du boulevard Nangui Abrogoua pullulent des magasins de vente de tissus pagnes imprimés. Dans ces boutiques, certains commerçants, très ingénieux, parviennent à cacher quelques copies identiques aux pagnes originaux Hitarget, Vlisco, Uniwax, Woodin que seules les personnes averties peuvent déceler. Car, les fraudeurs parviennent même à contrefaire la marque. En effet, il est indiqué sur ces pagnes contrefaits «Uniwax». C’est au niveau de la provenance, que des erreurs sont parfois faites. Ainsi, il est souvent indiqué «Made as Côte d’Ivoire ou encore Made in cote d’Ivoire » au lieu de «Made in Côte d’Ivoire». Une tournée au marché d’Adjamé le samedi 7 novembre nous permet de constater l’ampleur de ce fléau. Dans les ruelles du boulevard Nangui Abrogoua, des magasins sont fermés. Voulant savoir les raisons de leur fermeture, les petits commerçants installés devant ces magasins se montrent méfiants. «Qui vous a donné de telles informations? Vous êtes un agent de la mairie ou des Impôts», lance méfiant un jeune marchand de vêtements prêt-à-porter. Non loin du forum des marchés d’Adjamé, des marchands n’hésitent pas à proposer à leurs clients des pagnes de marque Woodin contrefaits. Une commerçante se veut pourtant rassurante sur leur qualité. «Ce sont de nouveaux Woodin. Ils sont plus mous au toucher et plus légers que les Woodin de Côte d’Ivoire. Ils ne perdent pas leur éclat et ils coûtent beaucoup moins cher», commente-t-elle. Ce sont ces prix défiant toute concurrence qui attirent bon nombre de personnes. Selon notre source à Uniwax, les pagnes contrefaits coûtent beaucoup moins cher du fait de leur faible coût de production. C’est donc une concurrence déloyale que ces entreprises leur mènent. Une concurrence qui, si on n’y prend garde, va provoquer la faillite de toutes les entreprises ivoiriennes de fabrication de tissus pagnes et la mise au chômage de milliers d’employés. Il importe donc de prendre des mesures, selon notre source. Celles-ci consistent à faire appliquer le décret n°92-393 du 1er juillet 1992 relatif à l’indication de la provenance des tissus imprimés vendus en Côte d’Ivoire. Il faut également, ajoute-elle, œuvrer au renforcement des capacités des agents des Douanes sur l’identification des marchandises contrefaites. Une convention d’accord a déjà été signée dans ce sens entre les Douanes ivoiriennes et Uniwax. Enfin, la création d’un Comité national de lutte contre la contrefaçon est vivement souhaitée afin que le gouvernement puisse contribuer à endiguer la concurrence déloyale. Toutes ces recommandations ont été faites en février 2008 par l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre ce fléau. Un projet d’ordonnance portant sur les droits des propriétés intellectuelles aux frontières attend d’être signé par les gouvernants. En attendant sa signature, ce sont des milliers d’employés qui vivent dans la misère. Si les personnes licenciées d’Uniwax ont pu acquérir leurs droits, 800 employés d’Utexi, eux, attendent encore dans la misère. A Cotivo, les ex-employés essaient de survivre. Kouassi Isidore, l’un des 400 employés mis au chômage technique, joint par téléphone, raconte qu’il est obligé de recourir à certains membres de sa famille pour faire face à ses besoins.
Nimatoulaye Ba
L’industrie textile ivoirienne a gravement souffert de la crise de septembre 2002. La porosité des frontières du Nord de la Côte d’Ivoire, zone contrôlée par les Forces nouvelles, a entraîné une invasion de pagnes contrefaits chinois sur les marchés. Les entreprises ivoiriennes de textile sont depuis lors dans un gouffre. A la Cotonnière ivoirienne (Cotivo), il est 10 heures ce mardi 20 octobre. Dans cette entreprise, qui a été le fer de lance de l’économie de la ville d’Agboville, aucune machine ne fonctionne depuis quelques semaines. Dehors, aucun signe de vie. Un calme plat règne dans la rue qui mène à l’usine. Mêmes les conducteurs de taxis de la ville ne se hasardent plus à s’y rendre. «Lorsque l’usine fonctionnait normalement, les chauffeurs de taxis envahissaient le parking de l’entrée à longueur de journée. Mais aujourd’hui, vous ne pouvez apercevoir que les taxis qui se rendent dans le quartier situé derrière l’usine», raconte un employé nostalgique trouvé sur les lieux. Deux vigiles surveillent l’usine dont la vaste cour est envahie par la broussaille. Les locaux qui servaient de bureaux à la direction générale sont désuets. Au fond de la cour, une grande bâtisse est à l’abandon. Deux hommes font des va-et-vient incessants de l’entrée vers l’immense bâtisse décrépite. Selon l’un des vigiles, l’usine est fermée depuis deux semaines. «Il y a une pénurie de matières premières. Dès que tout rentrera dans l’ordre, les machines vont commencer à tourner. Pour le moment, personne ne travaille. Seuls quelques ouvriers de l’atelier de teinture, le personnel médical et les sapeurs-pompiers assurent la permanence. Le directeur général pourra vous donner de plus amples informations. Je ne peux pas vous dire plus de crainte de perdre mon emploi», explique-t-il. A la direction générale de Cotivo, située aux II Plateaux à Abidjan, c’est motus bouche cousue. Personne ne veut parler sans l’autorisation du 1er responsable de l’entreprise. Toutes les tentatives pour le rencontrer sont restées vaines. Après des investigations menées à Korhogo, importante zone de production de coton, il s’avère que le groupe Dopa auquel appartient Cotivo n’a pas mis à la disposition des paysans des intrants cette année. En réalité, il n’y a aucune pénurie de coton. Les paysans ont tout simplement vendu leur récolte au groupe Wodè Wognon qui a financé l’achat des intrants. Et l’usine d’égrenage du Groupe Dopa, situé à Korhogo, a été donnée en location au Groupe Wodè Wognon, selon nos sources. Raison pour laquelle Cotivo a été en rupture de stock de coton, sa principale matière première.
*Réduction de la production, baisse du chiffre d’affaires
Cette irrégularité de l’approvisionnement en coton avait, en 2008, occasionné une baisse considérable de sa production. Le directeur général de Cotivo, Kouakou Yao Clément, au cours d’une visite de la première dame, Simone Gbagbo, en mars 2008, avait déclaré que l’usine fonctionnait à 25% de sa capacité du fait de la suspension du soutien financier du secteur bancaire, de la baisse des prix de vente et de l`approvisionnement irrégulier en matière première. «Avant la guerre, 75% de la production de Cotivo étaient vendus sur le marché national et 25% exportés. Depuis le début de la crise, nos clients nationaux n`arrivant plus à honorer leurs engagements, nous avons été obligés, pour ne pas fermer l`entreprise, de faire monter le taux de produit exporté à 50%. Or, sur le marché international nos produits sont vendus à des prix non concurrentiels. En outre, la fraude qui se fait grandissante dans l`industrie du textile nous est dommageable», a-t-il expliqué. Les établissements Roger Gonfréville n’ont pas été épargnés par la contrefaçon. Cette entreprise située dans le fief des Forces nouvelles est plongée dans une situation critique. Ces trois entités (Dopa pour l’égrenage du coton, Ftg pour la filature et Ivtex qui se charge de l’impression et la teinture des tissus) ne fonctionnent plus à plein temps. Selon un ouvrier de l’usine de filature qui a requis l’anonymat, le chiffre d’affaires mensuel de la Ftg est passé de 1 milliard Fcfa en 2002 à 50 millions Fcfa en 2009, engendrant une réduction du personnel «De 1100 employés avant le déclenchement de la guerre, nous sommes passés à moins de 300 ouvriers, en 2008 », révèle l’ouvrier. Selon lui, le départ de la douane, suite au déclenchement de la crise, a favorisé l’entrée sur le marché de pagnes contrefaits. La situation est identique à Utexi (Union des textiles ivoiriens). La réouverture annoncée pour la mi-octobre 2007 n’a jamais eu lieu. La direction générale d’Utexi a été dans l’obligation de mettre la clé sous le paillasson. Seule Uniwax, à Abidjan, arrive à résister tant bien que mal à la contrefaçon. Mais, son Pdg, Jean Luc Menudier, a dû en 2004 réduire sa production de moitié, provoquant une baisse du chiffre d’affaires de 50%. Mais, comment les trafiquants de pagnes contrefaits ont-ils pu causer autant de pertes à l’industrie textile ivoirienne?
*Une contrebande organisée
Selon une source proche d’Uniwax qui a requis l’anonymat, il n’est pas rare de voir des Chinois se promener au grand marché et au forum des marchés d’Adjamé à la recherche de pagnes de renommée. Munis de blocs-notes, ils recopient les motifs des pagnes made in Côte d’Ivoire. Elle précise qu’ils vont jusqu’à acheter les pagnes originaux, les scanner et faire un recadrage des motifs qu’ils font partir par courrier express en Chine. « Mais, ils attendent toujours que le marché dicte sa loi avant de faire des copies. Ils ne s’intéressent qu’aux motifs qui ont du succès auprès des femmes», révèle notre source. Et d’ajouter que les pagnes contrefaits chinois entrent frauduleusement par le port d’Abidjan. Les trafiquants acheminent également leurs marchandises frauduleuses au Nord en passant par les ports du Bénin, du Togo et du Ghana. «6000 conteneurs débarquent chaque année au Bénin», explique notre source. Ces pagnes finissent par se retrouver sur les marchés ivoiriens. Une fois la marchandise arrivée à Abidjan, elle est soigneusement dissimulée dans des entrepôts d’Adjamé et du marché de Belleville dans la commune de Treichville qui ne sont ouverts qu’à des heures tardives en l’absence de regards indiscrets. «Les commerçants prennent ces précautions afin que toutes leurs marchandises ne soient pas saisies lors des contrôles des agents des Douanes», dévoile notre source. Tout le long du boulevard Nangui Abrogoua pullulent des magasins de vente de tissus pagnes imprimés. Dans ces boutiques, certains commerçants, très ingénieux, parviennent à cacher quelques copies identiques aux pagnes originaux Hitarget, Vlisco, Uniwax, Woodin que seules les personnes averties peuvent déceler. Car, les fraudeurs parviennent même à contrefaire la marque. En effet, il est indiqué sur ces pagnes contrefaits «Uniwax». C’est au niveau de la provenance, que des erreurs sont parfois faites. Ainsi, il est souvent indiqué «Made as Côte d’Ivoire ou encore Made in cote d’Ivoire » au lieu de «Made in Côte d’Ivoire». Une tournée au marché d’Adjamé le samedi 7 novembre nous permet de constater l’ampleur de ce fléau. Dans les ruelles du boulevard Nangui Abrogoua, des magasins sont fermés. Voulant savoir les raisons de leur fermeture, les petits commerçants installés devant ces magasins se montrent méfiants. «Qui vous a donné de telles informations? Vous êtes un agent de la mairie ou des Impôts», lance méfiant un jeune marchand de vêtements prêt-à-porter. Non loin du forum des marchés d’Adjamé, des marchands n’hésitent pas à proposer à leurs clients des pagnes de marque Woodin contrefaits. Une commerçante se veut pourtant rassurante sur leur qualité. «Ce sont de nouveaux Woodin. Ils sont plus mous au toucher et plus légers que les Woodin de Côte d’Ivoire. Ils ne perdent pas leur éclat et ils coûtent beaucoup moins cher», commente-t-elle. Ce sont ces prix défiant toute concurrence qui attirent bon nombre de personnes. Selon notre source à Uniwax, les pagnes contrefaits coûtent beaucoup moins cher du fait de leur faible coût de production. C’est donc une concurrence déloyale que ces entreprises leur mènent. Une concurrence qui, si on n’y prend garde, va provoquer la faillite de toutes les entreprises ivoiriennes de fabrication de tissus pagnes et la mise au chômage de milliers d’employés. Il importe donc de prendre des mesures, selon notre source. Celles-ci consistent à faire appliquer le décret n°92-393 du 1er juillet 1992 relatif à l’indication de la provenance des tissus imprimés vendus en Côte d’Ivoire. Il faut également, ajoute-elle, œuvrer au renforcement des capacités des agents des Douanes sur l’identification des marchandises contrefaites. Une convention d’accord a déjà été signée dans ce sens entre les Douanes ivoiriennes et Uniwax. Enfin, la création d’un Comité national de lutte contre la contrefaçon est vivement souhaitée afin que le gouvernement puisse contribuer à endiguer la concurrence déloyale. Toutes ces recommandations ont été faites en février 2008 par l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre ce fléau. Un projet d’ordonnance portant sur les droits des propriétés intellectuelles aux frontières attend d’être signé par les gouvernants. En attendant sa signature, ce sont des milliers d’employés qui vivent dans la misère. Si les personnes licenciées d’Uniwax ont pu acquérir leurs droits, 800 employés d’Utexi, eux, attendent encore dans la misère. A Cotivo, les ex-employés essaient de survivre. Kouassi Isidore, l’un des 400 employés mis au chômage technique, joint par téléphone, raconte qu’il est obligé de recourir à certains membres de sa famille pour faire face à ses besoins.
Nimatoulaye Ba