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Société Publié le lundi 23 novembre 2009 | L’expression

Grèves au secondaire, au supérieur, chez les assistants sociaux - Pourquoi le front social s’embrase

Grève par-ci, grève par là, le front social s’est embrasé depuis quelques temps. Une situation dont les gouvernants sont responsables en grande partie.

Ils étaient le lundi en assemblée générale au lycée technique d’Abidjan. De là, les enseignants du secondaire réunis au sein du Mouvement des syndicats de l’enseignement secondaire et technique de Côte d’Ivoire, par la voix de leur porte parole Soro Mamadou, ont décidé d’entrer en grève illimitée jusqu’au paiement de leur nouveau salaire revalorisé à la fin du mois de novembre. Le mot d’ordre qui a sanctionné l’assemblée générale a décidé de «l’arrêt total de toutes les activités pédagogiques et administratives, et de la fermeture de toutes les administrations chargées de l’éducation sur toute l’étendue du territoire national». Une décision provoquée par une rencontre au cours de laquelle le Directeur général de la Fonction publique, au nom du Pr Hubert Oulaye, a informé le mouvement que les enseignants du secondaire ne bénéficieront pas de leur nouveau salaire à la fin du mois de novembre, contrairement à ce que prévoit le décret 2009-208 du 29 juin signé par le président Gbagbo. Mais avant ces enseignants du secondaire, ceux du supérieur ont donné le ton depuis plus de 2 semaines avec un arrêt de travail initié le 2 novembre par la Coordination nationale des enseignants du supérieur et chercheurs (Cnec). Suite à la lutte menée par cette coordination, celle-ci a obtenue le 16 mai 2007 le décret n°2007-481 portant situation administrative et financière des praticiens hospitaliers enseignants en vigueur à compter de sa date de signature.

Toujours des engagements….

Tout comme le décret n°2007-577 du 13 septembre 2007 portant institution d’une grille particulière de traitement en faveur des personnels enseignants et chercheurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique entrant en vigueur à compter du 1er janvier 2009. «Malheureusement à ce jour, ces deux décrets n’ont pas été totalement appliqués et nous ignorons à quelle date ces textes juridiques seront intégralement appliqués et les arriérés payés», explique en substance le Pr Traoré Flavien, porte parole de la Cnec. Quant au Collectif des enseignants du primaire (Ceppci qui comprend le Sneppci, le Saeppci, etc), ils ont décidé d’observer un arrêt de travail de 5 jours à compter d’aujourd’hui Syndicat National des Assistants Sociaux de Côte d’Ivoire (Synasci). Au niveau du Ceppci, ce mouvement vise à décrier la non application des décrets portant profil de carrières des enseignants du secteur éducation-formation signé depuis novembre 2007 et celui du 21 juin 2009 portant fixation des échelles de traitement des fonctionnaires enseignants du secteur éducation-formation. «Depuis novembre 2007, le président de la république avait signé notre décret relatif à la nouvelle grille salariale des enseignants du secteur éducation formation. Suite à une rencontre le 11 novembre avec le directeur de cabinet du ministre de la fonction publique, ce dernier nous apprend que le décret rentrera en application à la fin du mois de ce mois. Et ce même jour, le ministre de l’éducation nationale qui recevait nos camarades leur a dit que c’est la moitié de ce qui nous est dû que nous percevrons. Ce sont là deux sons discordons qui ne nous agrée pas. Après deux ans d’attente, ce n’est pas normal qu’on veuille nous donner la moitié de ce qu’on nous doit», explique Gnelou Paul, sécretaire général du syndicat des enseignants du primaire publique de Côte d’Ivoire (Syneppci), membre du collectif. A coté de ses enseignants, il y a les assistants sociaux qui comptent fermer les Centres sociaux, l’Institut national de formation sociale (Infs), les Services sociaux des entreprises publiques et privées, des ministères, les Orphelinats et villages S.O.S, les Services Sociaux des Hôpitaux, des mairies, les Conseils Généraux, des maisons d’Arrêt et de correction, des Tribunaux, les Pouponnières, les Centres de rééducation, etc.

Les assistants sociaux à travers cette grève, comptent obtenir la signature du projet de décret de profil de carrière des assistants Sociaux élaboré par les services de la fonction Publique sur proposition du Bureau exécutif du Synasci en collaboration avec le Ministère de la famille, de la femme et des affaires Sociales et la signature du projet de décret octroyant une indemnité de risque de 80 000 F aux assistants Sociaux et assistants Sociaux Adjoints. Grève par-ci, arrêt de travail par là. Le front social est en ébullition depuis plusieurs semaines. Des actions qu’avaient prévues de nombreux responsables syndicaux. «Si les dates de mises à exécutions des décrets ne sont pas respectées, le front social va s’embraser », avaient en substance prévenu Soro Mamadou porte parole du Mouvement des syndicats de l’enseignement secondaire général et technique de Côte d’Ivoire et le Pr Traoré Flavien porte parole de la Cnec. Selon ces derniers, le gouvernement de Côte d’Ivoire ne respecte pas ses engagements. «Mais au délà, tout dépend de la manière dont les personnes concernés sont informées. «Quant on se rend compte qu’on ne pourra pas respecter des décisions qu’on avait prises surtout par décret, il faut prendre le soin d’informer les partenaires sociaux, de négocier avec eux de nouvelles dates. Mais malheureusement nos autorités n’y mettent pas la manière», précise un enseignant du supérieur, proche de la Cnec. Mais au délà, il faut voir la période électorale qui approche. Il sera difficile de revendiquer à ce moment là, mais également les premiers mois après les élections. Si le pouvoir en place est reconduit, il faudrait attendre la mise en place du nouveau gouvernement. Les syndicalistes seraient alors obliger d’observer une période de flottement.

…sans respect de mise à exécution

«Mais également si le pouvoir change, le nouveau président pourra s’appuyer sur le fait que ce n’est pas lui qui a pris les engagements et pourra ainsi remettre en cause les acquis sociaux ; ou à la limite renégocier de nouvelles dates. Dans tous les cas si les différentes revendications n’ont pas gains de cause maintenant, les responsables syndicaux pourront s’attendre à observer 6 mois sans rien», fait remarquer un autre enseignant du supérieur. Toute chose qui certainement explique la présence au laboratoire des agents du secteur de la santé qui vont bientôt entrer en scène. «On va très bientôt fermer les hôpitaux, et cela ne saurait tarder», précise une voix proche du Syndicat national des cadres supérieurs de la santé (Synacass-ci). Cette source explique qu’après plusieurs rencontres avec le premier ministre Soro Guillaume, il leur avait été dit qu’en septembre, ce dernier les rencontreraient pour leur dire ‘’comment l’Etat allait payer cette dette (le reliquat des nouveaux salaires) avec des dates précises’’. «Depuis le 5 août (date de la dernière rencontre avec le premier ministre), rien n’a été fait. Il n’y a eu aucune communication en conseil des ministres sur ce sujet, et nous n’avons plus jamais été reçus. Face à ce mutisme, tous les syndicats de la santé, des cadres supérieurs de la santé aux filles de sales en passant par les infirmiers et sages femmes, sommes entrain de nous unir pour un mouvement global», explique la source du Synacass-ci.

Touré Yelly
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