x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 24 novembre 2009 | Le Patriote

La guerre des deux Premières dames

Simone n’y comprend presque rien. Tout, ou presque, lui échappe au FPI. Pressée de déclarer la candidature de Laurent Gbagbo à la présidentielle, quitte à violer la stratégie mise en place, la députée d’Abobo, croyait pouvoir reprendre la main face à une Nady Bamba, l’autre Dame du Palais, de plus en plus engagée dans la politique. Rien n’y fait. Ce qui se passe actuellement au sein de la Maison bleue est bien la preuve que la jeune louve du Nord a pris, sinon le dessus, du moins une bonne longueur d’avance dans les sphères d’influence autour de l’époux commun. Simone Gbagbo qui décidait de tout, aux pieds de qui tous venaient s’agenouiller pour demander, qui la clémence du grand chef, qui, des postes, est perdue dans la campagne électorale, victime des calculs géopolitiques ( !?). En effet, si Gbagbo a ouvert son équipe de campagne à des nouveaux venus, recrutés à coups de millions de FCFA dans d’autres partis politiques, ce n’est pas pour plaire à Simone. Elle qui, déjà, ne voulait pas d’Affi N’guessan, était opposée à tout choix d’un Directeur national de campagne, membre de la nouvelle vague des partisans de la dernière heure. Son choix portait, dans un premier temps, sur sa propre personne ou, à défaut, sur Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale avec qui elle partage les thèses les plus extrémistes de la Refondation. La volonté de Simone sue, sa concurrente est montée sur ses grands chevaux pour mettre en place sa stratégie de contre-attaque.
Elle a un argument de taille : Gbagbo lorgne le Nord et il doit séduire cette région en mettant sa confiance en un de ses cadres du Nord. Sarata Ottro Zirignon, la directrice de cabinet adjointe, très dynamique sur ce front, était pressentie pour diriger la direction nationale de campagne. Son décès le 8 avril dernier, a laissé un grand vide dans le système de Laurent Gbagbo. Vide que n’a pas mis du temps à combler Nady Bamba, devenue l'atout nordiste numéro un de son époux. C’est elle qui appuie Malick Coulibaly, nommé entre-temps patron de la campagne sans références politiques ou administratives connues. Le médecin est en fait un pion entre les mains de Nady qui, à travers lui, impose ses vues au FPI. Au-delà de la campagne électorale, Nady voit et vise plus loin.
L’ancienne journaliste multiplie les meetings dans le Nord et dans les grandes villes de l’Ouest A des meetings, comme ce fut le cas récemment dans la région du Worodougou, Gbagbo est présenté comme « le beau-frère». Elle finance le pèlerinage à La Mecque de plusieurs centaines de musulmans. Elle a, souvent, à disposition, le Grumman présidentiel pour ses déplacements à l’intérieur du pays, quand Simone, pour sa part, se contente d’un hélicoptère de l’armée ivoirienne. A la tête d’une entreprise de communication et de relations publiques, Cyclone, qui édite un Quotidien pro-Gbagbo, elle pilote une partie de la communication du candidat du FPI et a mis en place un léger staff de campagne qui parraine la création de plusieurs associations de Nordistes pour soutenir son époux, notamment le mouvement « J’aime Gbagbo ». Elle a une mainmise quasi-absolue sur la campagne présidentielle. Simone, la première des deux, a du se résoudre à l’évidence pour faire contre mauvaise fortune, bon cœur. De son côté, elle attaque sa rivale sur ses bases : la rivalité entre les deux Premières dames, l’a amenée à créer le mouvement « Simone Ngandignon » ou « les amis de Simone » à…Touba, sur les terres de Nady, afin de réduire son influence relative sur ses bases. Mais les résultats se font désirer. Après la guerre du Palais au cours de laquelle, on se rappelle Gbagbo avait coupé la poire en deux en limogeant deux de ses plus proches (le Colonel Logbo Raphael, Aide de camp et Allou Eugène, directeur du Protocole d’Etat) collaborateurs pour faire plaisir à l’une et à l’autre, cette manche vient d’être gagnée par Nady. Qui mène désormais aux points. « Ce n’est qu’une bataille que Nady a gagnée. Simone ne se laissera pas faire si facilement », soutient une source qui a côtoyé la vice-présidente du FPI. Le Palais n’est pas loin de brûler.

Charles Sanga
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ