Le bétail est habituellement moins cher en zone de savane qu’à Abidjan. Mais cette année, le mouton coute les yeux de la tête.
Samedi 21 novembre au marché de moutons de Korhogo. Il est 13h. Malgré la canicule, on assiste aux allées et venues des musulmans, soucieux de s’acquitter du sacrifice d’Abraham, signe de soumission à Allah. Qui pour s’acheter un bélier, qui pour s’enquérir des prix du bétail. Un groupe de vendeurs venus du Mali nous accoste. La discussion s’engage. Un ami touche un des béliers et demande le prix au vendeur. «135 000 Fcfa», répond le vendeur sans sourciller. Réplique de l’ami : « C’est plus qu’un bœuf alors.» Le vendeur, qui visiblement ne veut pas s’avouer vaincu, reprend pour dire que c’est le marché. « Mon frère, souligne le vendeur, ce n’est pas un super marché où les prix sont connus d’avance. Ici, on peut discuter, dis ton prix.» L’ami en question touche un plus petit et pose la même question. « 70 000Fcfa », avance le vendeur. Comme on le voit, le marché est certes inondé de moutons, mais les prix sont jugés exorbitants par les musulmans. Notre ami qui n’avait pas le moindre sou sur lui, cherche à savoir pourquoi les prix sont aussi élevés. La réponse ne s’est pas fait attendre. « Du Mali à Korhogo, nous avons dépensé en moyenne 350 000Fcfa. Comme tout vendeur, il faut mettre les charges sur le prix pour rentabiliser. Quand on arrive sur place, on prend la nourriture pour les moutons, ainsi que de l’eau. Tout cela revient cher. Pour fixer le prix, on est obligé d’en tenir compte », a-t-il indiqué. Nous nous approchons d’un client qui discute chaudement avec un autre vendeur. « Je dois prendre deux moutons pour mes deux mamans (il nous montre les moutons en question). Regardez la taille de ces moutons, je lui demande de me les vendre à 70.000Fcfa, mais lui, me parle 55 000 Fcfa l’un. C’est tout de même trop cher. 35 000Fcfa l’unité, je trouve que cela est raisonnable.» Et Coulibaly Ahmed d’ajouter : « Normalement, je dois acheter trois moutons. A cette allure, je me demande si je pourrai en prendre un cette année.» A la question de savoir si les prix sont élevés cette année, M. Coulibaly pense qu’il est difficile de faire une comparaison. « Le marché est un risque. Il y en a qui viennent dès les premiers jours et ont de gros moutons à des prix raisonnables. Il y en a aussi qui attendent le dernier jour et repartent satisfaits, vice versa. Ce qu’il faut souligner, c’est que c’est " du gagner gagner perdu perdu" », explique-t-il. Selon Mamadou Daniogo, professeur certifié d’Anglais au Lycée Houphouët-Boigny, il n’y a pas de débat, les prix sont en hausse. « Les moutons coûtent excessivement cher. On ne sait plus où donner de la tête », se plaint le professeur.
Mazola , Correspondant régional
Samedi 21 novembre au marché de moutons de Korhogo. Il est 13h. Malgré la canicule, on assiste aux allées et venues des musulmans, soucieux de s’acquitter du sacrifice d’Abraham, signe de soumission à Allah. Qui pour s’acheter un bélier, qui pour s’enquérir des prix du bétail. Un groupe de vendeurs venus du Mali nous accoste. La discussion s’engage. Un ami touche un des béliers et demande le prix au vendeur. «135 000 Fcfa», répond le vendeur sans sourciller. Réplique de l’ami : « C’est plus qu’un bœuf alors.» Le vendeur, qui visiblement ne veut pas s’avouer vaincu, reprend pour dire que c’est le marché. « Mon frère, souligne le vendeur, ce n’est pas un super marché où les prix sont connus d’avance. Ici, on peut discuter, dis ton prix.» L’ami en question touche un plus petit et pose la même question. « 70 000Fcfa », avance le vendeur. Comme on le voit, le marché est certes inondé de moutons, mais les prix sont jugés exorbitants par les musulmans. Notre ami qui n’avait pas le moindre sou sur lui, cherche à savoir pourquoi les prix sont aussi élevés. La réponse ne s’est pas fait attendre. « Du Mali à Korhogo, nous avons dépensé en moyenne 350 000Fcfa. Comme tout vendeur, il faut mettre les charges sur le prix pour rentabiliser. Quand on arrive sur place, on prend la nourriture pour les moutons, ainsi que de l’eau. Tout cela revient cher. Pour fixer le prix, on est obligé d’en tenir compte », a-t-il indiqué. Nous nous approchons d’un client qui discute chaudement avec un autre vendeur. « Je dois prendre deux moutons pour mes deux mamans (il nous montre les moutons en question). Regardez la taille de ces moutons, je lui demande de me les vendre à 70.000Fcfa, mais lui, me parle 55 000 Fcfa l’un. C’est tout de même trop cher. 35 000Fcfa l’unité, je trouve que cela est raisonnable.» Et Coulibaly Ahmed d’ajouter : « Normalement, je dois acheter trois moutons. A cette allure, je me demande si je pourrai en prendre un cette année.» A la question de savoir si les prix sont élevés cette année, M. Coulibaly pense qu’il est difficile de faire une comparaison. « Le marché est un risque. Il y en a qui viennent dès les premiers jours et ont de gros moutons à des prix raisonnables. Il y en a aussi qui attendent le dernier jour et repartent satisfaits, vice versa. Ce qu’il faut souligner, c’est que c’est " du gagner gagner perdu perdu" », explique-t-il. Selon Mamadou Daniogo, professeur certifié d’Anglais au Lycée Houphouët-Boigny, il n’y a pas de débat, les prix sont en hausse. « Les moutons coûtent excessivement cher. On ne sait plus où donner de la tête », se plaint le professeur.
Mazola , Correspondant régional