x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Showbizz Publié le jeudi 26 novembre 2009 | Le Mandat

Le phénomène “Atalaku” - Une recette pour vendre des titres au Congo

Les ‘’atalaku’’ sont nés tout au début des années 80 dans la musique congolaise, à Kinshasa. L’‘’atalaku’’ est un mot de l'ethnie Kongo qui signifie «regarde ici ». Aujourd'hui, la musique congolaise (des deux rives), ne se conçoit plus sans un ‘’atalaku’’. Il en est de même en Côte d’Ivoire avec l'apparition de la tendance musicale «Coupé décalé». En Côte d’Ivoire, il signifie simplement «éloges». Faire son ‘’atalaku’’ veut dire vanter quelqu'un, comme le font les griots dans la tradition africaine. A l'occasion des shows dans les night clubs ou autres lieux de spectacles, les disc-jockeys (Dj), ou les animateurs font des ‘’atalakus’’ à certaines personnes qui, émues par le plaisir, déversent sur eux, des sommes d'argent. Ce fait est devenu pratiquement monnaie courante tant dans la vie congolaise qu’en Côte d’Ivoire. Le phénomène «atalaku» s'est finalement amplifié pour dépasser le cadre de la simple chanson, et prendre un enjeu pécuniaire. Au Congo, le fait de chanter les louanges de quelqu’un s’appelle ‘’mabanga’’. Les musiciens, là-bas, en abusent et cela commence à déranger les autorités. Joseph Kabila Kabange, «le raïs Che Guevara lettre J» (chef de l’Etat), Antoine Gizenga «Mbuta Fudji» (ancien Premier ministre), Vital Kamhere «le pacificateur», (ancien président de l’Assemblée nationale), Ingele Ifoto «Apesa atala te, c'est-à-dire celui qui donne sans compter…» (Député national), Jeanine Mabunda, «la dame de fer» (ministre du Portefeuille), Jean Kimbembe Mazunga «Ya Tonton» (conseiller principal à la Présidence de la république) etc. Les surnoms et sobriquets de ce genre, collés à toutes ces hautes personnalités, décideurs politiques de surcroît, tirent leurs origines du monde musical avant tout. En effet, célèbres sur tout le continent africain et même au-delà, certaines stars de la musique congolaise ont trouvé la recette pour vendre leurs titres : se faire payer pour chanter les louanges de telle ou telle personnalité ou des litanies de noms plus obscurs. Adam Bombole, «le grand Saoudien, l'homme qui affronte la conjoncture quelle que soit la hausse ou la baisse du dollar » ; Cardoso Mwamba, «le Bill Gates congolais» ; Jean-Marie Lukulasi «Eyadema 40 ans de pouvoir»… En République Démocratique du Congo, stars adulées de la chanson ou musiciens débutants, tous se sont mis au rythme de ces chansons qui vantent les grosses fortunes congolaises ou d'ailleurs… La liste est aussi interminable que surréaliste autant que les surnoms dont les affublent ces musiciens. Le phénomène s'appelle «Kobwaka libanga», ce qui, en lingala, signifie curieusement «jeter la pierre» à un bienfaiteur que le musicien caresse dans le sens du poil en lui jetant plutôt des fleurs ! La pratique n'est pas nouvelle en RDC. Mais, elle a pris de l'ampleur depuis bientôt une vingtaine d'années, avec la vague des stars de la musique, tels Papa Wemba, Koffi Olomide, Werrason, J-B Mpiana. Aujourd'hui, elle s'est accentuée de manière exponentielle avec la génération de Fally Ipupa «Di Caprio», Ferré Gola «Chair de poule» et bien d’autres.

Adèle Kouadio
kadele2007@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Showbizz

Toutes les vidéos Showbizz à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ