A y voir de près, c'est un « vide juridique » qui est à la base des guerres de positionnement entre Ddc, fédéraux et membres de Commissions techniques électorales (Cte). En effet, il ressort de l'analyse structurelle de quelques états-majors de campagne que les attributions des directeurs régionaux, départementaux et locaux de campagne n'ont pas été explicitement précisées. C'est donc sur la base de ce « vide juridique » que certains responsables de structures électorales formelles existant déjà dans les partis ont décidé de disputer des pans de prérogatives aux « nouveaux venus ». Des récriminations que balaient du revers de la main, certains Ddc que nous avons interrogés. Eux semblent voir derrière le prétexte de « vide juridique », de la mauvaise foi. « Nos missions sont très claires et elles ont été expliquées à tout le monde. Ce qu'il faut savoir, c'est que pendant la période de la campagne, le Ddc coiffe toutes les structures du parti. Il ne devrait donc pas avoir de querelles entre un Ddc et un responsable de Cte, pour prendre le cas du Rdr », nous confie Mme Anne Désirée Ouloto, directeur départemental du candidat du Rdr à Touleupleu. Pour elle, il ne peut pas en être autrement dans la mesure où le Ddc est « l'acteur principal de la campagne dans le département. En tout cas, chez nous au Rdr, il n'y a pas de vide juridique à propos des attributions des uns et des autres ». Cette argumentation de Mme Ouloto est partagée par l'ancien ministre, Eric Kahé, Ddc du candidat Laurent Gbagbo à Duékoué. Non sans brandir une feuille dans laquelle sont indiquées ses prérogatives, il estime que « le directeur départemental de campagne est pour le candidat à l’élection présidentielle, ce que le préfet est pour le président de la République. Le Ddc est donc non seulement le chef d'orchestre de la campagne, mais également le premier maillon de la victoire de son candidat puisque c'est lui qui doit s'assurer de la régularité du scrutin. A ce niveau, c'est lui qui compile les procès-verbaux et il est capable de donner les premières tendances quelques heures après la fermeture des bureaux de vote ».
Marc Dossa
Marc Dossa