Le coude-à-coude entre cadres des partis politiques, en vue d'occuper les postes de directeur de campagne, est justifié par la reconnaissance à terme du parti à leur égard.
La récompense couronne le sacrifice. Les cadres politiques auxquels nous nous intéressons ici en sont conscients. Au point où ils se livrent une guerre sans merci. Pour occuper les postes électoraux à tous les niveaux de la direction régionale de campagne. Un cadre du Fpi dénonce cette bataille de positionnement. « Je me suis toujours demandé pourquoi dans les fédérations du Front populaire ivoirien (Fpi), les cadres et autres militants se battent. Ici à Kouto, je ne suis pas dans ce genre de considérations. Je trouve même que cela est absurde. Parce que pour aider au développement de sa région, l'on n'a forcement pas besoin d'être ministre, un élu ou encore un président de la République. Quand ce genre de conflits ou de clans surgissent, les acteurs se croient obligés de mentir ou faire la délation…», décriait Diabaté Bêh, ex-directeur départemental de Boundiali et Kouto, dans une interview qu'il accordée au confrère Notre Voie le 17 juillet. Le ''frontiste'' ne croyait pas si bien dire. Car, son constat dépeint la réalité de l'actualité dans les autres démembrements des antennes politiques délocalisées que sont les Directions régionales ou départementales de campagne. Toujours au Fpi, la guerre de positionnement a fait rage entre Serge Agnero, président de l'Union des socialistes du Fpi (UsFpi) Paul Wood Agnero, lors que ce dernier a été désigné Ddc de Dabou. A l'opposé, au Rassemblement des républicains (Rdr), Cissé Bacongo et Amadou Gon Coulibaly, respectivement Ddc zone Abidjan-Sud et Ddc de Korhogo se livré une guerre d'influence. En août, Cissé Bacongo a vertement reproché à son ''camarade'' de marcher sur ses plates-bandes, en allant présider une cérémonie dans sa zone de compétence, à Marcory. « Je ne suis pas d'accord parce que je considère que c'est un mépris, un manque de considération à mon égard que je ne pourrai jamais accepter. Je le lui ai déjà dit. Il m'a appelé hier, je ne l'ai pas pris et je ne vais pas le prendre. Il faut qu'il comprenne que dans ce parti, chacun a donné du sien. Il faut qu'on se respecte. Si c'est le fonctionnement de la direction de campagne d'Abidjan Sud qui le dérange, qu'il le dise. S'il pense aussi qu'ici nous avons d'autres motivations que faire élire Alassane Dramane Ouattara, qu'il le dise publiquement », avait-t-il crié sa colère au ministre Amadou Gon. Au regard de ces exemples, on peut comprendre aisément que la fonction de Ddc, Drc… confère de réels pouvoirs que les bénéficiaires protègent avec vigilance. Il y a plusieurs de pâlir quand on n'a été nommé à ces postes ou quand on y été ''dégommé''. Les Dnc, Drc, Ddc... sont les interlocuteurs directs du candidat via sa Dnc. Ce n'est pas pour rien que les commissaires politiques, les délégués départementaux et autres fédéraux prennent ombrage de l'avènement des intéressés. En plus d'être les porte-voix du candidat, les directeurs de campagne sont les garants locaux de la politique électorale. Information, formation, gestion des fonds et de la logistique de campagne… Les directions décentralisées de campagne concentrent tous les pouvoirs. On peut dire d'eux qu'ils exercent d'office un pouvoir discrétionnaire de nomination. « Dans les communes de Gbèkekro (Air France) et de Koko, la base a désigné Kouamé Lucien comme Dlc (Directeur local de campagne). Mais le délégué départemental - également Ddc - Kouamé Kra refuse d'entériner ce choix des secrétaires de section. Selon l'un de ces derniers, ''le Ddc a préféré placer son ami Konan Konan Dénis comme Dlc à Air France contre la volonté des secrétaires de section'', écrivait le 15 septembre, le correspondant de Nord-Sud à Bouaké, rapportant la guéguerre qu'a provoqué l'imposition d'un cadre par le Ddc. En effet, les représentants traditionnels des partis, mêmes associés comme adjoints aux directeurs régionaux ou départementaux, voient leur influence baisser et leur crédibilité en pâtir. Etre désigné Ddc ou Drc, est sans nul doute une preuve de la marque de confiance du parti ou du candidat. Cependant, la désignation repose sur des critères, relatifs, liés à la compétence, à la connaissance du terrain politique, à l'intégrité sociale et politique et, dans une moindre mesure, au poids financier de la personne à nommer. De gros bénéficies financiers, et matériels immédiatement sont en jeu. Même s'ils ne leur sont destinés personnellement, les dons en nature sont réceptionnés par les intéressés. Les exemples sont légions, le 30 septembre par exemple, le Drc, Me Emmanuel Tanoh à Abengourou recevait un véhicule de type pick-up de la part du Directeur central de campagne chargée de la jeunesse du Rdr, le ministre Hamed Bakayoko. L'autre gros bénéfice en perspective, n'est autre que la reconnaissance du parti. Les postes politique de conseils généraux, de la municipalité, de la députation sont, entre autres ''trophée'' qui font courir les cadres.
Bidi Ignace
La récompense couronne le sacrifice. Les cadres politiques auxquels nous nous intéressons ici en sont conscients. Au point où ils se livrent une guerre sans merci. Pour occuper les postes électoraux à tous les niveaux de la direction régionale de campagne. Un cadre du Fpi dénonce cette bataille de positionnement. « Je me suis toujours demandé pourquoi dans les fédérations du Front populaire ivoirien (Fpi), les cadres et autres militants se battent. Ici à Kouto, je ne suis pas dans ce genre de considérations. Je trouve même que cela est absurde. Parce que pour aider au développement de sa région, l'on n'a forcement pas besoin d'être ministre, un élu ou encore un président de la République. Quand ce genre de conflits ou de clans surgissent, les acteurs se croient obligés de mentir ou faire la délation…», décriait Diabaté Bêh, ex-directeur départemental de Boundiali et Kouto, dans une interview qu'il accordée au confrère Notre Voie le 17 juillet. Le ''frontiste'' ne croyait pas si bien dire. Car, son constat dépeint la réalité de l'actualité dans les autres démembrements des antennes politiques délocalisées que sont les Directions régionales ou départementales de campagne. Toujours au Fpi, la guerre de positionnement a fait rage entre Serge Agnero, président de l'Union des socialistes du Fpi (UsFpi) Paul Wood Agnero, lors que ce dernier a été désigné Ddc de Dabou. A l'opposé, au Rassemblement des républicains (Rdr), Cissé Bacongo et Amadou Gon Coulibaly, respectivement Ddc zone Abidjan-Sud et Ddc de Korhogo se livré une guerre d'influence. En août, Cissé Bacongo a vertement reproché à son ''camarade'' de marcher sur ses plates-bandes, en allant présider une cérémonie dans sa zone de compétence, à Marcory. « Je ne suis pas d'accord parce que je considère que c'est un mépris, un manque de considération à mon égard que je ne pourrai jamais accepter. Je le lui ai déjà dit. Il m'a appelé hier, je ne l'ai pas pris et je ne vais pas le prendre. Il faut qu'il comprenne que dans ce parti, chacun a donné du sien. Il faut qu'on se respecte. Si c'est le fonctionnement de la direction de campagne d'Abidjan Sud qui le dérange, qu'il le dise. S'il pense aussi qu'ici nous avons d'autres motivations que faire élire Alassane Dramane Ouattara, qu'il le dise publiquement », avait-t-il crié sa colère au ministre Amadou Gon. Au regard de ces exemples, on peut comprendre aisément que la fonction de Ddc, Drc… confère de réels pouvoirs que les bénéficiaires protègent avec vigilance. Il y a plusieurs de pâlir quand on n'a été nommé à ces postes ou quand on y été ''dégommé''. Les Dnc, Drc, Ddc... sont les interlocuteurs directs du candidat via sa Dnc. Ce n'est pas pour rien que les commissaires politiques, les délégués départementaux et autres fédéraux prennent ombrage de l'avènement des intéressés. En plus d'être les porte-voix du candidat, les directeurs de campagne sont les garants locaux de la politique électorale. Information, formation, gestion des fonds et de la logistique de campagne… Les directions décentralisées de campagne concentrent tous les pouvoirs. On peut dire d'eux qu'ils exercent d'office un pouvoir discrétionnaire de nomination. « Dans les communes de Gbèkekro (Air France) et de Koko, la base a désigné Kouamé Lucien comme Dlc (Directeur local de campagne). Mais le délégué départemental - également Ddc - Kouamé Kra refuse d'entériner ce choix des secrétaires de section. Selon l'un de ces derniers, ''le Ddc a préféré placer son ami Konan Konan Dénis comme Dlc à Air France contre la volonté des secrétaires de section'', écrivait le 15 septembre, le correspondant de Nord-Sud à Bouaké, rapportant la guéguerre qu'a provoqué l'imposition d'un cadre par le Ddc. En effet, les représentants traditionnels des partis, mêmes associés comme adjoints aux directeurs régionaux ou départementaux, voient leur influence baisser et leur crédibilité en pâtir. Etre désigné Ddc ou Drc, est sans nul doute une preuve de la marque de confiance du parti ou du candidat. Cependant, la désignation repose sur des critères, relatifs, liés à la compétence, à la connaissance du terrain politique, à l'intégrité sociale et politique et, dans une moindre mesure, au poids financier de la personne à nommer. De gros bénéficies financiers, et matériels immédiatement sont en jeu. Même s'ils ne leur sont destinés personnellement, les dons en nature sont réceptionnés par les intéressés. Les exemples sont légions, le 30 septembre par exemple, le Drc, Me Emmanuel Tanoh à Abengourou recevait un véhicule de type pick-up de la part du Directeur central de campagne chargée de la jeunesse du Rdr, le ministre Hamed Bakayoko. L'autre gros bénéfice en perspective, n'est autre que la reconnaissance du parti. Les postes politique de conseils généraux, de la municipalité, de la députation sont, entre autres ''trophée'' qui font courir les cadres.
Bidi Ignace