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Politique Publié le jeudi 26 novembre 2009 | Le Temps

Politique nationale : Le temps réhabilite Gbagbo

Avec le temps, le monde entier découvre finalement que le Président Gbagbo est l'homme que les Ivoiriens préfèrent.

Avant qu'il n'arrive au pouvoir, une certaine opinion française voulait bien le confiner dans le rôle "d'opposant historique à Houphouët". Et pas plus. C'est-à-dire, un bon opposant mais pas présidentiable. "On l'aime ainsi", se contentaient de ce fait, certains milieux hexagonaux, qui ne cachaient pas leur envie de voir à la tête de la Côte d'Ivoire, un homme lige. A savoir, un président qui ferait plus le jeu de l'occident que celui du peuple ivoirien. Et l'homme tout trouvé était Ouattara. Malléable à souhait, il n'y a que lui qui pouvait liquider la Côte d'Ivoire sans gêne. L'essentiel étant que cela lui garantisse son poste. On l'a vu à la Primature brader les entreprises publiques, comme si la privatisation était la seule solution à la mauvaise gestion des sociétés d'Etat. En 2000, sous la transition militaire, on a donc refusé de voir la réalité en face. Lorsque Bédié et Ouattara ont été logiquement écartés de la course à la présidence, ils ont organisé une savante campagne d'intoxication. En faisant croire que " Gbagbo est dans un deal avec Guéi. " Certains ont carrément refusé de croire que Gbagbo pouvait gagner les élections en Côte d'Ivoire. Des confrères panafricains et même français se sont permis d'écrire que " les deux poids lourds ayant été éliminés " Gbagbo a décidé d'accompagner Guéi à la présidence, rien que pour être son Premier ministre. C'est-à-dire accepter de faire chemin avec des hommes en kaki, ce qu'il a refusé avec la toute puissance d'Houphouët-Bigny. Ça, c'était avant les élections de 2000. L'objectif était bien clair. Décourager les électeurs potentiels de Gbagbo, à l'idée qu'il n'était plus nécessaire d'aller voter, puisque les jeux sont déjà faits. Là aussi on connaît la suite. Gbagbo a gagné les élections avec une double légitimation. C'est-à-dire dans les urnes. Mais en plus, le soulèvement populaire qui a arraché le pouvoir aux militaires. Mais aveuglés par une sorte de haine anti-Gbagbo, ils refusent de reconnaître que l'actuel chef d'Etat est l'homme de la situation. Plus clairement, celui que le peuple ivoirien a choisi. En fait, ceux qui ne voulaient pas le voir à la présidence refusent de lui reconnaître sa victoire. L'idée du deal ayant été un pétard mouillé, on sort une autre carte avec toute son absurdité. " Gbagbo a été élu à défaut. Parce que les Ivoiriens étaient fatigués de voir les militaires au pouvoir". Ce discours a été ressassé avec un rare cynisme. Et pour en rajouter à ce ballet d'hypocrites, on continuait de ne pas vendre cher sa peau même étant à la présidence. " Il ne fêtera pas Noël au palais ". A-t-on eu aussi plein les oreilles en cette période. Mais comme le dit le chef de l'Etat, " le temps est l'autre nom de Dieu". Il fallait donc laisser dire les mauvaises langues. La vérité finira par sortir. Gbagbo au pouvoir, tout ce que le touche, met le peuple ivoirien en branle. Contrairement à Bédié dont la chute a provoqué une fête populaire. Et contrairement aussi à Ouattara qui a été recalé à la course à la présidence sans qu'il n'y ait la moindre manifestation de mécontentement dans la rue. En septembre 2002, la Côte d'Ivoire atteint le pic de la violence. Là encore, les Ivoiriens se mobilisent en faisant front à l'imposture. Evidemment, cela ne plaît pas. Par exemple, des confrères parisiens refusent de voir la réalité en face. Gbagbo est donc accusé de tous les maux. " Minoritaire ", " xénophobie ", " dictateur "... En face, tout est bon pour l'accabler. Une première dans le monde ; à savoir, faire la guerre à un président parce qu'il est minoritaire. Toutes les mobilisations sont donc moquées et vilipendées. Un rassemblement de patriotes est vite assimilé à un meeting " d'extrémistes à la solde de Gbagbo ". C'était l'expression bien à la mode chez les confrères du côté de la France. Il fallait par tous les moyens, démontrer que Gbagbo ne pèse rien devant Bédié et Ouattara. Et cela faisait aussi leur affaire. On ne crache pas dans la soupe. En ce moment, on ne parlait pas de sondage. Le plus important, c'était d'éviter à la Côte d'Ivoire une implosion. Ce qu'il a d'ailleurs réussi. Comme, il y a toujours une seule personne qui tue l'éléphant pour tout le village, Gbagbo a ramené la paix, qui maintenant, permet à chacun d'aller là où il veut. Dans le même temps, la vérité a fini par rattraper Bédié et Ouattara, qui ne valent plus rien devant leurs parrains extérieurs. Après plusieurs sondages réalisés, ils sont bons derniers, incapables de faire le poids devant le " président minoritaire ". Du côté de la presse française, qui a vite fait de prendre causes et faits pour les mensonges, beaucoup doivent sûrement être aux regrets. Pour avoir prêché le faux. Pas si sûr. Mais ils sont tous convaincus que Gbagbo est le premier choix des Ivoiriens. Après le peuple, le temps " l'autre nom de Dieu " a fait son effet.

Guéhi Brence
gb08301660@yaho.fr
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