La liste électorale provisoire a été affichée, dimanche dernier, dans de nombreux centres de collecte. Le lendemain, lundi 23 novembre 2009, s’est ouvert le contentieux électoral qui durera 38 jours, soit un mois et huit jours. Une polémique a déjà éclaté concernant la conduite de cette opération. En effet, selon des sources crédibles, la Commission électorale indépendante (CEI) ne veut pas de la présence de l’Office national de l’identification (ONI) dans la gestion du contentieux électoral au motif que « cela ne relève pas de la compétence de l’ONI ».Joint par téléphone hier pour mieux expliciter la position de la CEI, M. Baba Coulibaly, chargé de Communication de la CEI, nous a renvoyé au mode opératoire , à l’accord de Ouagadougou et au code électoral. “ça ne devrait pas constituer un problème puisque l’accord de Ouaga, le mode opératoire et le code électoral situent clairement la tâche de chacune des structures. Il faut tout simplement respecter ces textes. C’est ce qui est fait. D’ailleurs, chaque mardi ou jeudi, toutes les structures impliquées dans le processus électoral ainsi que certains partenaires se réunissent pour faire le point conformément aux textes”, a-t-il affirmé. En laissant entrevoir de façon allusive que l’ONI prend part à ces réunions hebdomadaires qui se tiennent à la Primature et ne devrait donc pas crier au loup. A l’ONI, l’on n’entend pas les choses d’une telle oreille. “La décision de nous écarter n’a pas été prise aux réunions hebdomadaires entre structures impliquées dans l’organisation de l’élection”, lance une source proche de l’Office national de l’identification. Avant d’ajouter que c’est la CEI qui de façon unilatérale s’active à écarter l’ONI de la gestion du contentieux électoral. “Alors que l’identification et le recensement électoral sont une opération couplée. Le volet attribution de la carte d’identité nationale fait que l’ONI doit être présent à toutes les étapes de l’opération. Quand l’identification des électeurs a été faite par la CEI, l’ONI a contribué activement à l’étape. Nous avons tous commencé l’opération couplée ensemble, nous devons la conduire et l’achever ensemble. Que veut cacher la CEI pour vouloir nous écarter ?”, s’interroge la source. Les équipes de l’ONI, qui devraient se rendre depuis vendredi dernier sur le terrain pour le contentieux sont encore à la base. Les échanges entre la CEI et l’ONI sur la question ont achoppé. Avant que l’affaire ne soit portée devant la tutelle et à la Primature. “Nous en avons effectivement discuté et demain (aujourd’hui, ndlr), on en parlera au cours d’une rencontre à la CEI pour tout finaliser. Puisque toutes les autres structures, notamment l’ONI et la CNSI, veulent prendre part au contentieux. Il faut donc trouver un rôle à chacune des structures dans le dispositif”, précise une source proche de la Primature. Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
Politique Publié le jeudi 26 novembre 2009 | Notre Voie