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Politique Publié le jeudi 26 novembre 2009 | Notre Voie

Après les attaques du RDR contre lui - Koné Dossongui explique la perte de vitesse de Ouattara au Nord

Dans l'interview qu’il a accordée à notre confrère Nord-Sud, M. Koné Dossongui, originaire du Nord et membre de l'équipe de campagne du président Gbagbo, répond aux attaques dont il est l'objet. Il recentre le débat et met les faits à la lumière du jour. Voici quelques morceaux choisis 1/ Le poids des nouveaux pro-Gbagbo du Nord Si les cadres en question n'avaient pas d'emprise, ne représentaient rien, ils (le RDR) auraient été indifférents, ils auraient fait l'économie de toute cette violence et de toutes ces attaques à leur encontre. 2/ La supposée ingratitude envers ADO Ils sont allés jusqu'à dire que j'ai financé la rébellion, que j'ai blanchi de l'argent de la BCEAO, que c'est Alassane qui m'a fait, que c'est lui qui m'a donné de l'argent, etc. Me faire, moi ? Je ne vois pas comment. En quelle année Alassane est arrivé en Côte d'Ivoire ? En 1989, n'est-ce pas ? Vous me connaissez, vous connaissez mon parcours professionnel avant cette date (…) Je ne vois pas où se trouve l'ingratitude. Il n'a fait aucun d'entre nous (…) Moi, pour ce qui me concerne, je n'ai jamais touché, ne serait-ce que mille francs de lui. Au contraire, nous savons ce que nous avons fait pour eux. Samba Coulibaly qu'on vilipende aujourd'hui, il leur a donné des sommes d'argent colossales. 3/ Débauchage des cadres du RDR Zanga Ouattara a de bons rapports avec Gbagbo en direct, sans intermédiaire. Samba Coulibaly a de bons rapports avec Gbagbo en direct. Si je peux dire qu'un seul cadre m'a suivi, c'est peut-être Dohia Traoré (…) Dohia, lui, c'est le RDR qui l'a rejeté à travers les attaques de son ministre qui a tout essayé pour le mettre en prison. Quand tu fais ça à quelqu'un, c'est difficile qu'il te suive dans ton combat. C'est leur propre comportement qui fait que les gens s'éloignent d'eux. 4/ Le Nord peut-il soutenir Gbagbo ? C'est ce que je pense. Je peux me tromper, mais sachez que la situation aujourd'hui est très différente d'avant la guerre (…) Avant, on disait dans nos villages : Gbagbo tue les nordistes, il boit leur sang. On disait aussi qu'il n'aime pas les musulmans (…) Tous les préjugés sont tombés. Avant, on ne le voyait pas et on le jugeait de loin. Maintenant, les gens le voient puisqu'il va jusque dans les villages. Il descend dans les cases, mange avec les gens, discute avec eux… Les gens se rendent compte qu'il est comme tous les autres. Quand il va à Daloa, il dort chez Samba, il va à Ferké chez Zanga… 5/ Soutien du Nord à Alassane Ouattara Il faut le reconnaître, avant, il y avait de l'enthousiasme pour Alassane. S'il s'était présenté en 1990 ou en 1995, il avait de vraies chances de l'emporter. A ce moment-là, l'enthousiasme était débordant. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est différent. 6/ Le courage de Gbagbo et de Soro Guillaume devant la couardise des autres Il faut reconnaître que les gens ont lutté quand même pendant des années ! Même cette guerre, les gens se sont battus avec courage, ils ont tenu malgré tout, il faut reconnaître cela. Au début de la rébellion, s'il y avait quelqu'un comme Alassane devant, les choses auraient été autrement. Au moment où on arbitrait pour avoir un président et un Premier ministre, peut-être qu'il y aurait eu un président et un vice-président. Personne n'a osé prendre la responsabilité de la rébellion, à part Soro. Il a mis sa tête à prix. C'est par chance qu'il s'en est sorti vivant jusque-là (…) Tous les autres les ont lâchés. Le jour où Tuo Fozié parlait, si c'était un colonel ou un général, peut-être que le cours de la guerre aurait été différent… si c'était le général Palenfo ou le général Coulibaly, ça allait être autre chose. Ils ont tous laissé le jeune homme faire ce qu'il pouvait, tout seul. 6/ Ingratitude et népotisme, ethno-centrisme Quand (Samba Coulibaly) a été débarqué, les gens n'ont pas été capables de lui trouver le moindre petit poste quelque part. Amadou Gon, quand il a un poste, c'est d'abord à son sang qu'il fait appel (…) Et dans ce cadre, Laurent Gbagbo leur a donné une bonne leçon. Après le coup d'Etat, quand on a dit à Gbagbo de donner des ministres pour le gouvernement de transition, il a donné les Amani N'Guessan, Koulibaly Mamadou, Emmanuel Monnet… Aujourd'hui, tous ceux-là sont devenus influents. Ils lui apportent des voix. Ils sont devenus efficaces. C'est un homme qui voit loin. Mais nous, quand on nous a demandé de donner des ministres, on a donné que des gens du Nord. Même après Marcoussis, quand on a eu sept ministres, c'était tous des gens du Nord. Que faisons-nous pour avoir des gens d'ailleurs ? Source : Nord-Sud quotidien du 25 novembre 2009
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