Dans une déclaration musclée, le jeudi dernier, lors du conseil des ministres, Gbagbo a décidé de rompre les négociations avec les enseignants. Mais mieux, le chef de l'Etat, l'épée à la main, est passé à la vitesse supérieure en suspendant le salaire de ses " collègues " et a invité ceux-ci à la reprise des cours dès aujourd'hui même. Ces derniers, de leur côté, à chaud, ont dit niet au président de la République lui demandant de respecter ses engagements pris devant la nation. Des positions qui montrent bien combien de fois le bras de fer est enclenché entre les deux (02) parties. Aujourd'hui, la question qui se pose est celle de savoir qui aura le dessus dans cette lutte. Au niveau des grévistes, c'est la veillée d'armes. Cette journée de lundi, pour eux, est très déterminante parce qu'elle décidera de la suite de ce mouvement. Si les enseignants maintiennent le mot d'ordre, la pression sera du côté du gouvernement qui sera obligé de revoir sa stratégie. Dans le cas contraire, ce sera la victoire du chef de l'Etat et la mort des principaux syndicats qui ont mis à exécution cette grève. Depuis, l'école évolue à deux (02) vitesses. Il y a les établissements publics complètement paralysés. Les élèves, en effet, sont à la maison pendant que leurs camarades du privé ont achevé le premier trimestre et s'apprêtent à affronter le second après les congés de Noël. Une situation qui ressemble fort bien à celle vécue durant les premières années de la guerre. Et peut-être bien avant puisque l'école, depuis l'avènement de la refondation, a toujours fonctionné en dents de scie. Quand ce n'est pas la Fesci, ce sont les enseignants qui sont fâchés parce que le gouvernement les a trahis. Un comportement que ces derniers veulent corriger à travers ce débrayage. Aujourd'hui donc, ça passe ou ça casse.
DJE KM
DJE KM
