Hier matin, au Lycée Classique d’Abidjan (Lca) à Cocody, des enseignants grévistes venus déguerpir leurs collègues et élèves qui faisaient cours ont été molestés par les éléments de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci). Mian Augustin, le Secrétaire général de la Fesci en effectuant sa tournée dans les écoles pour vérifier le suivi de son mot d’ordre, a fait une escale au Lca aux environs de 10 h. Après un bref état des lieux fait par le Proviseur du Lycée, Kouamenan Bossom Albert, le Sg de la Fesci a eu un bref échange avec les professeurs et les élèves qu’il a félicités pour avoir suivi ses instructions. «On vous soutient et on prendra les dispositions nécessaires pour votre sécurité car nous avons appris qu’il y a des professeurs qui font déguerpir les élèves et enseignants. N’hésitez pas, si vous le pouvez, à chasser les professeurs qui voudraient vous déguerpir. On évitera ainsi les résultats catastrophiques de cette année scolaire», a-t-il affirmé. A 11h 35 mn, des professeurs grévistes ont fait irruption dans l’établissement pour tenter de faire sortir les élèves et enseignants qui faisaient cours. Mais c’était mal connaître les éléments de la Fesci présents sur les lieux. Ces derniers s’en sont pris aux visiteurs indésirables, les ont lynchés avant que les enseignants bastonnés ne prennent leurs jambes à leur cou. «Les professeurs ne doivent pas faire sortir les élèves de cette manière. On ne peut pas menacer ainsi la sécurité des élèves et celle des enseignants ainsi que l’année scolaire. Nous ne saurons tolérer cela », s’est justifié Mian Augustin. Au Collège Moderne de Cocody, les salles et la cour étaient vides au passage de notre équipe de reportage. Preuve que la grève y est suivie. Selon Mme Lépké, directrice de l’établissement, les enseignants étaient présents et avaient commencé les cours lorsqu’ils ont été expulsés par des individus. « Les élèves et enseignants étaient présents et avaient commencé à faire cours jusqu’aux environs de 10 h, lorsque des professeurs du lycée technique ont fait irruption ici pour demander aux élèves de sortir. Ce n’est pas normal que cela continue alors qu’une première moitié de l’argent a été versée. Il faut qu’ils soient honnêtes avec eux- mêmes et qu’ils mettent de l’eau dans leur vin», a-t-elle souhaité. Au Lycée Ste Marie de Cocody, même décor. Les salles de classes sont restées vides. Les élèves préfèrent rester, par mesure de prudence, aux abords de l’école. Une attitude qu’explique une source introduite. «Des professeurs grévistes sont venus ce matin (Ndlr) menacer nos professeurs et élèves qui faisaient cours. Ils ont donné 5 secondes à nos élèves pour débarrasser le plancher. Pour la sécurité des élèves, nous avons préféré laisser ceux-ci partir », explique-t-elle. Mais, selon un professeur du Lycée Ste Marie qui a requis l’anonymat, les récriminations contre les enseignants sont infondées. «Le mercredi 11 novembre, le directeur de la fonction publique a écrit au collectif des syndicats, au nom du ministre, pour dire qu’il ne pourra pas payer l’argent à la fin du mois. Les gens colportent des rumeurs sur nous, on n’a reçu aucune moitié d’argent et tant qu’on ne nous donne pas l’argent, nous continuerons la grève», explique celui-ci
Napargalè Marie
Napargalè Marie