« Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas. C’est une abomination auprès de notre seigneur, que de dire ce que l’on ne fait pas ». Inscrite dans la Thora de Moïse, le Zabur de David, l’évangile de Jésus-Christ et le Coran de Mohamed, cette indignation du seigneur est plus que d’actualité aujourd’hui. En ce sens que partout et dans tous les domaines, les actes des humains n’ont de pilier que l’hypocrisie. Dans les entreprises, toutes les promotions semblent d’entrée plaire à tous, qui accueillent les mesures de réforme avec un semblant de joie…avant que n’éclate au grand jour les signes évidents d’un mécontentement difficile à contenir. Les tapes à l’épaule, les embrassades et les motions de félicitations paraissent donc comme un gros mensonge, mettant en évidence que les actes ne sont toujours pas conformes aux pensées. Dans les ateliers, les écoles, les magasins de mine, le schéma est identique. Où l’on n’hésite pas à faire écrouler une motte de sable meurtrière à celui qui découvre toujours des pépilles…alors que jadis, on criait sa joie en même temps que tous, lorsque ceux-ci brandissaient la trouvaille du jour. Les footballeurs ne sont pas en reste, eux qui refusent souvent de se faire des passes de but, afin de ne pas aider un tel à marquer, et pourtant. Suite à chaque but marqué toute l’équipe se laisse emporter par une euphorie collectivement libératrice, du moins apparemment. Chez les mécaniciens, les défauts du cœur conduisent très souvent au drame. C’est qu’on laissera partir avec un véhicule à essayer, l’apprenti aux compétences reconnues, alors que l’engin présente une panne mécanique mortelle sue de tous. Son crime est d’être adulé, et par le patron, et par les clients, et par ses collègues et là aussi, apparemment. Parce qu’à la moindre casse, on rira inévitablement sous carpe. Chez les politiciens, le schéma est encore plus visible, lorsque l’ensemble des leaders donnent l’impression d’œuvrer au bonheur du pays. Alors qu’en silence et surtout dans les pénombres, ils travaillent à sa perte. Eux-mêmes ne s’adorent pas un plus profond d’eux-mêmes, mais qui donnent l’impression de s’aimer. Que de complots n’ont-ils pas ourdi dans ce sens, contre le pays d’abord, contre leurs pseudo-alliés en suite ? Les larges sourires des réunions fortement médiatisées, ne sont donc que l’expression d’un, ‘’je t’aime moi non plus’’, mais qu’ils cachent pour mieux s’abattre. Il y a donc lieu d’aseptiser nos cœurs, afin de les vider de ce vilain sentiment pas loin du crime, que l’on a appelé hypocrisie. En tout cas, Dieu l’a dit depuis l’aube des temps. Il n’aime pas ceux qui mènent là où leur cœur n’est pas, qui passent le clair de leur temps à dire ce qu’ils ne font que dans le sens contraire et qui passent leurs journées à faire ce que leurs âmes leur déconseillent. A mercredi prochain, si Dieu le veut.
Charles Kipré
Charles Kipré
